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[Critique] Les Huit Salopards

Affiche les huit salopardsQuelques années après la Guerre de Sécession, le chasseur de primes John Ruth (Kurt Russell), dit Le Bourreau, fait route vers Red Rock, où il conduit sa prisonnière Daisy Domergue (Jennifer Jason Leigh) se faire pendre. Sur leur route, ils rencontrent le Major Marquis Warren (Samuel L. Jackson), un ancien soldat lui aussi devenu chasseur de primes, et Chris Mannix (Walton Goggins), le nouveau shérif de Red Rock. Surpris par le blizzard, ils trouvent refuge dans une auberge au milieu des montagnes, où ils sont accueillis par quatre personnages énigmatiques : le confédéré (Bruce Dern), le mexicain (Demian Bichir), le cowboy (Michael Madsen) et le court-sur-pattes (Tim Roth). Alors que la tempête s’abat au-dessus du massif, l’auberge va abriter une série de tromperies et de trahisons. Tel est le pitch du film Les Huit Salopards, dernière réalisation de Quentin Tarantino.

2016 commence à peine et voilà que débarque déjà sur les écrans un des films les plus attendus de l’année. Sans être un fan inconditionnel du cinéma de Tarantino, il faut effectivement reconnaître que le bonhomme a su se construire avec le temps une filmographie extrêmement attractive, au point de susciter une énorme attente chez les spectateurs à l’annonce de chaque nouveau projet. Une attente absolument pas vaine en ce qui concerne Les Huit Salopards puisque le long-métrage s’avère remarquable en tous points. De la mise en scène au casting, en passant par la photographie, la narration ou encore les dialogues, le film offre en effet un moment de cinéma assez grandiose. Avec le recul, seul le rythme poussif de l’introduction persiste comme défaut à l’issue du visionnage. En revanche, à partir du moment où les personnages se retrouvent dans l’auberge, le spectacle est délectable et les 167 minutes de pellicule se savourent sans le moindre signe d’ennui. Il faut dire que le huis clos proposé par Tarantino est d’une redoutable efficacité et peut notamment s’appuyer sur de nombreux retournements de situation. Certains provenant de la narration, d’autres des dialogues et d’autres encore de la mise en scène.

Photo les huit salopardsUne fois n’est pas coutume, le réalisateur évite de se laisser aller à du remplissage verbal ou visuel, chaque plan et réplique se révélant ici utile au développement de l’intrigue. Il en découle du coup un film captivant, qui s’apprécie à différents niveaux et qui joue habilement avec les apparences. A tel point que de nouvelles visions devraient certainement mettre en lumière des détails passés inaperçus la première fois. Mais le mystère qui plane autour des personnages n’est pas le seul atout du long-métrage étant donné que celui-ci se montre également somptueux sur le plan formel. La photographie de Robert Richardson, déjà présent sur Django Unchained, s’avère en effet particulièrement soignée et peut notamment compter sur un travail splendide des couleurs et de la lumière. Enfin, les acteurs maintiennent le film à un niveau élevé en livrant tous une partition sans fausse note. Habités et charismatiques, ils dépeignent avec brio des salopards aussi dingues que violents. Bien qu’aucun comédien ne démérite, on retiendra en particulier les performances mémorables de Samuel L. Jackson et Walton Goggins, ce dernier adoptant un accent pour le moins prononcé.

Pour toutes ces raisons, Les Huit Salopards s’impose donc d’ores et déjà comme une des œuvres majeures de l’année. Remarquable techniquement et scénaristiquement, le film captive littéralement pendant près de 3 heures et nous offre un moment de cinéma d’anthologie. Mon Tarantino préféré !

À propos de Wolvy128

Fondateur et rédacteur du site. Passionné de cinéma depuis mon plus jeune âge, je profite de ce blog pour partager ma passion au quotidien.

Discussion

9 réflexions sur “[Critique] Les Huit Salopards

  1. pour ma part, ca ne sera pas mon préféré notamment à cause des quelques longueurs que je lui ai trouvé (apparemment je suis la seule), mais il est vrai qu’il est magnifiquement orchestré et pour tout dire, j’ai très envie de le revoir malgré tout !

    Publié par Agrippine | janvier 8, 2016, 9:46
    • Il y a plein de Tarantino où j’ai senti quelques longueurs mais j’avoue que celui-ci m’a captivé de bout en bout. Sinon, j’ai moi aussi très envie de le revoir. J’attendrai la sortie vidéo je pense.

      Publié par Wolvy128 | janvier 8, 2016, 4:13
  2. Bonjour Wolvy128, j’ai vu Les 8 salopards tout récemment et j’ai bien apprécié même si j’ai trouvé le film très bavard et assez gore. Bonne fin d’après-midi.

    Publié par dasola | février 3, 2016, 5:50
  3. Tarantino a fait du Tarantino, c’est sûr, gore et bavard. Comme tu dis, il a son propre style et ce n’est pas le genre de réalisateur à explorer d’autres voies.
    Fan du bonhomme, j’ai apprécié pour les qualités habituelles. J’ai vraiment trouvé ça bavard sur la fin de la 1ère partie.
    Au final, j’ai beaucoup aimé, mais je le place très nettement en dessous de Django (quelle montée en pression pour quel bouquet final !) ou Pulp Fiction (pour le côté cultissime).

    Publié par Basketo-Phil | février 10, 2016, 12:51
  4. Si tu devais faire un classement des Tarantino, tu dirais quoi ? 🙂

    Publié par Basketo-Phil | février 12, 2016, 12:18
    • Sache que je ne rejoins pas trop l’avis général en ce qui concerne Tarantino. 😛

      Mais si je devais me risquer à un top, ça ressemblerait à ça :

      1. Les Huit Salopards
      2. Django Unchained
      3. Kill Bill Vol 1
      4. Kill Bill Vol 2
      5. Reservoir Dogs
      6. Inglourious Basterds
      7. Pulp Fiction
      8. Boulevard de la Mort
      9. Jackie Brown

      Publié par Wolvy128 | février 12, 2016, 12:30
  5. C’est intéressant de connaitre ton ressenti 🙂
    De mon côté :
    1 Django Unchained
    2 Kill Bill
    3 Pulp fiction (même s’il faut que je le revois, ça doit faire 15 ans !)
    4 Inglourious Basterds (déçu par le bouquet final !)
    5 Reservoir Dogs
    6 Les Huit Salopards

    Je n’ai pas encore vu Jackie Brown et le Boulevard de la Mort !

    Publié par Basketo-Phil | février 15, 2016, 8:26

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