ATTENTION ! Article contenant des spoilers !
Dernière réalisation en date de Darren Aronofsky, à qui l’on doit notamment les excellents Requiem for a Dream, The Wrestler ou encore Black Swan, Mother ! est un thriller horrifique particulièrement clivant et opaque. Suffisamment d’ailleurs que pour me donner envie de lui consacrer un article entier d’interprétation. Ou plutôt de décryptage car le long-métrage demeure au final bien trop dense (dans ses thématiques par exemple) que pour se risquer à une explication catégorique. Avec le recul, il est toutefois possible de dégager certaines pistes de réflexion permettant de mieux appréhender l’ensemble et, pourquoi pas, de tenter de comprendre ce que le réalisateur américain a voulu nous dire.
Comme toujours, avant de plonger dans le cœur du récit, il me paraît d’abord important de rappeler tout le déroulé des événements afin de bien comprendre ce qui se joue sous nos yeux. Concrètement, que se passe-t-il ? Le film s’ouvre par les plans d’une personne (probablement une femme) en train de brûler, puis par la pose d’une pierre précieuse sur un socle. Action qui entraîne la restauration de toutes les pièces d’une maison. C’est alors que se dévoile MOTHER (Jennifer Lawrence), une jeune femme sans enfant en couple avec LUI (Javier Bardem). Au détour de quelques séquences, nous apprenons que MOTHER a complètement réhabilité la maison après un incendie, tandis que LUI est un auteur à succès en panne d’inspiration. Rapidement, leur vie tranquille est interrompue par l’arrivée d’un vieux couple, L’HOMME (Ed Harris) et LA FEMME (Michelle Pfeiffer). Si LUI trouve dans cette arrivée une véritable bouffée d’oxygène, MOTHER est au contraire perturbée par leur intrusion.
Durant leur passage, plusieurs événements surviennent : la pierre précieuse est détruite, leurs fils rappliquent et s’entretuent, une cérémonie d’adieu a lieu dans la maison en présence de nombreux invités, une fissure ensanglantée apparaît dans le plancher, MOTHER semble souffrir d’un mal grandissant… Après leur départ, MOTHER et LUI font l’amour et la jeune femme tombe enceinte. Pour le plus grand bonheur de LUI, qui retrouve soudainement l’inspiration. Quelque temps plus tard, son ouvrage est publié et rencontre le succès. Journalistes et fans débarquent pour le féliciter mais les choses dégénèrent, entraînant l’apparition des forces de l’ordre. Dans le chaos, MOTHER accouche d’un fils, rapidement confisqué et tué par les innombrables visiteurs. Furieuse, MOTHER incendie la maison pour exterminer ses occupants. Avant la mort de sa femme, LUI (étonnamment intact) récupère son cœur pour en extraire une pierre. En la posant sur un socle, les pièces de la maison se restaurent et dévoilent une nouvelle femme.
Si Darren Aronofsky est connu pour user abondamment de symboles et autres métaphores dans ses films, Mother ! repousse encore un peu plus les limites puisque le long-métrage n’est finalement rien d’autre qu’une gigantesque allégorie. Les thématiques étant nombreuses, et le propos relativement complexe, plusieurs niveaux de lecture peuvent être dégagés. Le premier, peut-être le plus évident, est directement lié à la religion, et plus précisément à l’histoire biblique. Dans cette interprétation, LUI peut être perçu comme Dieu, un être suprême ayant la capacité de créer : MOTHER elle-même, une maison, un enfant… Une approche qui devient encore plus claire avec l’arrivée des différents intervenants. L’HOMME et LA FEMME peuvent en effet être associés à Adam et Eve (on constate d’ailleurs que l’homme a une côte en moins), tandis que les deux frères qui s’entretuent sont Abel et Caïn. La destruction de la pierre, quant à elle, n’est rien d’autre qu’une symbolique du fruit défendu, à laquelle on pourrait d’ailleurs ajouter le bureau comme Jardin d’Eden (avec l’arbre du savoir). Effectivement, une fois la pierre brisée, le couple est chassé de la pièce et son accès est condamné. Quant à la cave, il pourrait tout simplement s’agir de l’enfer (feu). En poursuivant la réflexion, on peut également effectuer un parallèle entre la mort du bébé dans le film (le fils de LUI, donc le fils de Dieu), tué et mangé par les hommes, et la mort de Jésus dans la Bible (prenez, mangez, ceci est mon corps).
