Née sous un ciel étoilé, Jupiter Jones (Mila Kunis) est promise à un destin hors du commun. Devenue adulte, elle a la tête dans les étoiles, mais enchaîne les coups durs et n’a d’autre perspective que de gagner sa vie en nettoyant des toilettes. Ce n’est que lorsque Caine (Channing Tatum), ancien chasseur militaire génétiquement modifié, débarque sur Terre pour retrouver sa trace que Jupiter commence à entrevoir le destin qui l’attend depuis toujours : grâce à son empreinte génétique, elle doit bénéficier d’un héritage extraordinaire qui pourrait bien bouleverser l’équilibre du cosmos…
Deux ans après l’excellent Cloud Atlas, Andy et Lana Wachowski reviennent sur le devant de la scène avec Jupiter – Le Destin de l’Univers (Jupiter Ascending en VO), un space opera totalement original qu’ils ont écrit, produit et réalisé.
Et le spectacle est une nouvelle fois au rendez-vous puisque le film se révèle tout bonnement somptueux sur le plan visuel. Les environnements sont magnifiques, les effets spéciaux s’avèrent d’excellente facture et la mise en scène est complètement maîtrisée. Il en résulte du coup un long-métrage assez exceptionnel sur la forme, à la fois ambitieux et terriblement inventif. Et ce n’est certainement pas l’impressionnante course-poursuite en plein Chicago qui me contredira. La séquence est effectivement redoutable d’efficacité et fait parfaitement étalage du talent des réalisateurs. Elle justifie selon moi presque à elle seule l’achat du ticket de cinéma, c’est dire si elle est époustouflante. Sur le fond, le film n’est pas non plus en reste dans la mesure où le scénario est plutôt dense. Presque trop d’ailleurs car beaucoup d’éléments sont délivrés rapidement, au point qu’il ne faut vraiment pas perdre le fil du récit, sous peine de se retrouver complètement largué. Certains aspects sont également très peu exploités alors qu’ils auraient clairement mérité davantage d’explications, quitte à basculer sur un film de 2h30 plutôt que 2h.
Néanmoins, même si le scénario s’avère plus travaillé que pour la plupart des divertissements à gros budgets, les quelques faiblesses du long-métrage viennent tout de même du script. En effet, malgré la richesse de l’univers et la densité du récit, l’histoire ne dépasse jamais le stade du conte classique, avec tout ce que cela implique comme stéréotype. Dès lors, l’évolution des événements n’est pas spécialement surprenante et les dialogues sont parfois un peu niais. L’intérêt demeure toutefois intact et le film se laisse regarder avec énormément de plaisir. Du côté du casting, Channing Tatum et Mila Kunis sont convaincants et, à défaut de pouvoir délivrer de véritables performances, parviennent à rendre leur personnage extrêmement attachants. Les touches d’humour sont également nombreuses et confèrent au film une légèreté très appréciable, comme lors de cette séquence très drôle dans laquelle l’administration interstellaire est moquée. Enfin, signalons aussi la BO, discrète mais efficace, de Michael Giacchino que j’ai trouvée particulièrement bien adaptée.
A l’heure où Hollywood ne cesse de se complaire dans les adaptations, suites et autres remakes, Jupiter – Le Destin de l’Univers apparaît donc comme une œuvre originale, imaginative et ambitieuse. Porté par un univers d’une grande richesse et un visuel extraordinaire, le film a de quoi offrir un excellent moment de divertissement à un très large public. Espérons maintenant que ce soit le cas, même si je crains fortement que le grand public ne soit pas tout à fait prêt pour ce genre de création.
Je viens également d’écrire ma critique sur le film. J’ai assez bien aimé également, mais j’ai trouvé que le film est tellement limité à bien des endroits qu’il est à mes yeux pas plus qu’un simple divertissement que j’aurais très certainement rapidement oublié.
Les gros points positifs sont donc : le duo vraiment agréable et qui joue avec justesse et les scènes d’action, surtout celles de Channing Tatum, pour le coup vraiment bon cascadeur qu’on sent bien dans la peau de son personnage !
Mais le seul point où je ne suis pas d’accord avec toi, c’est sur la créativité. Pour un conte ancré dans univers spatial, je trouve trouve que ce qui se fait dans le film ne va pas assez loin pour se faire démarquer des autres productions du genre, avec notamment les aliens que je trouve absolument pas recherchés dont les rapaces qui sont complètement clichés, même pas contextualisés, ne servant pas plus qu’à être de la chair à tuer. En revanche pour ce qui est des gadgets technologiques j’ai plutôt apprécié (même si on va pas trop chipoter sur les détails illogiques forcés pour leur apparition dans le film), en particulier les bottes qui ont un effet magnifique ! (Oh que j’ai adoré la première scène de nuit dans la ville au début du film, le tout en Ultra Laser 3D en plus 🙂 )
Salut Kazura,
En fait, quand je parle de créativité, je fais surtout allusion à l’originalité de la proposition cinématographique, qui contraste nettement avec le manque d’inventivité du paysage hollywoodien actuel (majoritairement composé d’adaptations, suites, remakes, reboots…). Ici, le film est littéralement créé de toute pièce (scénario, environnement, bestiaire, technologie…). Et je trouve personnellement que c’est très appréciable et rafraîchissant.
Après, il y a déjà tellement de choses qui ont été faites au cinéma que, je te l’accorde, le long-métrage ne révolutionne certainement pas le genre, que ce soit en termes d’univers ou de technologies. Néanmoins, l’ensemble est totalement maîtrisé et, à l’exception du scénario qui demeure peut-être un peu trop formaté, le spectacle visuel est fantastique. C’est aussi pour ça que j’aime me déplacer au cinéma.
PS: J’exècre au plus haut point la 3D personnellement, donc la version digitale m’a largement contenté. 😉
C’est vrai que de ce point de vue là, c’est assez rafraîchissant mais à mon goût les idées ne restent toujours pas assez exploitées, et n’enveloppent donc pas un univers conséquent sur la durée. Il faudra éventuellement attendre des suites pour y remédier. (ce que je j’espère sincèrement voir)
Pour la 3D je ne suis pas un grand fan personnellement, mais de temps en temps pour ce genre de film ça en jette pas mal, en plus que là c’était accompagné de la technologie 4K 60FPS. D’habitude je préfère sans, mais j’avais envie de profiter de la profondeur, un aspect qui m’avait par exemple manqué dernièrement en allant voir le Hobbit 3 en format basique. ^^
Fan des Wachowski (Matrix, Cloud Atlas…), je l’attendais, et je n’ai pas été déçu !
Je vous rejoins sur beaucoup de points. J’ai effectivement trouvé l’univers très riche, avec plein de petits trucs disséminés (j’ai adoré la valse dans l’administration !)… et surtout, j’ai beaucoup ri ! Parce que je ne sais pas si vous avez eu la même sensation que moi, mais j’ai trouvé le film hyper seconde degré !
Oui je suis d’accord, il y a beaucoup d’humour et de légèreté dans le film. C’est très agréable !