★★★★☆, Critiques de Films

[Critique] The Wrestler

Je me suis laissé tenter il y a quelques jours par The Wrestler, un film signé Darren Aronofsky dont j’avais entendu beaucoup de bien. Concrètement, le long-métrage raconte l’histoire de Randy « Le Bélier » Robinson (interprété par Mickey Rourke), une ancienne gloire du catch qui ne se produit plus que dans des salles de gym de lycée ou des maisons de quartier. Brouillé avec sa fille Stéphanie (Evan Rachel Wood), il est incapable d’entretenir une relation durable avec quiconque : il ne vit que pour le plaisir du spectacle et l’adoration de ses fans. Mais lorsqu’il est foudroyé par une crise cardiaque au beau milieu d’un match, son médecin lui explique qu’il doit abandonner le catch. Contraint de se ranger, il tente de renouer avec sa fille et, dans le même temps, entame une liaison avec Cassidy (Marisa Tomei), une strip-teaseuse vieillissante. Pourtant, son goût du spectacle et sa passion pour le catch risquent bien de reprendre le dessus et de le propulser de nouveau sur le ring…

Je me souviens qu’à sa sortie en salle, ce film ne me tentait pas spécialement car l’histoire me semblait purement et simplement inintéressante. En effet, une sorte de vieux loser solitaire qui n’arrive pas à raccrocher quand il est temps et qui accumule les gaffes avec ses proches, ça ne me disait rien qui vaille. Et en fin de compte, force est de constater que cette histoire est quand même extrêmement touchante. Et cela en grande partie grâce à la magnifique interprétation de Mickey Rourke. Personnellement, j’ai mis un peu de temps à véritablement rentrer dans le film car le rythme est très lent et la caméra est sans cesse fixée sur Randy. Au départ, je dois avouer que ça m’a un peu gêné de ne voir que lui. Et puis petit à petit, on finit par éprouver de l’empathie pour cet homme complètement détruit, au propre comme au figuré, et l’histoire prend une tout autre dimension. Si on y réfléchit, il ne se passe rien d’extraordinaire mais le film sonne tellement juste que même le plus petit des événements a un impact considérable sur le spectateur. C’est en tout cas ce qui s’est passé pour moi. C’est bête mais voir Randy demander à un gamin de son quartier de venir faire une partie de console chez lui suffit à montrer la profonde solitude de cet homme.

Mais si j’ai tant aimé ce film, c’est avant tout grâce au jeu de Mickey Rourke qui signe sans doute là son meilleur rôle. Effectivement, il habite totalement son personnage et livre une prestation particulièrement touchante qui ne laisse absolument pas indifférent. Quand je me suis rendu compte pendant le visionnage que le récit allait être centré exclusivement sur lui, j’ai eu un peu peur de m’ennuyer car ce n’est pas un acteur dont je suis particulièrement fan. Et au final, je dois reconnaître qu’il m’a agréablement surpris. Et même plus que ça, il m’a véritablement convaincu. A ses côtés, j’ai également été très impressionné par la prestation de Marisa Tomei qui est juste parfaite dans le rôle de cette strip-teaseuse qui a bien du mal à joindre les deux bouts. C’est loin d’être un rôle évident et je trouve qu’elle s’en sort haut la main. C’est une actrice qui me plaît de plus en plus et je suis vraiment content de la revoir sur le devant de la scène ces derniers mois. Enfin, je suis un peu plus réservé quant à Rachel Evan Wood car elle est nettement moins présente que les autres. Elle semble néanmoins avoir beaucoup d’aisance dans le registre dramatique, comme en témoigne les quelques scènes très émouvantes qu’elle partage avec son père dans le film.

En conclusion, si The Wrestler marque un peu moins les esprits que d’autres films de Darren Aronofsky, comme Requiem for a Dream ou Black Swan, il n’en est pas moins réussi de par le réalisme de l’histoire et l’interprétation magistrale de Mickey Rourke. Et rien que pour ces deux raisons, le film mérite largement d’être vu selon moi.

À propos de Wolvy128

Fondateur et rédacteur du site. Passionné de cinéma depuis mon plus jeune âge, je profite de ce blog pour partager ma passion au quotidien.

Discussion

9 réflexions sur “[Critique] The Wrestler

  1. Bien bien meilleur que Black Swan à mes yeux !

    Publié par wilyrah | novembre 1, 2011, 6:54
  2. Le film vaut surtout pour sa magnifique dimension autobiographique qui confère une authenticité à l’ensemble comme seul Stallone avec son Rocky avait su atteindre.

    Publié par Flow | novembre 3, 2011, 6:54
  3. C’est la simplicité (apparente) qui fait la grande force du film,avec Mickey Rourke bien sûr.

    Publié par moskau | novembre 4, 2011, 2:32
  4. Ta note me donne envie. Je l’ai dans ma dvdthèque, mais je l’ai toujours pas regardé, faut que je me le fasse rapidement !!!

    Publié par Squizzz | novembre 6, 2011, 12:52
    • Je te comprends bien dans le sens où j’ai mis aussi beaucoup de temps avant de me décider à le regarder. Je pense que c’est un film qui vaut quand même le coup mais il faut pas s’attendre non plus à un chef d’œuvre. 😉

      Publié par Wolvy128 | novembre 6, 2011, 2:00
  5. Tiens, je constate que « rapidement » veut dire chez moi « plus de deux mois »… Bref j’ai quand même fini par le regarder, et je ne le regrette pas. « The Wrestler » me ferait presque aimer le catch ! La force avec laquelle ce personnage donne sa vie pour sa passion, son art est absolument éblouissante. De ce point de vue là, c’est vrai que le film forme une sorte de diptyque avec « Black Swan », les deux films évoquant ce même « jusqu’au boutisme » dans la passion, tout en présentant deux cas totalement opposés. Il serait vraiment intéressant d’analyser les deux films en parallèle car finalement ils ne vont pas l’un sans l’autre.

    Publié par Squizzz | janvier 23, 2012, 11:37
    • Plutôt d’accord avec toi sur le fait que Black Swan et The Wrestler se ressemble pas mal à bien des égards. Et cela notamment car il traite tout deux de la passion poussée à l’extrême. Néanmoins, je dois avouer que je préfère quand même The Wrestler qui est un film plus « honnête » que Black Swan. 😛

      Publié par Wolvy128 | janvier 24, 2012, 12:16
      • Il y a un côté plus réaliste, plus intimiste, plus proche du commun de mortel dans « The Wrestler », mais la mise en scène parfaite de « Black Swan » et la force décuplée du propos m’a plus fait frissonner.

        Publié par Squizzz | janvier 24, 2012, 8:09

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