Une histoire d’amour moderne, sur la scène musicale d’Austin, au Texas, deux couples – d’un côté Faye (Rooney Mara) et le chanteur BV (Ryan Gosling), et de l’autre un magnat de l’industrie musicale (Michael Fassbender) et une serveuse (Natalie Portman) – voient leurs destins et leurs amours se mêler, alors que chacun cherche le succès dans cet univers rock’n’roll fait de séduction et de trahison.
Deux ans après Knight of Cups, Terrence Malick nous revient (déjà) avec Song to Song, une œuvre singulière réunissant un casting absolument royal. Malheureusement, si cette nouvelle réalisation se révèle un poil moins hermétique que la précédente, elle s’avère tout de même beaucoup trop expérimentale que pour vraiment passionner.
Il faut dire que depuis The Tree of Life en 2011, le cinéaste américain nous ressert inlassablement la même formule, à savoir un montage fragmenté à base de voix off omniprésente où une série de personnages s’entremêlent sur fond de couchers de soleil et autres champs de blé. Alors certes, les personnages en question sont moins mutiques que dans ses films précédents, ce qui rend assurément l’ensemble plus digeste (en particulier la première partie qui se révèle assez intéressante), mais il se dégage néanmoins de l’ensemble le même sentiment déplaisant de contemplation. Un sentiment totalement assommant, étiré jusqu’à épuisement pendant plus de 2 heures. En clair, comme Malick semble n’avoir plus rien à raconter, il se contente de montrer. Et comme il montre tout le temps la même chose, qui plus est de la même façon, cela finit forcément par agacer, et surtout par ennuyer. Avoir un sentiment de répétition dans un même un film passe encore, le retrouver dans chaque nouveau film est nettement plus gênant.
Malgré tout, il faut reconnaître au réalisateur un talent indéfectible, celui d’offrir de superbes plans. Si le fond tourne à vide et que la forme se répète, la beauté des images, elle, ne vacille pas. Song to Song ne déroge pas à la règle en regorgeant de scènes somptueuses, transcendées par la magnifique photographie d’Emmanuel Lubezki. Un constat ô combien réjouissant dans ce drôle de marasme romantico-mélancolique. A cet atout formel s’ajoute également un casting – si ce n’est impressionnant – au moins convaincant. Aidés par quelques lignes de dialogues (ce que Christian Bale n’avait pas vraiment dans Knight of Cups), les acteurs parviennent en effet à donner un peu de consistance à leur personnage, maintenant un bel équilibre entre naturel et retenue. Certains, comme Ryan Gosling et Rooney Mara, se montrent d’ailleurs incroyablement touchants dans plusieurs séquences. En revanche, les apparitions tardives de Cate Blanchett et Bérénice Marlohe sont moins mémorables.
Pour conclure, fidèle à ses (mauvaises) habitudes, Terrence Malick ne raconte donc pas grand-chose dans Song to Song. Pire, il se caricature lui-même en reproduisant jusqu’à épuisement son style expérimental des dernières années. Reste malgré tout un florilège de belles images et de sensations.
AMEN ! Je suis d’accord avec toi sur absolument tous les points. Si le casting n’avait pas été aussi prestigieux, je doute que je serais restée jusqu’à la fin de la séance. Et heureusement qu’Emmanuel Lubezki est là… au moins certains plans sont beaux à voir !
Ça me désole un peu de voir Malick répéter à ce point la même formule film après film. Il y a des moments superbes mais le style est assommant sur la durée, surtout pour des films de 2 heures ou plus.
Je n’ai pas vu le film mais j’aime beaucoup celui qu’il avait fait en 2005, « the new world » sur Pocahontas. Et on retrouve déjà son style de mise en scène avec la voix off! Du coup j’avais essayé de voir « the tree of life » mais j’ai arrêté tout de suite car j’avais l’impression de voir la même chose.
Voilà !
Film beau visuellement, même magnifique. Des images dingues. Le reste, nous laisse vraiment perplexe, même quelques fulgurances percent, notamment Rooney Mara que j’ai découvert et trouvé pas mal.
Je reste convaincue par Ryan Gosling, même si ici, il n’est pas aussi mis en valeur qu’il pourrait, idem pour Nathalie Portman dont le personnage a du potentiel, mais qu’elle ne peut pas exprimer pleinement.
J’ai trouvé le film trop long, lorsque j’ai eu le sentiment d’une fin à un moment du film, il restait encore près de 40 minutes … c’est mauvais signe !
Mitigée donc.
Sans le casting, je pense que le film aurait perdu une grande partie de son intérêt (qui est somme toute assez limité). Voir Malick répéter inlassablement le même schéma me désole un peu.
On se croirait sur un site de visites virtuelles de résidences de luxe..avec des âmes en peine sous acid qui errent sans savoir pourquoi ni comment elles se sont retrouvées là..
C’est affligeant de vacuité.
Pour la « création » des personnages Malick n’a fait que pomper ceux déjà incarnés par les acteurs dans le passé.
le chanteur qui essaie de percer de lala land pour gosling/le pervers manipulateur accro au cul pas net de shame pour fassbender..la richissime dépressive de jasmine pour Blanchet..la lisbeth limite autiste anorexique
pour la Mara..
« C’est affligeant de vacuité. »
Tout à fait d’accord, je fais ce même constat depuis quelques années pour les films de Malick.