En vue de Shame, le second film de Steve McQueen qui sortira fin d’année, j’ai visionné hier soir Hunger, sa première réalisation. Le film met en scène Michael Fassbender dans le rôle de Bobby Sands, un prisonnier politique de l’IRA incarcéré dans la prison de Maze, en Irlande du nord. L’histoire s’intéresse principalement à lui et plus particulièrement à son combat pour obtenir un véritable statut politique qui va le mener à se lancer dans une terrible grève de la faim.
Pour être tout à fait franc, je dois dire que je n’ai pas beaucoup aimé ce film que j’ai trouvé particulièrement prétentieux dans sa mise en scène. Certes les plans sont très beaux et on voit clairement qu’il y a de la recherche mais se taper des longues séquences où on voit juste un type laver un couloir, c’est franchement ennuyeux. A vrai dire, je me suis pas mal ennuyé jusqu’à la fameuse scène du dialogue qui est la première à m’avoir véritablement intéressé.
Il faut dire qu’avant cela, le film se résumait essentiellement à une succession d’images chocs où tout y passait, allant de la simple violence physique que les prisonniers subissent aux conditions nauséabondes dans lesquelles ils vivent. Je ne dis pas qu’il fallait forcément adoucir cette partie mais pour le coup, je trouve quand même que rien ne nous est épargné et qu’on avait pas besoin d’en voir autant pour comprendre la gravité de la situation. Donc pour moi, le film n’a vraiment commencé que lors de son échange avec le prêtre où il annonce son intention d’entreprendre une grève de la faim. Cette scène est bouleversante de sincérité et permet de comprendre rapidement ce qui motive sa démarche. Et ce qui suit est très touchant car on assiste à la lente agonie d’un homme fort de ses convictions qui avant de penser à lui, pense d’abord aux générations futures.
Ensuite, j’ai plutôt bien apprécié l’interprétation de Michael Fassbender et je tiens d’ailleurs à préciser directement que ce que je pense du long-métrage ne remet pas du tout en cause son talent. De par son charisme, c’est un acteur qui a notamment su me convaincre dans X-Men – Le Commencement. Et je me réjouis vraiment de le voir prochainement dans A Dangerous Method, et bien sûr Shame. Ici, ce n’est vraiment pas lui le problème car il ne démérite pas du tout. Ni d’ailleurs le réalisateur puisque les plans sont très soignés. Mais plutôt le sujet qui n’est pas du tout évident à gérer. En tant que spectateur, je trouve qu’on subit le film plus qu’on ne le vit, et on en ressort pas forcément satisfait mais plutôt soulagé que ce soit fini. Mais peut-être que c’était le but recherché après tout.
Au final, je pense donc que Hunger est un film qui transmet un message tout à fait noble mais pas de la meilleure façon qui soit. En effet, on a pas vraiment de mal à comprendre ce que le réalisateur veut nous dire mais il prend pourtant la peine de tout amplifier, notamment les scènes violentes, et c’est quelque chose qui m’a particulièrement dérangé. A tel point que même la performance de Michael Fassbender ne m’a pas encouragé à attribuer la moyenne au film. 😦
C’est une épreuve, c’est vrai. Pour ma part j’ai trouvé l’ensemble d’une violence virtuose. Ça parait toujours idiot de l’écrire, mais l’antithèse fonctionne parfois à merveille au cinéma. Pour ‘Hunger’, le résultat est aussi froidement réaliste que poignant. Pour preuve, je me rappelle encore très bien de quelques images…
C’est vrai que c’est un film qui marque, on peut difficilement dire le contraire. Mais personnellement, il ne m’a pas marqué dans le « bon sens » car au final, je me suis beaucoup ennuyé. On voit bien où le réalisateur veut en venir mais le cheminement pour y arriver est pas génial je trouve. Enfin, c’est peut-être moi qui suis passé à côté, je ne sais pas…