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Sortie belge tardive oblige, ce n’est qu’hier que j’ai enfin pu découvrir Le Loup de Wall Street, le dernier Martin Scorsese avec Leonardo DiCaprio dans le rôle de Jordan Belfort. Inspiré d’une histoire vraie, le film raconte l’ascension et la chute d’un jeune courtier en bourse de Wall Street qui refuse de collaborer avec les autorités dans une vaste affaire de corruption. A noter que l’on peut également retrouver au casting Jonah Hill (Donnie), Margot Robbie (Naomi), Matthew McConaughey (Mark), Kyle Chandler (Patrick), Jon Bernthal (Brad) ou encore Jean Dujardin (Jean-Jacques).
Cinquième collaboration entre Scorsese et DiCaprio, Le Loup de Wall Street frappe un gros coup quelques jours à peine avant les Golden Globes, et quelques semaines avant les Oscars ! Véritable fresque de près de 3 heures, qui filent d’ailleurs à une vitesse vertigineuse, le film propose une vision fascinante du capitalisme moderne. Un capitalisme perverti par un escroc incarné par Jordan Belfort, un personnage extrêmement cynique (mais non moins fascinant) semblant uniquement motivé par l’argent, la drogue et le sexe. Et le moins que l’on puisse dire est que le long-métrage ne se prive vraiment pas de le rappeler puisque ces 3 composantes font partie intégrante du récit. C’est effectivement à un vrai trip sensoriel, saupoudré d’immenses shoots d’adrénaline, que Martin Scorsese nous propose d’assister. Difficile d’ailleurs de croire après coup qu’un réalisateur de 70 piges soit à l’origine de cette œuvre tant celle-ci regorge d’une énergie folle. On reconnaît cependant aisément la patte du cinéaste dans son approche technique irréprochable. Sans pour autant bouleverser complètement son style, il parvient en effet à se réinventer et prouve notamment qu’il n’a rien perdu de son sens du découpage et de la narration.
Il en découle dès lors un film totalement maîtrisé sur la forme, le réalisateur parvenant avec brio à retranscrire la folie des personnages et des situations sans jamais perdre le contrôle du récit. Et c’est d’autant plus remarquable que la narration est pourtant loin d’être linéaire. Sur le fond, l’histoire pourrait être perçue au départ comme simplement délirante, mais elle est bien plus que cela en finalité. Effectivement, par l’intermédiaire du parcours de Jordan, le long-métrage s’adonne à toutes sortes de genres tels que le biopic, le drame et bien sûr la comédie (chose plus rare pour Scorsese). Il touche même au burlesque lors d’une scène déjà anthologique dans laquelle DiCaprio exécute une performance corporelle absolument exceptionnelle. Enfin, il constitue également un miroir des dérives économiques de notre société actuelle. A ce titre, il peut facilement susciter une réflexion intéressante sur l’univers financier et ses travers. Néanmoins, l’objectif du film n’est évidemment pas là et on ne regrettera donc pas que celui-ci préfère privilégier les excès (alcool, drogue, sexe…) et le divertissement plutôt que les leçons de morales un peu faciles. Car oui, il s’agit avant tout d’un film complètement déjanté, excessivement drôle et particulièrement jouissif. Et dans ce registre-là, il met assurément la barre très haut !
Mais si le film fonctionne aussi bien, c’est également car le réalisateur a justement su s’entourer d’un casting parfaitement à l’aise dans cette diversité de genres. En particulier Leonardo DiCaprio qui livre d’ailleurs certainement ici l’une des plus belles prestations de sa carrière. Tour à tour attachant, hystérique, impressionnant, détestable (et j’en passe), il ne fait qu’un avec son personnage et évite de tomber dans la menace permanente de la surenchère. A ses côtés, les seconds rôles se succèdent brillamment et présentent une galerie de personnages hauts en couleur. Ainsi, malgré sa courte apparition, Matthew McConaughey impressionne dans la peau d’un mégalomane complètement accroc à la coke et aux martinis. Tandis que Jonah Hill épate en meilleur ami génialement dingue et insupportable. Quant à la jeune Margot Robbie, elle ne bénéficie pas forcément du personnage le plus intéressant de l’histoire mais se montre toutefois convaincante en bimbo de service. A sa façon, elle reflète elle aussi une des malheureuses facettes de notre société capitaliste. Enfin, signalons également pour finir la grande efficacité de la bande son qui rythme magnifiquement les séquences et qui renforce souvent considérablement leur intensité.
