★★★☆☆, Critiques de Films

[Critique] Demolition

Affiche demolitionBanquier d’affaires ayant brillamment réussi, Davis Mitchell (Jake Gyllenhaal) a perdu le goût de vivre depuis que sa femme (Heather Lind) est décédée dans un tragique accident de voiture. Malgré son beau-père (Chris Cooper) qui le pousse à se ressaisir, il sombre de plus en plus. Un jour, il envoie une lettre de réclamation à une société de distributeurs automatiques, puis lui adresse d’autres courriers où il livre des souvenirs personnels. Jusqu’au moment où sa correspondance attire l’attention de Karen (Naomi Watts), la responsable du service clients. Peu à peu, une relation se noue entre eux. Entre Karen et son fils de 15 ans (Judah Lewis), Davis se reconstruit, commençant d’abord par faire table rase de sa vie passée…

Après le très bon Dallas Buyers Club et le sympathique Wild, Jean-Marc Vallée nous revient en ce mois d’avril avec Demolition, un drame aigre-doux qui doit beaucoup à la prestation solaire de Jake Gyllenhaal. En orbite depuis maintenant plusieurs années, l’acteur américain livre à nouveau une prestation remarquée dans la peau de ce mari loufoque, dépourvu de toute émotion à la mort de sa femme. Une situation pour le moins surprenante qui est le point de départ d’une renaissance aussi intense que fascinante. A grand coup de métaphores, pas toujours très subtiles, le film nous décrit en effet la reconstruction d’un homme condamné à démolir ce qui l’entoure pour en comprendre le sens. Une approche inédite qui donne lieu à un intéressant mélange d’humour et d’émotion. Pour autant, le rythme lent laisse tout de même occasionnellement place à quelques longueurs, et la belle naïveté qui émane de l’ensemble n’est jamais très loin de basculer dans la banalité. Deux défauts réels qui n’altèrent, fort heureusement, jamais vraiment l’équilibre du long-métrage.

Photo demolitionA travers le parcours atypique de Davis, le film nous montre à quel point la société peut facilement nous enfermer dans un conformisme usant si l’on n’est pas attentif à toutes les jolies choses qui nous entourent (l’amour, la famille…). Ces choses, elles lui apparaissent au contact de Karen et Chris, formidablement interprétés par Naomi Watts et Judah Lewis, une mère et un fils quelque peu dysfonctionnels qui contribuent, sans véritablement le vouloir, à la reconstruction de Davis. Chacun à leur façon, ils lui offrent effectivement une opportunité en or pour exprimer ses sentiments. Alors bien sûr, le regard critique porté sur notre société n’est jamais vraiment approfondi, et le cynisme dont fait preuve l’histoire s’avère finalement bien inoffensif, mais le propos reste malgré tout louable et le film se laisse suivre sans déplaisir. On aurait néanmoins voulu que celui-ci décolle vraiment. D’autant plus que la mise en scène du cinéaste s’avère particulièrement enlevée, tout comme la photographie d’Yves Bélanger s’avère particulièrement soignée.

En définitive, sans jamais atteindre des sommets, Demolition se révèle donc tout de même intéressant. Porté par un Jake Gyllenhaal au charisme dingue, le film saupoudre avec brio son histoire, fondamentalement dramatique, d’une bonne dose de légèreté. Dommage cependant que l’ensemble paraisse un peu vain au final.

À propos de Wolvy128

Fondateur et rédacteur du site. Passionné de cinéma depuis mon plus jeune âge, je profite de ce blog pour partager ma passion au quotidien.

Discussion

6 réflexions sur “[Critique] Demolition

  1. Un film que je découvrirais volontiers. Je verrais en fonction de mes finances sinon ça sera à la télé mais il me tente bien.

    Publié par Mr Vladdy | avril 10, 2016, 12:22
  2. J’avoue, je suis fan absolu de Jake, mais j’ai vraiment adoré le film sur tous les plans 🙂
    J’ai trouvé le film très poétique avec un subtil équilibre entre plein de choses. J’ai trouvé les persos fouillés (seul petit bémol sur le perso de Naomi Watts) et le thème « Demolition/Construction/Reconstruction » abordé sous un regard agréable et nouveau, qui ne tombe pas dans le déluge de sentiments nunuches.
    J’ai trouvé la réalisation vraiment soigné, j’avais déjà adoré Dallas Buyers Club et fort aimé Wild.
    Voilà, j’ai mis 5/5 sur Allociné, peut-être que l’effet Jake me rend trop dithyrambique 🙂

    Toi tu t’es un peu ennuyé ? Tu es bien rentré dans le postulat de départ et tu as attendu plus de choses qui ne sont jamais arrivées ?

    Publié par Basketo-Phil | avril 18, 2016, 10:44
    • J’ai trouvé le propos intéressant mais un peu vain au final. Puis j’ai eu l’impression que le film ne décollait jamais, il m’a manqué un petit quelque chose pour être totalement embarqué.

      Publié par Wolvy128 | avril 18, 2016, 11:01

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