★★★☆☆, Critiques de Films

[Critique] Baby Driver

Chauffeur pour des braqueurs de banque, Baby (Ansel Elgort) ne compte que sur lui-même pour être le meilleur dans sa partie. Lorsqu’il rencontre la fille de ses rêves (Lily James), il cherche à mettre fin à ses activités criminelles pour revenir dans le droit chemin. Mais il est forcé de travailler pour un grand patron du crime (Kevin Spacey) et le braquage tourne mal. Désormais, sa liberté, son avenir avec la fille qu’il aime et sa vie sont en jeu…

Dernière réalisation d’Edgar Wright, auteur de la célèbre trilogie Cornetto, Baby Driver est un divertissement survitaminé, emportant tout sur son passage, au rythme d’une bande son détonante et des prouesses au volant de son jeune héros.

Si le long-métrage s’avère absolument époustouflant d’un point de vue purement cinématographique, il s’étiole néanmoins sur la durée, victime notamment d’un scénario de plus en plus bancal. Certes, la profondeur du script peut tout à fait sembler anecdotique pour un film de cet acabit, où la forme prime indéniablement sur le fond, mais un minimum de solidité me semble tout de même nécessaire pour pouvoir adhérer jusqu’au bout au projet. Ce qui n’est malheureusement pas le cas ici, le récit enchaînant les ficelles invraisemblables dans sa dernière ligne droite. Sans parler de certains personnages, dont l’évolution narrative laisse perplexe. Un constat assez regrettable compte tenu du fait que certains problèmes auraient pu être facilement évités avec une meilleure écriture, de surcroît sans altérer l’immense plaisir que la plupart des séquences procure. Car il faut le dire, malgré ses lacunes d’écriture, Baby Driver est un film incroyablement fun, porté par une mise en scène magistrale, un montage bluffant et une musique frénétique.

La scène d’ouverture montrant le héros – au volant d’une Subaru rouge – s’engager dans une course-poursuite avec la police est ainsi particulièrement fabuleuse, régalant la rétine autant que les oreilles. Impressionnante de fluidité, elle dicte de la meilleure façon qui soit le ton du film. S’en suit un plan séquence, tout aussi fabuleux, jouant sur le décalage pour offrir une étonnante chorégraphie, digne d’une véritable comédie musicale. Deux séquences mémorables que toutes les scènes suivantes ne parviendront malheureusement jamais à surpasser, malgré leur maîtrise incontestable. Véritable exercice de style, le long-métrage se délite en effet progressivement, ce qui était amusant au début devenant petit à petit épuisant. Rien qui altère profondément le plaisir de visionnage mais suffisamment tout de même que pour être mentionné. Côté casting, malgré la faible consistance dramatique des personnages, il faut reconnaître aux acteurs un vrai charisme. Hormis Jamie Foxx, qui a ici tendance à beaucoup cabotiner, les autres se révèlent plutôt intéressants, en particulier le surprenant couple formé par Jon Hamm et Eiza Gonzalez.

En définitive, Baby Driver s’impose donc comme un divertissement fougueux, aussi impressionnant sur la forme que bancal sur le fond. Malgré ses lacunes d’écriture, le film a pour lui sa mise en scène impériale et sa bande son frénétique. Un cocktail explosif qui s’essouffle toutefois un peu sur la durée.

À propos de Wolvy128

Fondateur et rédacteur du site. Passionné de cinéma depuis mon plus jeune âge, je profite de ce blog pour partager ma passion au quotidien.

Discussion

7 réflexions sur “[Critique] Baby Driver

  1. On est tout à fait d’accord sur le génie de la mise en scène 😉 Et j’avoue que je partage ton avis concernant la faiblesse du scénario. Je pense néanmoins que j’ai été moins sévère parce que la mise en scène m’a aveuglée. Même si la fin devient du grand n’importe quoi, j’ai trouvé que le ton fonctionnait et j’ai peut-être eu tendance à ne pas réfléchir davantage (et parfois ça fait du bien haha).

    Publié par cinemathequedeclelia | août 2, 2017, 6:19
    • Je comprends ton ressenti ! D’ailleurs, l’intérêt d’un tel film ne réside certainement pas dans le scénario. Mais j’avoue ne pas avoir compris pourquoi ça devenait à ce point n’importe quoi. 😉

      Publié par Wolvy128 | août 2, 2017, 6:30
  2. Salut,

    Je suis parfaitement d’accord avec toi, Baby Driver est un divertissement impressionnant. Ansel Elgort joue parfaitement le rôle du garçon très mystérieux. Je suis ravie que ce long-métrage ne ressemble pas à Fast and Furious. Le réalisateur a fait du bon boulot !

    Bonne journée !

    Publié par Arielle | août 9, 2017, 1:47
  3. D’accord avec ta critique !
    Intéressant de voir ces scènes d’action rythmées par la bande son, j’ai bien aimé le personnage principal et sa relation avec sa copine.
    Les autres personnages sont tellement caricaturaux… « Je suis un gros balèze », « Je suis une grosse allumeuse ». Et cette fin interminable, limite parodique !

    Publié par misterniku | août 23, 2017, 5:23
    • L’ouverture était tellement grandiose que la suite ne pouvait être que d’un niveau inférieur. Je reste néanmoins un peu déçu de la tournure des événements, en particulier la conclusion.

      Publié par Wolvy128 | août 23, 2017, 5:30

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