Le second niveau de lecture, relativement évident lui aussi, est lié à la création au sens large. Une thématique omniprésente représentée de différentes façons dans le film : la création artistique (rédaction d’un ouvrage), la création d’une vie (naissance d’un enfant), la création matérielle (construction d’une maison)… Plus que la création en elle-même, le réalisateur s’intéresse ici surtout à ses conséquences sur son créateur et sur les personnes qui l’entourent. Ainsi, dans le long-métrage, la forme d’idolâtrie à l’égard du personnage de Javier Bardem peut être perçue comme une critique du fanatisme dangereux de certains fans pour leur artiste préféré. Un fanatisme dont la portée peut être terriblement aveuglante pour les artistes, ceux-ci recherchant parfois désespérément toute forme de reconnaissance. C’est ce qu’exprime formidablement bien le personnage de LUI, un artiste égocentrique qui privilégie l’art à la vie. L’amour (sous forme de louanges) qu’il reçoit pour son œuvre passe ainsi avant son amour pour sa femme. D’ailleurs, MOTHER le cerne très bien à la fin du film en déclarant qu’il ne l’aime pas vraiment, il aime le fait qu’elle l’aime. Cette réflexion autour de la notion de création et d’artiste peut, bien sûr, facilement s’étendre au réalisateur lui-même, qui a certainement dû susciter/rechercher ce type de réaction au cours de sa carrière. De plus, il y a un lien intéressant à faire entre l’influence de MOTHER sur LUI et celle de Jennifer Lawrence sur le réalisateur.
Enfin, le troisième niveau de lecture, plus subtil celui-là, est lié à la planète, et plus précisément à son exploitation destructive par l’humanité. Dans cette interprétation, la maison et MOTHER (sorte de mère nature) constituent une métaphore de la planète. Il est d’ailleurs intéressant de constater que, du début à la fin, le personnage ne quitte jamais la maison. Tout au long du film, les intervenants vont contribuer à sa destruction, s’appropriant les lieux, souillant les murs, cassant des objets, se rendant dans des endroits interdits… Plus ils sont nombreux, plus les comportements sont intolérables, et plus les dégâts sont importants. La symbolique n’est peut-être pas des plus fine mais elle est néanmoins sacrément forte. Encore plus quand on s’intéresse scrupuleusement au personnage de Jennifer Lawrence. En effet, de la même façon que les intrus détruisent progressivement la maison, Javier Bardem exploite et détruit progressivement sa femme. Il y a d’ailleurs un vrai parallèle à faire entre les réactions de la maison aux épreuves de MOTHER et les catastrophes naturelles qui affectent notre monde. Dans le même esprit, le dépérissement de MOTHER après avoir accouché, ainsi que la perte quasiment immédiate de son fils, est également une belle illustration de notre consommation/exploitation abusive de ressources. Un point déjà souligné plus tôt par LA FEMME quand elle déclare à MOTHER qu’une mère donne tout à ses enfants mais que ce n’est jamais suffisant.
A titre personnel, je dois reconnaître que j’ai une préférence pour la dernière interprétation qui, au-delà d’être la plus subtile, est également la plus solide sur la longueur. Effectivement, en se rangeant à ce niveau de lecture, la plupart des plans qui composent le film ont du sens, en particulier le final. Alors que c’est moins le cas pour l’approche biblique ou la notion de création, qui ne semblent être utilisées ici que pour brouiller maladroitement les pistes. Certes, individuellement, il s’agit de thématiques relativement riches mais leur association dans ce film manque, à mon sens, cruellement de cohérence et de pertinence. Comme si, trop habitué à les utiliser, Darren Aronofsky s’était laissé aller à du recyclage. Dans le même ordre d’idée, on pourra aussi légitimement reprocher au réalisateur l’opacité de son film. Si certains messages s’avèrent assez limpides, le cinéaste les surlignant en permanence, d’autres se révèlent en revanche plutôt confus, donnant l’impression d’être introduits sans véritable raison. Bien sûr, il est nécessaire qu’une œuvre, quelle qu’elle soit, puisse conserver une certaine ambiguïté, mais il me paraît tout de même indispensable qu’elle puisse également offrir des clés d’interprétation viables pour être appréciées. Or, Mother ! demeure selon moi bien trop flou sur le fond, au contraire par exemple de sa forme qui séduit pratiquement de bout en bout.
