Retour aujourd’hui sur Peaceful Warrior, un film de Victor Salva de 2006 que j’ai vu il y a quelques semaines et que j’ai beaucoup aimé. L’histoire s’intéresse au personnage de Dan Millman (joué par Scott Mechlowicz), un jeune athlète talentueux, plein de succès, riche et courtisé par la gente féminine. Néanmoins, malgré l’insolente confiance qu’il affiche au quotidien, Dan a l’étrange sentiment qu’il lui manque quelque chose dans la vie. Quoi qu’il en soit, il continue de s’entrainer dur pour avoir une chance de participer aux prochains Jeux Olympiques et pourquoi pas d’en ramener une médaille. Mais un beau jour, à une station de service, il rencontre un énigmatique étranger (Nick Nolte) qui l’embarque dans un voyage spirituel à la découverte du vrai chemin de la victoire.
Présenté comme ça, le film pourrait paraître un peu banal et ennuyeux mais si vous voulez mon avis, c’est vraiment tout le contraire. J’ai eu un vrai coup de cœur pour ce film qui est loin d’être parfait mais dans lequel je suis rentré totalement. Même s’il aborde des thèmes pas forcément novateur comme la réussite, le bonheur ou encore le dépassement de soi, il propose un traitement qui, lui, est plutôt inédit, aussi bien sur le fond que sur la forme. En effet, le voyage que Dan entreprend va l’emmener sur une route à mi-chemin entre le rêve et la réalité. Et le vrai combat va se jouer avec lui-même, c’est-à-dire avec tous ses démons intérieurs qui lui pourrissent l’existence et qui l’empêchent d’être véritablement heureux. J’entends par là l’arrogance, l’insouciance ou encore l’orgueil qui le caractérise. Sur le fond, le film est donc plutôt intéressant même si on pourrait lui reprocher d’être un peu trop démagogique et moralisateur à certains moments. Ce que je ne ferais pas car j’ai tellement apprécié le film que je suis passé outre sans difficulté. Le problème vient donc plus de la forme car ce n’est jamais évident d’arriver à concilier les moments de rêve et de réalité sans être trop confus pour le spectateur. Et à ce niveau-là, je dois reconnaître que le film ne s’en sort qu’à moitié dans la mesure où je l’ai trouvé parfois un peu maladroit dans sa façon de représenter les choses. Mais allez savoir pourquoi, c’est aussi dans cette maladresse que le film est parvenu à me toucher.
Côté casting, je dois dire que j’ai été assez séduit par le duo atypique composé de Scott Mechlowicz et Nick Nolte. Si je découvrais complètement le premier avec ce film, je restais en revanche sur une très bonne impression du second dans Warrior. Un film que j’ai littéralement adoré et dont son interprétation lui vaut d’ailleurs une nomination aux Oscars en tant que meilleur second rôle masculin. Une nomination absolument pas volée tant sa prestation était éblouissante, au même titre que celle de Tom Hardy d’ailleurs. Mais plus que leurs performances individuelles, c’est surtout l’alchimie entre les deux acteurs que j’ai envie de retenir de ce Peaceful Warrior. Effectivement, même si c’est le personnage de Dan qui est bousculé dans ses convictions par celui qu’il appelle Socrate, l’échange est mutuel et le maître ne reste pas aussi insensible au sort de son élève qu’il ne le laisse croire. Bref, la relation de travail entre les deux est particulièrement intéressante et évolue progressivement vers une relation proche de l’amitié. Enfin, je ne peux pas terminer cette critique sans évoquer la magnifique BO de Bennett Salvay. Ceux qui me lisent commencent à le savoir, c’est un aspect auquel je suis très attentif, surtout quand ça rajoute une émotion particulière et c’était vraiment le cas ici.
En conclusion, Peaceful Warrior est un film pas exempt de tout reproche mais absolument formidable si on rentre à 100 % dedans. L’histoire est intéressante, les acteurs sont plutôt bons et la bande originale est superbe. C’est l’exemple type de film passé inaperçu lors de sa sortie et qu’on prend beaucoup de plaisir à découvrir. Bref, un film à voir car malgré ses quelques défauts, il ne nous laisse absolument pas indifférent !
PS: Pour le plaisir, voici un de mes morceaux préférés de la bande originale.
Je me souviens quand il était sorti aux Etats-Unis celui-là… si un jour je tombe dessus, j’y jetterai un oeil c’est certain !
Faut aimer un peu ce genre de film mais j’avoue que j’ai bien accroché moi. Curieux de découvrir ton avis quand tu l’auras vu.
Moi aussi j’ai beaucoup aimé!
Faut dire que je suis un fan de longue date de Dan Milman et de son oeuvre! D’ailleurs, un de mes deux chats se nomme Socrate, en l’honneur du mentor de Milman… 🙂
C’est dommage que Salva ne soit pas plus prolifique (j’imagine que le scandale de pédophilie auquel il a été mêlé doit lui rendre la vie dure auprès des producteurs), car avec ce film et le premier Jeepers Creepers, il nous démontre qu’il est un bon réalisateur!
Tu en sais plus que moi car je dois reconnaître que c’est complètement par hasard que je suis tombé sur ce film. En effet, avant de voir le film, je ne connaissais ni le réalisateur Victor Salva, ni l’athlète et écrivain Dan Millman. C’est principalement la présence de Nick Nolte au casting qui m’a encouragé à le voir et je ne regrette vraiment pas.
J’ai adoré le film qui est touchant et superbe dont les acteurs s’en sortent haut la main. En effet, il n’est pas exempt de défaut mais on passe à travers car le film est traité d’une manière originale. Le film, je ne le connaissais pas du tout et je ne regrette vraiment pas de l’avoir vu. Je le regarderais de nouveau tellement il est puissant et profond.
Content que tu aies apprécié car c’est un film qui gagne vraiment à être connu selon moi.