Alors que 5.000 passagers endormis pour longtemps voyagent dans l’espace vers une nouvelle planète, deux d’entre eux sont accidentellement tirés de leur sommeil artificiel 90 ans trop tôt. Jim et Aurora doivent désormais accepter l’idée de passer le reste de leur existence à bord du vaisseau spatial. Alors qu’ils éprouvent peu à peu une indéniable attirance, ils découvrent que le vaisseau court un grave danger. La vie des milliers de passagers endormis est entre leurs mains…
Presque 2 ans après le très bon Imitation Game, le réalisateur norvégien Morten Tyldum nous revient avec Passengers, un film de science-fiction réunissant à l’écran Jennifer Lawrence et Chris Pratt. Rien que ça ! Malheureusement, malgré le talent des deux comédiens et le caractère alléchant du pitch, le long-métrage peine à véritablement marquer les esprits.
La faute principalement au scénario qui, à vouloir brasser large en ajoutant à l’aspect SF une romance superflue, ne convainc finalement dans aucun des deux domaines. Effectivement, non seulement la dimension SF n’exploite pas en profondeur les quelques bonnes idées (le dilemme moral du personnage par exemple) qui découlent de l’opportuniste postulat de départ (comment imaginer que la compagnie à l’initiative du voyage ne soit pas parée à toute éventualité), mais la partie romantique n’arrive jamais non plus à nous emporter totalement. D’ailleurs, c’est précisément au moment où le second personnage rejoint le premier que le script perd en qualité, abandonnant la réflexion amorcée dans la première demi-heure pour faire naître la romance. Une romance particulièrement artificielle puisque si Chris Pratt et Jennifer Lawrence ne sont pas fondamentalement mauvais individuellement, l’alchimie entre les deux n’est pas des plus évidente à l’écran.
Malgré tout, l’idylle spatiale n’est pas entièrement inintéressante et retrouve notamment une noirceur bienvenue lorsque la vérité éclate soudainement. Le motif de rupture est implacable et le traitement s’avère pour une fois d’une redoutable justesse. Dommage cependant que la résolution finale de l’intrigue soit si déroutante au regard de la trajectoire des deux personnages. En matière de science-fiction pure, Passengers ne brille pas non plus par une inventivité folle. Très élégant dans son approche esthétique, il semble construire son univers en empruntant des idées parmi diverses influences. Il en découle du coup un film léché sur le plan visuel mais sans véritable originalité. On appréciera néanmoins la mise en scène aérienne de Morten Tyldum. Sans forcément être transcendante, celle-ci propose des mouvements de caméra d’une rare fluidité, pour un résultat final enlevé et dynamique. En témoigne par exemple les scènes illustrant l’absence de gravité, qui sont parmi les plus réussies du long-métrage.
En définitive, malgré le questionnement intéressant qui émane de son postulat de départ, Passengers ne dépasse donc jamais le cadre du blockbuster divertissant. Un constat particulièrement décevant au regard de ce qu’aurait pu être le film si le scénario n’avait pas été aussi convenu.
Je crois qu’on partage pratiquement le même avis 🙂
J’ai lu ta critique hier soir après avoir vu le film et, effectivement, nos avis se rejoignent. Au final, c’est vraiment dommage que le scénario soit aussi consensuel car il avait quand même pas mal de potentiel je trouve. Bon pitch mais mauvais traitement.
Tout à fait ! Il y avait surtout une phrase dans la bande-annonce qui m’avait marquée: je crois que c’est le personnage de Chris Pratt qui dit « There’s a reason we woke up early »… Je m’attendais du coup à quelque chose de plus complexe et plus mystérieux. La fin m’a donc vraiment déçue.
C’est vrai, j’avais oublié ce détail de la bande annonce. En tout cas, la fin m’a aussi déçu. Un dénouement plus amer dans lequel les deux personnages ne s’en sortaient pas auraient eu plus d’impact. Mentionner l’option de veille de la capsule médicale puis nous sortir quand même un happy end bien convenu m’a dérouté. Ils auraient même pu rester 40 ans chacun dans la capsule et terminer leur vie ensemble sur Homestead à la limite. 😉
Oh je n’avais pas pensé à ça, quelle bonne idée ! Mais bon, 40 ans seul sur un vaisseau… ça ne doit pas être évident haha !
Ah, ça c’est sûr ha ha !
J’ai connu son film the inimation game à était excellent.
Alors,tu as dit c’est de la merde pour ce film
Hello JustinB ! Je peux te demander de faire un tout petit peu attention à l’orthographe stp ? J’imagine que le français n’est pas ta langue maternelle mais c’est parfois difficile de te comprendre. 😉
Et bien je suis tout à fait d’accord avec toi ! J’y suis allé sans grandes attentes, le début m’a agréablement surpris en lançant plein de questionnements intéressants que l’on retrouve souvent dans la SF (et le robot-serveur m’a particulièrement plu !). Et puis ça part en romance nunuche… (avec d’autres enjeux, je trouve que c’est le même syndrome que pour Time Out ou l’Agence : une bonne idée de départ et après, la romance fout tout en l’air !).
Le traitement du problème « final » m’a également gêné : tout ça pour ça, un trou à boucher, un système à rebooter, mouais… et la happy end nunuche à souhait !
Au niveau de la romance, je trouve que ça aurait été intéressant de creuser le décalage entre lui « simple et pauvre » mécanicien et elle « intellectuelle un peu perchée » qui aurait rendu la relation quasi impossible jusqu’au moment où elle se sent vraiment seule et perdue et que cela l’incite à succomber au charme de Star Lord !
Sans le formatage hollywoodien/familial, le film aurait vraiment pu tirer son épingle du jeu. Et comme tu le dis, même en optant pour la romance, certains aspects intéressants auraient pu être développés. C’est toujours dommage d’observer du potentiel et de constater à l’arrivée qu’il n’est pas exploité.
150% d’accord avec toi, et ça arrive tellement souvent…
J’ai oublié de dire que j’avais trouvé Jennifer Lawrence (que j’aime très souvent) dans le too much le plus total.
J’adore Jennifer Lawrence habituellement mais je dois aussi reconnaître que sa prestation ne m’a pas spécialement emballé. Elle n’avait pas grand-chose à jouer, c’est vrai, mais je l’ai trouvé trop dans la recherche de performance par moments.
Convenu, c’est le mot. Je me serais contenté d’une romance compliquée dans l’espace, sans les explosions vaines du dernier tiers. Dommage…
J’ai l’impression que tout le monde est sur la même longueur d’onde concernant ce film.