Cette interprétation n’étant volontairement pas exhaustive, beaucoup de zones d’ombre qui subsistent à l’issue du visionnage n’ont pas forcément été abordées. Or, elles existent bel et bien. La plus importante d’entre elles étant peut-être le liquide jaune que prend MOTHER pour calmer ce qui semble être des crises de panique. On ne sait pas grand-chose à son sujet, si ce n’est qu’elle arrête de le prendre une fois enceinte, et que la situation se dégrade ensuite rapidement. S’agit-il simplement d’un élément destiné à troubler le spectateur (après tout, ce ne serait pas le premier) ou se pourrait-il que MOTHER soit malade et souffre de visions/hallucinations (auquel cas cela pourrait remettre en cause l’ensemble du récit) ? Impossible de le dire avec certitude malheureusement, mais quand on connaît la propension de Darren Aronofsky à traiter des troubles psychologiques dans ses films, on peut se dire que l’idée n’est pas complètement farfelue.
Pour conclure, vous l’aurez compris, qu’on adhère ou pas au projet, Mother ! est un film qui mérite vraiment le coup d’œil. Un ovni qui ne laisse assurément pas indifférent et qui offre une belle base de réflexion sur toute une série de sujets. J’espère que cet article vous aura permis d’y voir un peu plus clair, et ainsi de vous faire votre propre opinion. Comme d’habitude, n’hésitez pas à réagir par commentaire si vous avez des questions, des remarques ou même, qui sait, une approche différente de la mienne. C’est tout l’intérêt du billet.
Excellent article et excellente analyse !
Je crois que les trois interprétations que tu as citées sont celles qui ressortent le plus. Personnellement, après le premier visionnage, j’avais principalement le message biblique en tête, surtout depuis le meurtre d’un des frères. J’ai donc continué avec cette interprétation tout le long du film en essayant de faire des liens avec chaque action (même si certaines restent inexpliquées – comme le liquide jaune). C’est seulement après que les deux autres lectures (la nature et l’artiste) me sont venues et je les trouve tout à fait crédible. Je trouve juste dommage que le tout ne soit pas très subtile, le film aurait peut-être gagné en qualité. Mais comme tu l’as dit, le film mérite qu’on s’y attarde même s’il n’est pas exempt de défauts.
Ma critique sera en ligne la semaine prochaine et si cela te convient, je mettrai un lien vers ton article pour les personnes qui souhaitent une analyse plus détaillée 😉
Merci pour ton retour Clélia ! 🙂
On en avait déjà un peu discuté mais je suis tout à fait d’accord avec toi, l’ensemble manque aussi selon moi de cohérence et de subtilité. On se retrouve du coup devant un film, certes prenant, mais terriblement confus.
Pas de problème pour partager le lien à la suite de ta critique sinon (j’ai hâte de la lire au passage).
J’ai adoré 🙂 J’ai trouvé ça plutôt cohérent, même si je n’ai pas encore trouvé d’explication sur la poudre jaune et sur le truc ensanglanté qui finit dans la chasse d’eau des toilettes. Pour moi, les 3 interprétations s’imbriquent : le message biblique qui fait de Dieu le poète/créateur ultime qui ne parvient pas à contrôler les hommes qu’il a lui-même créé, à cause d’une trop grande compassion ou à cause d’une trop grande mégalomanie 🙂
J’ai du mal à comprendre comment on peut trouver que ça s’imbrique mais pourquoi pas.
Si tu veux développer, n’hésite pas en tout cas ! 😉
Je trouve que tout s’imbrique dans le sens où l’on peut relier les différents personnages.
Si on cible le personnage de Javier Bardem, on a affaire à :
_ un poète qui sèche pendant longtemps dans le film, stérilité que l’on peut relier à des réticences à être père, comme s’il n’assumait pas complètement les responsabilités que cela implique.
_ en l’associant aux autres personnages (la famille du médecin), ce personnage devient Dieu, mais un Dieu pas si parfait que dans la Bible. Il est à la fois mégalo, il a du mal à s’occuper de sa femme (Mère Nature) et même de son fils. Comme un écrivain plus préoccupé par le regard de ses lecteurs que par son oeuvre. (ou alors, comme un réalisateur…)
_ il n’est pas capable de protéger son oeuvre ou sa création de toutes ses créatures qui entrent dans son monde, avec sa bénédiction, car il n’arrive pas à dépasser une compassion qui en devient risible (il n’a aucune réaction négative à la mort de son fils). Comme s’il était dépassé (critique de Dieu face à la situation de la planète), comme l’artiste qui est dépassé par son oeuvre. Le réalisateur de Black Swan fait-il un méa culpa ?
Si l’on se fixe sur le personnage de Jennifer Lawrence, on a :
_ une épouse qui aide son mari à se sentir épanoui dans son environnement, qui se sacrifie pour lui. Pour l’apaiser, lui permettre d’avoir la sérénité nécessaire à l’écriture.
