Nouveau film de Quentin Tarantino, Once Upon a Time… in Hollywood retrace le parcours de Rick Dalton (Leonardo DiCaprio) et Cliff Booth (Brad Pitt), respectivement star de cinéma et cascadeur professionnel, dans le Los Angeles 1969. Alors que les deux hommes voient leurs carrières gentiment s’essouffler, d’autres vedettes – Sharon Tate (Margot Robbie) et Roman Polanski – prennent leur envol à Hollywood.
Repartie bredouille du Festival de Cannes il y a quelques mois, la dernière réalisation de Quentin Tarantino affiche pourtant de sérieux arguments. Le plus évident étant certainement son casting d’exception composé, bien sûr, de Leonardo DiCaprio et Brad Pitt, mais aussi de Margot Robbie, Emile Hirsch, Al Pacino, Margaret Qualley, Bruce Dern ou encore Dakota Fanning. Rien que ça ! Des acteurs talentueux au service d’une histoire étonnamment sage (pour Tarantino), empreinte d’une mélancolie nonchalante qui symbolise à merveille la fin d’une ère, caractérisée ici notamment par le déclin de deux antihéros embourbés dans une industrie cinématographique en pleine mutation. Grâce à une reconstitution méticuleuse de l’époque, ainsi que de son ambiance, le cinéaste américain dépasse toutefois le simple sentiment de nostalgie pour livrer une belle déclaration d’amour au cinéma, et surtout à tous ceux qui le fabriquent. Une intention louable, et même souvent appréciable, qui aurait néanmoins gagné à être plus accessible, le film usant abondamment de références que seuls les plus fervents cinéphiles pourront vraiment saisir.
Dans le même ordre d’idée, on pourra aussi reprocher au scénario de manquer de véritables enjeux pour tenir sur la durée. Si le récit est globalement passionnant, et raconte – il est vrai – de nombreuses choses en sous-texte (sur l’époque, le cinéma, le star system…), l’ensemble s’avère en effet un peu trop fourre-tout que pour réellement convaincre pendant plus de 2h30. Heureusement, l’écriture de Tarantino est à ce point efficace que même les scènes les plus anodines sur le papier prennent une ampleur considérable à l’écran. Encore plus lorsqu’elles peuvent compter sur des acteurs comme Leonardo DiCaprio et Brad Pitt pour leur donner vie. Dans des registres assez différents, les deux comédiens délivrent effectivement des performances époustouflantes. En particulier d’ailleurs le premier qui éblouit à nouveau par son jeu tout en nuances, capable de susciter le rire et l’émotion dans une seule et même séquence. Enfin, sans en dévoiler trop, le final est également assez succulent. D’une part parce qu’il sied parfaitement au style du réalisateur. Et d’autre part car il se révèle assez puissant dans son approche de réécriture artistique.
Entre fiction et réalité, Tarantino signe donc une œuvre singulière, déjouant les attentes les plus évidentes avec une uchronie savamment orchestrée. Porté par un duo DiCaprio/Pitt épatant, le film résonne comme une véritable déclaration d’amour au cinéma, et surtout à tous ceux qui le fabriquent. Dommage cependant que l’histoire tourne quelque peu à vide et que les innombrables références ne semblent réservées qu’aux cinéphiles les plus aguerris.
Je plussoie.
DiCaprio à son meilleur, type loup de Wall Street ou Catch me if you can, tout en nuances et émotions. Brad au top, tout comme la belle Margot. J’ajoute au lot jeune Margaret Qualley en autostopeuse pas farouche.
Margot Robbie est effectivement lumineuse en Sharon Tate. Je regrette toutefois que son rôle soit réduit au strict minimum (même si ça participe au propos de Tarantino je pense).
Salut Wolvy, ça fait longtemps que je ne suis plus passé sur ton blog (exactement quand j’ai commencé mes études que je viens de finir après 5 ans maintenant aha).
Bonne critique, je peux comprendre tes reproches. Pour ma part j’ai adoré ce Once upon a time in Hollywood en particulier car les thèmes abordés m’ont particulièrement touché (la peur du déclin de ta carrière, le rapport avec ton public qui aime ton travail, la détermination de te surpasser). Tout est bien raconté avec subtilité et surprise.
Les plans sont somptueux avec un incroyable nombre de détails développant des personnages crédibles et attachants. Le jeu d’acteur est fou, la représentation de l’époque passionnante, et les parti-pris toujours jusqu’au boutistes et surprenants. Un Ovni dans le cinéma hollywoodien d’aujourd’hui. Et facilement mon Tarantino préféré, suivi des 8 salopards et de Inglorious Basterds.
Hello Kazura ! Content de te voir de retour, félicitations pour tes études (je sais ce que c’est^^).
Malgré quelques réserves exposées dans la critique, je dois dire que je suis plutôt en phase avec ton ressenti. Je suis d’ailleurs assez curieux de voir si un nouveau visionnage gommera les reproches mineurs que je peux avoir (pour en faire un tout grand Tarantino), ou au contraire les renforcera.