En définitive, Martin Scorsese signe donc avec Le Loup de Wall Street un film détonnant, complètement assumé et maîtrisé. D’une vitalité extrême pendant près de 3 heures, ce voyage au cœur de la finance nous plonge dans un univers sans la moindre morale et nous offre une pléiade de scènes déjà cultes qui doivent beaucoup au talent des acteurs. Attention chef d’œuvre !

















Film énorme et génial. Un Scorsese en liberté, capable de livrer une oeuvre sans concession hors des circuits polissés des grands studios. Pourvu que ça dure.
Publié par Princécranoir | janvier 9, 2014, 6:10Du tout grand Scorsese effectivement ! Encore du mal à me dire que c’est lui qui l’a réalisé, le résultat est exceptionnel je trouve.
Publié par Wolvy128 | janvier 9, 2014, 6:35J’ai très envie de le voir 🙂
Publié par Kimysmile | janvier 10, 2014, 10:27N’hésite pas si tu as l’occasion, il vaut franchement la peine !
Publié par Wolvy128 | janvier 10, 2014, 2:59Ce sera en vidéo pour ma part 🙂
Publié par 2flicsamiami | janvier 10, 2014, 4:08Oh dommage, ça claque bien en salle pourtant.
Publié par Wolvy128 | janvier 10, 2014, 4:11C’est surtout une question de planning. J’ai beaucoup de mal à caser une sortie ciné, alors avec un film de 3h…
Publié par 2flicsamiami | janvier 11, 2014, 8:55Oui effectivement, il faut pouvoir se dégager 3h, ce n’est pas toujours évident.
Publié par Wolvy128 | janvier 11, 2014, 2:48Je rejoins ton avis, même si je pense qu’à certains moments, Leonardo donne un peu dans la surenchère, mais je pense qu’il suivait des directives allant en ce sens…
Publié par wildgunslinger | janvier 12, 2014, 12:36Ah je n’ai pas du tout ressenti de surenchère pour ma part, je l’ai trouvé très juste dans l’hystérie et la folie.
Publié par Wolvy128 | janvier 12, 2014, 2:52Je suis retourné le voir hier car j’ai vraiment adoré ce film !
Achat blu-ray précommandé immédiat dès que possible, c’est certainement le plus fun et le plus intéressant de ces dernières années. Du grand Caprio, du grand Scorsese et pour la première fois … du grand Jonah Hill !
Publié par Kazura | février 16, 2014, 4:23Achat blu-ray immédiat aussi pour moi, sauf si je le reçois via le blog. Sinon Jonah Hill était déjà pas mauvais dans Le Stratège je trouve.
Publié par Wolvy128 | février 16, 2014, 4:51Disons que j’ai toujours eu l’impression d’un acteur moyen de comédie américaine, même si je l’ai bien aimé dans 21 Jump Street. Je n’étais pas au courant de l’existence du film dont tu parles, il a de bonnes critiques je n’hésiterai pas à le regarder.
Publié par Kazura | février 16, 2014, 5:29C’est vrai qu’à part Le Stratège, et maintenant Le Loup de Wall Street, il est plutôt habitué aux comédies américaines.
Publié par Wolvy128 | février 16, 2014, 5:52Le steelbook est pré-commandable et sortira dans à peine 3 moins, l’intérieur a l’air d’en jeter ainsi que le devant même si j’aurais peut-être préféré DiCaprio en couverture. http://amzn.to/1cFhyZo
Publié par Kazura | février 23, 2014, 11:38Idem pour la couverture ! Je suis curieux de voir sous quelle forme il sera édité en France sinon.
Publié par Wolvy128 | février 24, 2014, 2:26Juste parfait, rien à redire. Même sa longueur ne s’est pas avérée dérangeante !
Publié par lechocoblog | avril 4, 2014, 9:07Tellement de scènes cultes que j’en aurais presque voulu encore davantage moi, c’est pour dire. Dommage que la version longue de 4 heures initialement prévue pour la sortie du Blu-ray ne soit plus d’actualité.
Publié par Wolvy128 | avril 5, 2014, 12:185 sur 5,ça c’est très bien il le mérité dans mon top 2013/2014 films,moi aussi je met 5 sur 5 à ce film.
Publié par Justinb | novembre 6, 2016, 5:08