Retour aujourd’hui sur La Crème de la Crème, une comédie dramatique de Kim Chapiron que j’ai eu l’opportunité de découvrir hier soir en avant-première (il sort le 09/04 en Belgique). Le film s’intéresse à Dan (Thomas Blumenthal), Kelliah (Alice Isaaz) et Louis (Jean-Baptiste Lafarge), trois étudiants d’une des meilleures écoles de commerce de France. Ils sont formés pour devenir l’élite de demain et sont bien décidés à passer rapidement de la théorie à la pratique. Alors que les lois du marché semblent s’appliquer jusqu’aux relations entre garçons et filles, ils vont transformer leur campus en lieu d’étude et d’expérimentation. La crème de la crème de la jeunesse française s’amuse et profite pleinement de ses privilèges : tout se vend car tout s’achète… mais dans quelle limite?
Sans avoir vu auparavant les deux premiers longs-métrages de Chapiron (Sheitan et Dog Pound), je peux en tout cas dire que j’ai littéralement adoré son troisième. Et pour le coup, je ne m’y attendais vraiment pas ! Je pensais en effet avoir affaire à une comédie légère (et même un peu vulgaire) sur des étudiants déjantés en proie à tous les excès, et le film est finalement bien plus que cela. Bien sûr, l’aspect comique n’est pas en reste, et on rit d’ailleurs de bon cœur lors de certaines séquences, mais le scénario dispose également d’une profondeur dramatique que je ne soupçonnais vraiment pas. En particulier dans le regard qu’il porte sur cette génération de jeunes (de tous horizons) considérablement influencés par le porno, et disposant de ce fait d’une conception de la sexualité différente de leurs aînés. Un regard extrêmement cynique, certes, mais terriblement réaliste à bien des égards. Et en cela, La Crème de la Crème est particulièrement intéressant. D’autant plus que le réalisateur a la bonne idée de ne jamais porter de jugement sur ses personnages, permettant ainsi au public de s’y attacher (malgré leurs failles) et surtout de se faire sa propre opinion sur leurs actions. Néanmoins, cette sexualité débridée, déterminée par une approche rigoureusement économique des relations entre les hommes et les femmes, ne constitue pas le seul intérêt du film puisque celui-ci développe aussi une histoire d’amour attachante ainsi qu’une critique discrète du capitalisme. De quoi faire dire à certains détracteurs que le long-métrage n’a pas de sujet principal alors qu’ils sont en fait absolument tous liés pour moi.
Mais au-delà de la richesse inattendue de son scénario, c’est peut-être finalement avec son casting que le film surprend le plus. Les trois acteurs principaux sont effectivement impeccables malgré leur jeunesse et leur relative inexpérience. En dépit de quelques clichés (presque inévitables vu le sujet) dans l’écriture des personnages, ils parviennent à les rendre intéressants, et surtout attachants. Chose qui n’est pas aisée vu que le récit bascule très souvent dans le politiquement incorrect, et que certains comportements, ou dialogues, peuvent donc sembler assez détestables. Au final, tous sont convaincants mais Alice Isaaz apparaît véritablement comme la grande révélation du film. Sans forcément bénéficier d’un personnage extraordinaire ou de scènes exceptionnelles, la jeune actrice de 22 ans illumine le film de sa présence. Une présence magnétique qui risque bien de faire des ravages dans les années à venir. Côté réalisation, la mise en scène de Chapiron peut sembler classique à première vue mais elle s’adapte plutôt bien au sujet en définitive. Qui plus est, la BO électrisante, mélangeant du Michel Sardou avec du Justice, ou du Michel Berger avec The Shoes, rythme parfaitement les séquences et rappelle immédiatement à tout un chacun des moments de soirée particuliers. Enfin, comment ne pas évoquer le plan final que je trouve personnellement excellent. Non seulement il est magnifique d’un point de vue purement visuel et sonore, mais il est également incroyablement cohérent par rapport à tout le propos du film. Nul doute que le long-métrage n’aurait pas été le même sans ce dénouement.
En conclusion, La Crème de la Crème est donc une comédie dramatique drôle et profonde. Malgré quelques stéréotypes dans l’écriture des personnages et l’une ou l’autre faiblesse narrative, le film peut s’appuyer sur un scénario relativement riche et un jeune casting irréprochable pour emporter le spectateur. A voir toutefois en connaissance de cause car il ne plaira certainement pas à tout le monde !
Le sujet, le réalisateur, ce film ne me botte tout simplement pas.
Pourtant il vaut clairement la peine d’être vu !
Tout à fait d’accord avec votre critique. Je trouve que Chapiron a un regard sociologique à travers sa caméra. http://pushoconnor.wordpress.com/2014/04/05/la-creme-de-la-creme-immersion-dans-la-loi-des-marches/
Heureux de l’apprendre car on n’est pas si nombreux que cela à avoir apprécié le film. J’irai lire ta critique. 😉
film décevant j’ai perdu mon temps…. regard sociologique un torchon surement?
Libre à vous de ne pas aimer le film mais le qualifier de torchon n’est pas très respectueux, ni constructif pour engager la discussion.
c’est tout a fait respectueux vis à vis du film une perte de temps….
« Libre à vous de ne pas aimer le film mais le qualifier de torchon n’est pas très respectueux, ni constructif pour engager la discussion. »
C’est pourtant clair mais je parlais du mot torchon.
torchon oui c’est le cas un vulgaire torchon sans intérêt c’est très respectueux envers ce film je suis sincère 😉
Chacun son avis mais le mot torchon pour qualifier une œuvre, quelle qu’elle soit, n’est pas très respectueux. Inutile d’en débattre davantage, c’est un fait.
Modéré par Wolvy128
Vous avez parfaitement le droit de considérer le film comme un torchon mais le répéter inlassablement n’apporte rien à la discussion.
Modéré par Wolvy128
Personne ne vous oblige à réagir si vous pensez que le film ne mérite pas de débat.