_ en tant que Mère Nature, on voit qu’elle essaie de se protéger elle-même, elle voudrait garder la maison pour elle-même, mais elle se rend compte que la Planète appartient à tout le monde. Malgré les avertissements sur l’évier, le Déluge survient.
_ elle assiste, impuissante, au déroulement de la vie de la famille Adam & Eve, comme si tout était écrit d’avance.
La relation entre Dieu et Mère-nature est doublée par cette relation entre le poète et son inspiration (c’est d’ailleurs explicitement dit dans le film). On voit finalement que Mère-nature a plus de jugeote que Dieu lui-même (le film est plus grand que son réalisateur ?), Dieu fait ce qu’il peut avec ses valeurs, il finit par causer la fin du Monde, mais il est capable, malgré tous ses stigmates, de recréer à chaque fois un nouveau cycle, comme notre ami Darrel qui recrée un nouveau film à chaque fois, même si c’est éprouvant. Et quand on sait que le réalisateur et son actrice principale ont commencé une relation sur le plateau, on se dit que le jeu des poupées russes entre couple/Bible/création peut aller très loin ! 🙂
Merci pour le développement, je comprends un peu mieux ! 😉
Néanmoins, je ne partage pas (totalement) ton analyse dans le sens où il y a toujours moyen de faire du lien entre les personnages d’un film en extrapolant un peu. Ce n’est pas un facteur déterminant dans la cohérence d’un projet je trouve.
Ton interprétation a toutefois complètement sa place ici. D’ailleurs, d’autres spectateurs la partagent à ce que j’ai pu lire.
Je comprends ce que tu veux dire, et c’est d’autant plus vrai dès que les personnages ont une dimension métaphorique. 🙂
Au début je pensais qu’il fallait que je choisisse entre ces trois niveaux de lectures mais je pense de plus en plus qu’ils ne peuvent être séparé. Mother est une telle allégorie de la vie que Aronofsky voit dieu/l’artiste en une seule personne et pense le processus créatif comme la construction complète d’un monde. Un poète est alors un dieu qui crée un univers. Je pense que Lawrence est mère nature/l’inspiration, et que de même ces deux facettes ne peuvent vivre l’une sans l’autre.
Pour ma part, je trouve justement que certains niveaux de lecture manquent de sens quand on les associe. En extrapolant beaucoup, on peut toujours faire dire n’importe quoi au film mais les liens ne me paraissent pas des plus évidents. Comme tu le dis, Mother est une telle allégorie que le propos du réalisateur sur bon nombre de points reste très flou.
Elle, est l’Inspiration qui construit un monde protecteur (la maison) pour Lui, l’artiste créateur. Le cristal pourrait être les souvenirs du créateurs qu’il garde dans son jardin secret de chambre. Je n’accroche pas trop a l’interpretation biblique, sans doute a cause de mon atheisme, désolé! Au début du film, Lui cherche l’Inspiration, sa femme, qui lui construit un environnement harmonieux et sécurisant, mais elle « emprisonne » jalousement son artiste qui, lui trouvera le déclic après la catastrophe de la destruction du cristal (son ancienne vie): du coup cette crise génère le rédaction de son oeuvre et ainsi l’enfantement d’Elle : c’est l’inspiration qui crée son oeuvre, son enfant! D’ailleurs Il termine son oeuvre d’art alors qu’Elle est prête a accoucher Le monde apprend la naissance de son oeuvre-enfant et vient le flatter et envahir l’univers-maison d’Elle! Une fois la naissance faite, le public attend de contempler son oeuvre-enfant et le consommer, Comme le dit Tarkovski à propos du cinéma, une fois le film créé, présenté et donné au public, l’artiste est dépossédé de son oeuvre et le film aura une vie independante car apprécié et interpreté selon chaque spectateur. L’artiste ne controle plus son oeuvre!
Une fois son oeuvre-enfant « consommée », l’Inspiration, désormais inutile, préfère, comme une femme désespérée, se détruire et disparaitre elle-même par le feu: Il ne restera plus d’Elle que des cendres de souvenirs…
Et une fois le cristal des souvenirs ou de sa vie passée récupéré, une autre Inspration et une nouvelle oeuvre d’art l’attend et le cycle créatif recommence.
Les invités surprise qui s’invitent dans la vie de l’artiste me semblent être des éléments croissants et chaotiques de la vraie vie exterieure qui envahissent la paisible structure mentale (la maison) de Lui. La création artistique ne peut démarrer qu’après assimilation et observation du chaos de la vraie vie !
