[Critique] Transcendance

Premier film en tant que réalisateur de Wally Pfister, le directeur photo attitré de Nolan, Transcendance se déroule dans un futur proche. Un groupe de scientifiques tente de concevoir le premier ordinateur doté d’une conscience et capable de réfléchir de manière autonome. Ils doivent faire face aux attaques de terroristes anti-technologies qui voient dans ce projet une menace pour l’espèce humaine. Lorsque le scientifique (Johnny Depp) à la tête du projet est assassiné, sa femme (Rebecca Hall) se sert de l’avancée de ses travaux pour « transcender » l’esprit de son mari dans le premier super ordinateur de l’histoire. Pouvant désormais contrôler tous les réseaux liés à internet, il devient ainsi quasi omnipotent. Mais comment l’arrêter s’il perdait ce qui lui reste d’humanité?

Malgré les critiques plutôt assassines qui ont fleuri sur le net dès la sortie du film, je gardais bon espoir que le potentiel du récit et la qualité du casting me permettraient tout de même d’apprécier le long-métrage de Pfister. Malheureusement, après visionnage, je dois bien me rendre à l’évidence, ce n’est assurément pas un film très recommandable. La faute à de nombreux défauts parmi lesquels on peut notamment citer un manque cruel de rythme, une absence totale de tension et une écriture faiblarde, pour ne pas dire désastreuse. Le scénario est à la fois extrêmement simpliste lorsqu’il aborde la question des risques liés à la technologie, et terriblement confus quand il évoque les démarches scientifiques entreprises par les protagonistes. On ne comprend d’ailleurs pas toujours très bien ce qu’il se passe et l’histoire part tellement dans tous les sens qu’elle se heurte inévitablement à d’innombrables incohérences. Et c’est d’autant plus surprenant que le film prend justement le temps d’installer son intrigue en se concentrant davantage sur les personnages, au détriment de l’action. Difficile donc de savoir précisément ce qui a bien pu foirer mais le résultat est franchement décevant.

Un constat malheureusement similaire pour le casting puisque seul Rebecca Hall parvient tant bien que mal à sortir du lot. Il faut dire que les personnages manquent tellement d’épaisseur que les acteurs, aussi bon soient-ils, n’ont jamais vraiment l’opportunité de s’imposer. Il n’y a du coup pas grand-chose à dire sur les prestations de Morgan Freeman, Cillian Murphy, Paul Bettany ou encore Kate Mara étant donné qu’ils n’ont rien de très consistant à interpréter. Quant à Johnny Depp, c’est un acteur qui ne me surprend plus depuis maintenant quelques années et ce film ne fait pas exception. Il n’est pas foncièrement mauvais mais je trouve qu’il choisit très mal ses projets et qu’il peut nous offrir beaucoup mieux que cela. A titre personnel, j’ai d’ailleurs trouvé le couple très peu crédible. Peut-être est-ce dû à la différence d’âge importante qui sépare les deux acteurs. Quoi qu’il en soit, c’est à mon sens assez problématique lorsque le couple en question représente justement l’intérêt principal de l’histoire, l’élément autour duquel tout le reste s’articule. Enfin, sans vouloir faire de jeu de mots facile, la réalisation de Pfister n’est pas transcendante et manque clairement d’ampleur.

Pour conclure, Transcendance est donc un film qui avait tout pour plaire sur le papier (sujet, casting…) mais qui est au final très en dessous des attentes suscitées, la faute à un scénario insipide et une mise en scène sans envergure. Dommage !