Situé entre les épisodes III et IV de la saga Star Wars, Rogue One – A Star Wars Story nous entraîne aux côtés d’individus ordinaires qui, pour rester fidèles à leurs valeurs, vont tenter l’impossible au péril de leur vie. Ils n’avaient pas prévu de devenir des héros, mais dans une époque de plus en plus sombre, ils vont devoir dérober les plans de l’Étoile de la Mort, l’arme de destruction ultime de l’Empire.
Premier spin-off de l’univers Star Wars, Rogue One – A Star Wars Story cherche délibérément à s’affranchir autant que possible des épisodes précédents, aussi bien sur le fond que sur la forme, allant même jusqu’à se passer de l’habituel générique déroulant en début de film. Un affranchissement louable et intéressant dans l’optique d’insuffler un vent de fraîcheur à la saga, mais qui ne convainc malheureusement pas totalement sur le plan scénaristique.
Si le script s’avère particulièrement efficace dans sa capacité à brosser une histoire qui tient la route à partir d’une simple phrase lâchée au début de l’épisode IV, il souffre en effet grandement de son statut de spin-off. Ainsi, malgré toute la bonne volonté des scénaristes pour s’éloigner du schéma classique des films Star Wars, l’issue est connue dès le départ et le long-métrage finit donc inévitablement par faire – de très belle façon il faut l’avouer – la jonction avec l’épisode suivant. Le récit dans sa globalité n’en pâtit pas réellement, celui-ci se révélant plutôt agréable et enlevé malgré les nombreuses ficelles, mais on ne peut malheureusement pas en dire autant des personnages. Hormis l’héroïne Jyn (interprétée par Felicity Jones), qui bénéficie notamment d’une relation intéressante avec son père Galen (Mads Mikkelsen), tous les personnages manquent cruellement d’épaisseur, échouant de ce fait à susciter un véritable attachement. Et c’est d’autant plus regrettable que leur trajectoire finale vaut pourtant le détour.
Finalement, le seul point sur lequel ce nouvel opus ravit vraiment concerne les scènes d’affrontement. Jouant magnifiquement avec les échelles, en particulier lors de la titanesque bataille finale, le réalisateur Gareth Edwards montre la guerre de façon extrêmement réaliste, comme elle l’a rarement été dans la franchise. C’est à mon sens l’aspect le plus intéressant du film et rien que pour cela, Rogue One mérite largement le coup d’œil. Pour rester dans l’approche visuelle, les environnements traversés par les rebelles constituent aussi certainement l’une des qualités du long-métrage. Si on pourra légitimement reprocher aux premières planètes de s’enchaîner trop rapidement, et de ne pas faire preuve d’une grande originalité (décor désertique, rocailleux…), leur rendu à l’écran se révèle tout de même assez somptueux. En outre, la richesse visuelle de la dernière planète rehausse largement le niveau de satisfaction générale. Côté sonore, le constat est en revanche quelque peu décevant puisque la composition musicale de Michael Giacchino semble continuellement recycler de vieux morceaux, peinant par conséquent à insuffler un véritable souffle épique aux images.
Pour conclure, malgré son intérêt limité d’un point de vue purement narratif, Rogue One – A Star Wars Story s’avère donc être un divertissement efficace. Compensant la transparence de ses personnages par des scènes d’affrontement épiques, le film remplit son contrat sans faillir… sans fulgurances aussi.
Du même avis, un bon film de guerre, une vraie ambiance Star Wars comme la trilogie originale, mais difficile de rentrer dans le film au début tant les planètes s’enchaînent et la présentation des personnages se fait trop rapidement. On ne s’attache pas vraiment à eux alors la fin a moins d’envergure. La musique était sympa mais sans transcender le film, on a un peu l’impression d’entendre tout le temps la même chose. Mais la fin du film est exactement ce que je voulais voir, pour les connaisseurs du jeu vidéo, Rogue One est le Halo Reach de Star Wars. J’en ai encore des frissons.
La fin est vraiment top, effectivement ! Du coup, c’est vraiment dommage que l’écriture (notamment des personnages) n’ait pas été plus efficace car ça aurait considérablement augmenté l’impact de leurs actions.
Je suis la même voie critique à propos de ce « Rogue One » peu jouasse, trop sinistre à mon goût, à l’image du zombie numérique de Peter Cushing.
Toujours délicat de faire revenir des acteurs en CGI.
J’suis plutôt d’accord avec toi. J’y apporte ma touche en étant un peu plus clément au niveau scénar et personnages : l’exercice n’était pas forcément évident car toute l’écriture est quand même fort encadrée, coincée entre le III et le IV et cadrée par toute la mythologie Star Wars. Introduire une nouvelle équipe, une nouvelle intrigue, produire des scènes d’action, placer du fan service (c’est d’ailleurs bien fait) et rester dans les clous du cahier des charges, c’est quand même un exercice périlleux amplement réussi.
Je suis d’accord avec toi pour les persos, et c’est vrai qu’ils auraient pu ménager le suspense un peu plus longtemps pour le père de Jyn, histoire de garder un enjeu plus fort plus longtemps… Ou glisser un ou deux liens avec l’épisode VII et VIII, mais là, on aurait pu craindre le gros manque de subtilité…
Le manque d’épaisseur des personnages est général pour moi. A part Jyn qui suscite un certain attachement, les autres n’ont effectivement qu’un faible intérêt et s’avèrent en définitive assez jetables. Mais vu le cahier des charges, je pense aussi que le contrat est rempli, d’où ma note tout de même satisfaisante.
On est du même avis, un bon film porté sur la guerre entre l’Empire et l’Alliance Rebelle, Rogue One est visuellement et artistiquement très maîtrisé. Il offre un point de vu intéressant, et surtout nouveau, sur le conflit cette guerre civile qui détruit petit à petit la galaxie lointaine, très lointaine, de George Lucas. Toutefois, Rogue One souffre d’un travail trop négligé sur ses principaux personnages, malheureusement toute la fin repose sur eux et sur l’attachement que leur porte le spectateur. Quel dommage !
Gros problème d’écriture concernant les personnages, effectivement. Et comme tu le dis, c’est bien dommage car le final repose beaucoup sur notre attachement envers eux. La réalisation de Gareth Edwards m’a en revanche plutôt satisfait.