Retour aujourd’hui sur Captain America – Civil War, réalisé par Anthony et Joe Russo, 3e volet des aventures de Steve Rogers (Chris Evans). Ce dernier est désormais à la tête des Avengers, dont la mission est de protéger l’humanité. A la suite d’une de leurs interventions qui a causé d’importants dégâts collatéraux, le gouvernement décide de mettre en place un organisme de commandement et de supervision. Cette nouvelle donne provoque une scission au sein de l’équipe : Steve Rogers reste attaché à sa liberté de s’engager sans ingérence gouvernementale, tandis que d’autres se rangent derrière Tony Stark (Robert Downey Jr.), qui contre toute attente, décide de se soumettre au gouvernement…
Après un premier opus franchement faiblard, suivi d’un second volet déjà plus sympathique, ce troisième film élève encore un peu plus le niveau en plongeant Captain America, et même l’ensemble des Avengers, dans un conflit interne aux conséquences désastreuses. Enfin, pas si désastreuses que cela puisqu’on se doute tout de même dès le départ de l’issue finale du désaccord, ce qui affaiblit légèrement l’un des enjeux principaux du long-métrage. Néanmoins, toute la réflexion autour du rôle des super-héros dans la société, et les dommages collatéraux qui découlent de leurs interventions, est plutôt bien amenée et bénéficie d’une belle profondeur, joliment renforcée par les convictions personnelles des différents protagonistes. De manière générale, le script se révèle d’ailleurs extrêmement dense. Sans être exempt de défauts ou de facilités scénaristiques, celui-ci réussit efficacement à traiter une toute nouvelle problématique et à introduire de nouveaux personnages. De là à dire qu’ils sont tous indispensables au récit, c’est une autre histoire, mais ils ont au moins le mérite d’exister et d’apporter un peu de fraîcheur. A ce titre, chapeau au talentueux Tom Holland (The Impossible) qui parvient, en quelques minutes à peine, à marquer les esprits dans la peau de Peter Parker.
En parlant de Peter Parker, alias Spider-Man, il faut d’ailleurs signaler que l’énorme scène d’action dans laquelle il intervient fait certainement partie des plus réussies du film. Impressionnante et jouissive, elle retranscrit à merveille les différents pouvoirs des forces en présence, tout en s’inscrivant aussi totalement au service du récit. Une qualité que l’on peut facilement étendre à l’ensemble des affrontements étant donné que ceux-ci s’avèrent vraiment maîtrisés de bout en bout. On regrettera cependant la qualité variable des effets spéciaux et la réalisation parfois brouillonne de l’action. Comme dans le volet précédent, la mise en scène peine en effet à trouver un équilibre entre dynamisme et lisibilité lors des combats. Pour finir, côté casting, le constat est plutôt satisfaisant puisque si certains acteurs se montrent plus convaincants que d’autres, aucun ne dénote véritablement. Ainsi, sans forcer son talent, Robert Downey Jr. enfile à nouveau brillamment son armure d’Iron Man et apporte un peu d’aspérité à une histoire qui aurait pu être fort plate si elle ne s’était concentrée que sur le (trop) lisse Captain America. Dans un tout autre registre, Anthony Mackie assure, quant à lui, avec brio une bonne partie de la touche humoristique du film, un ingrédient récurrent des productions Marvel mais qui ne fait pas forcément mouche à chaque fois.
Pour toutes ces raisons, Captain America – Civil War s’impose donc comme un divertissement aussi intéressant que plaisant. Sans échapper à quelques défauts, le film peut tout de même s’appuyer sur un scénario étonnamment soigné et des scènes d’action extrêmement jouissives. Une bonne surprise !
Je partage ton enthousiasme et les mêmes points négatifs ! En tout cas, ce MarMo est dans le haut du panier de leurs productions ! Vivement la suite 🙂
Il a un bel avenir ce gamin s’il choisit bien ses rôles ! 🙂
Il y a un truc que je n’ai pas compris : à la fin, comment Black Panther passe-t-il de la prison au bunker final ?
Alors, ma critique va peut être être confuse parce que j’ai adoré la BD.
Le film, donc. Civil War, version Captain America. Parce qu’à la base, Civil War est un bouquin chorale, pas une aventure spécifique du Captain. Se greffe alors un débat possible : « Une adaptation cinématographique doit-elle être fidèle au bouquin ? Doit-elle apporter quelque chose de nouveau ? Les choix dénaturent-ils l’esprit de l’oeuvre de départ ? »
J’ai plutôt bien aimé le film, en mettant un vrai bémol sur la fin. Parce que franchement, tout ça pour ça, c’est un peu léger quand même. 2h30 de film, une douzaine de super héros qui se mettent sur la tronche, juste pour SPOILER un Zémo qui veut se venger, avec des super héros qui ont fait beaucoup de dégâts mais pour qui au final rien n’a changé, à part War Machine mais qui marchera quand même grâce aux inventions d’Iron Man. Léger, très léger. (je suis peut-être trop influencé par la BD)
Deuxième (plus petit) bémol : les scènes d’action mode accéléré saccadé. Je n’ai pas trop adhéré et je trouve que ça va à l’encontre de l’objectif affiché des frères Russo d’ancrer vraiment l’action des supers héros dans un monde « normal ».
A part ça, j’ai vraiment bien aimé l’épaisseur du scénario, l’effet chorale (que j’aime pourtant rarement) qui permet à chacun d’avoir un moment de « gloire ». L’équilibre action, comique, dramatique, histoire est bien dosé. Black Panther et Spiderman font une bonne entrée.
Bref, j’ai passé un bon moment. Evidemment, la BD est beaucoup plus dense avec des centaines de persos, les 4 fantastiques (j’ai trouvé que le couple Vision / Sorcière Rouge reprenait un peu la problématique), les X men… Beaucoup plus d’épaisseur scénaristique, de rebondissements… Mais c’est normal ! L’adaptation prend une problématique à peu près identique, prend un point de départ qui ressemble, une opposition Captain/Iron Man… Après, pour le reste, c’est très libre !
Je n’ai pas lu le comics mais pour le reste, je dois dire que je suis globalement d’accord avec tout ce que tu soulignes (scénario, mise en scène…).