Pas besoin d’être croyant pour percevoir les symboliques bibliques. De là à y accrocher, c’est évidemment une autre histoire mais les éléments sont trop nombreux que pour ne pas en tenir compte. 😉
Pour le reste, je suis en revanche totalement d’accord. Cette analyse complète d’ailleurs plutôt bien la notion de création et d’artiste évoquée dans l’article. Du coup, merci pour l’avoir postée !
Oui exact! L’interpretation de Adam, Eve, Cain et Abel est assez pertinente car elle suggere peut-etre que ce début d’humanité vient a la rencontre de l’univers créateur de Lui! Une oeuvre d’art ne peut se concevoir sans contact avec d’autres hommes.A méditer!
Bonjour,
Il faudrait également prendre en compte la lecture psychologique. La maison est tout à la fois l’antre du créateur et la projection d’un ideal sécurisant pour la femme, un lieu dans lequel elle s’incarne, comme un double d’elle-même même et dont l’image constitue le reflet de son état.
Les scènes chaotiques qui vont crescendo procèdent à l’instar d’un cauchemar dans lequel l’héroïne semble assister impuissante l’oeuvre de destruction alors qu’en réalité, non seulement il y a une part d’elle-même même dans chacun des personnages mais, en plus, elle peut reprendre le contrôle si sa conscience reprend le dessus.
Et je ne parle pas des lectures freudiennes avec le ça, le moi et le surmoi… La réalisation de « fantasmes » ; le réalisateur filme ce qui ne se dit pas, ce qui parfois même ne fait qu’affleurer aux abords de la conscience…
Bref, si l’on ajouté les autres lectures proposées… qui sont également des plus pertinentes , .. C’est une « Oeuvré » à l’image de l’ambition du réalisateur,.. Un peu trop ambitieuse dans doute… Trop fourre-tout… Et, franchement, beaucoup trop prévisible à mon sens à bien des égards. Ok, c’est souvent le lot des films de genres… et des tragédies… Mais l’ensemble manque de subtilité et, franchement, peut-on prendre un tel film au sérieux ? Être touché par la Grâce après sa vision ? Il y aura forcément qqn pour acquiescer, mais permettez-moi de ne pas être convaincue ni séduite (que ce soit par la forme ou le fond).
Toutes mes excuses s’il reste des fautes, l’écrannest trop petit. 😉
Ah, et, au fait… en dehors de » Attention la maison à brûlé… Brûle…. Et va brûler encore…. » et « quels idiots ces hommes ! (Mais très attachants) « … Et : ils en ont de bonnes, hein ?… Bon, j’arrête ! En dehors de tout cela (Ben oui, quand même !!), c’est quoi le message ? Si les pistes vous inspirent il y a encore des fils à tirer….
Bonjour ! Je suis assez d’accord avec votre analyse. Même si j’ai apprécié certains aspects du film, je le trouve aussi extrêmement fourre-tout. C’est ambitieux, certes, mais l’ensemble manque cruellement de cohérence. J’en parle d’ailleurs plus longuement dans ma critique.
Vous avez pas le cerveau qui fume après à vous poser toutes ces questions ?. Je pense qu’à trop se prendre la tête, on perd la spontanéité du recit et le coté esthetique et visuel de la mise en scene et le jeu des acteurs
Se poser des questions n’a jamais empêché d’apprécier toutes les composantes d’un film. C’est d’ailleurs aussi le rôle du cinéma, et même de l’art en général, d’inviter à la réflexion. Après, chacun est libre de vivre l’expérience qu’il souhaite.
Bonjour,
Je propose cette interprétation : symbole d’une emprise psychologique destructrice. La maison est le psychisme de MOTHER. Abimé, elle le répare, le travaille, tente de s’y épanouir er prépare son avenir, l’arrivée de son enfant… Le POETE la manipule, semble l’aimer et la valoriser mais en réalité on n’observe aucun réel échange, il ne la sécurise pas. Il est dans le contrôle tout au long du film. Son (poète) monde envahi et détruit progressivement la maison, et il l’autorise avec une certaine jouissance. Il s’installe au dessus d’elle quand elle accouche, on croirait même qu’il va l’écraser avec le fauteuil! Il la surveille, lui enlève son enfant. Elle est envahie, on ne la reconnaît plus. Elle n’existe qu’à travers lui « sa muse » , son « inspiration ».
Il détruit son coeur, lui reprend pour le détruire de nouveau.
Elle lui a tout donné mais il recommence.
Elle est sans espoir et devient hétéro- et auto- agressive