Retour aujourd’hui sur Inside Llewyn Davis, le dernier film de Joel et Ethan Coen qui raconte une semaine de la vie de Llewyn Davis (Oscar Isaac), un jeune chanteur de folk dans le New York des années 60. Alors qu’un hiver rigoureux sévit sur la ville, le jeune homme, sa guitare à la main, lutte pour gagner sa vie comme musicien et affronte des obstacles qui semblent insurmontables, à commencer par ceux qu’il se crée lui-même. Il ne survit que grâce à l’aide que lui apportent des amis ou des inconnus, en acceptant n’importe quel petit boulot. Des cafés du village à un club désert de Chicago, ses mésaventures le conduisent jusqu’à une audition pour le géant de la musique Bud Grossman, avant de retourner là d’où il vient.
Autant le dire tout de suite, j’ai vraiment beaucoup aimé ce film qui, d’une façon assez particulière, est parvenu à me bouleverser. Chose à laquelle je ne m’attendais absolument pas, même s’il est vrai que les critiques à l’égard du long-métrage sont globalement très positives depuis sa projection au dernier festival de Cannes. Il ne se passe pourtant rien d’extraordinaire dans le film puisque l’histoire se contente simplement de décrire le quotidien de Llewyn. Un quotidien de surcroît pas très glorieux étant donné que le jeune homme a le don de s’empêtrer dans les pires situations possibles, certaines dont il est directement responsable et d’autres qui lui tombent dessus un peu par accident. Néanmoins, il se dégage de ce quotidien une vérité de tous les instants qui rend le personnage extrêmement drôle et touchant à la fois. Certes, il s’agit d’un loser mais d’un loser attachant car, à sa façon, il force le respect. Ainsi, il préfère par exemple rester fidèle à ses convictions et galérer dans la vie de tous les jours plutôt que de changer sa musique pour se soumettre au système.
Et si son parcours est tellement captivant, c’est sans doute aussi parce qu’il croise sur sa route des personnages tous plus intéressants les uns que les autres. Bien sûr, la plupart sont finalement assez peu présents puisque les apparitions de Carey Mulligan, Justin Timberlake, Garrett Hedlund ou encore John Goodman sont relativement limitées, mais tous apportent quelque chose à l’histoire de par les quelques moments qu’ils partagent avec Llewyn. Sans oublier non plus le chat qui peut être considéré comme un personnage à part entière vu la place importante qu’il occupe dans le récit. Cependant, si tous les acteurs se montrent plutôt convaincants, Oscar Isaac est nettement au-dessus du lot et crève littéralement l’écran dans ce qui constitue certainement son plus beau rôle à ce jour. Non seulement il chante divinement bien mais il est également impeccable dans le registre dramatique. Comme je l’évoquais plus tôt, son interprétation m’a vraiment bouleversé. Enfin, comment terminer cette critique sans évoquer la magnifique photographie de Bruno Delbonnel qui confère au film un charme particulier, et la grande finesse des dialogues qui font mouche à chaque fois. Quant à la musique, inutile de préciser qu’elle constitue ici l’un des vecteurs principaux de l’émotion que véhicule le film.
En définitive, Inside Llewyn Davis se révèle donc un long-métrage à la fois mélancolique, drôle et touchant. Emmené par un excellent Oscar Isaac, qui trouve enfin avec le personnage de Llewyn un premier rôle à la mesure de son talent, le film bouleverse et nous accompagne encore longtemps après le générique de fin. Et rien que pour ça, il vaut franchement la peine d’être vu !
En effet, le film reste longtemps dans la tête après visionnage. Personnellement j’ai été beaucoup touché par cette histoire et son personnage. Une nouvelle claque des Coen, une !
Ah content de voir que je ne suis pas le seul à avoir été bouleversé par ce film ! Je vais aller voir ce que tu en dis dans ta critique. 😉
En voilà un qui me tente, j’espère être autant bouleversée que vous à la sortie ! Contente de découvrir votre blog, que je « follow » dès à présent ;).
J’espère sincèrement qu’il vous plaira dans ce cas. Tout dépend un peu de votre attachement au personnage principal en fait. Certains le trouvent un peu agaçant mais pour ma part, j’ai directement accroché et il m’a vraiment touché.
Complètement d’accord avec toi.
Bonjour wolvy128, oui, film très intéressant avec une très belle bande son. Oscar Isaacs a trouvé un rôle qui lui convient bien. Le New-York des années 60 filmé par les frères Coen m’a plu. J’adore cette ville. Je dirais que le film aurait pu s’intituler quelques jours dans la vie de Llewyn Davis. Bonne après-midi.
On est d’accord, rien à ajouter ! 😉
Même avis. Indéniablement un des plus beaux Coen. Un des plus sombres aussi. Tu as raison de noter l’apport de Delbonnel à la photo qui tranche avec les couleurs chaudes de Deakins dans les précédents films. Déjà « true grit » était recouvert d’un linceul funèbre, mais cette errance cauchemardesque de Llewyn Davis s’apparente presque à une descente aux enfers (la structure spiralaire et bouclée rappelle non seulement le cercle vicieux du microsillon des disques vinyles mais aussi l’organisation de l’Enfer de Dante). Il me tarde de le remettre sur une platine dès qu’il sortira en DVD/blue ray.
Pareil, c’est clairement le genre de film que je prendrais plaisir à revoir en Blu-ray !
Pas tres captivee de mon cote… Excellentes musique et cinematographie, mais personnage principal de loser un peu trop antipathique a mon gout.
Je comprends, c’est le risque principal du film pour moi. Tout repose sur le héros (plutôt un anti-héros d’ailleurs) et si l’attachement n’est pas immédiat, c’est très difficile de véritablement accrocher.
Bon celui-là il éjecte Django Unchained de la première marche de mon podium 2013.
Une merveille de film.
Un très beau film en effet. Personnellement, il se situe à limite de mon top 10 de 2013.