Pour sa première expédition à bord d’une navette spatiale, le docteur Ryan Stone (Sandra Bullock), brillante experte en ingénierie médicale, accompagne l’astronaute chevronné Matt Kowalsky (George Clooney). Mais alors qu’il s’agit apparemment d’une banale sortie dans l’espace, une catastrophe se produit. Leur navette est pulvérisée et Stone et Kowalsky se retrouvent totalement seuls, livrés à eux-mêmes dans l’espace. Le silence assourdissant autour d’eux leur indique qu’ils ont perdu tout contact avec la Terre. Peu à peu, ils cèdent à la panique, d’autant plus qu’à chaque respiration, ils consomment un peu plus les faibles réserves d’oxygène qu’il leur reste. Tel est le pitch de Gravity, le film événement de Alfonso Cuarón dont tout le monde parle depuis quelques semaines.
Précédé d’une presse dithyrambique et de critiques plutôt élogieuses, je dois dire que j’étais assez curieux de découvrir ce film qui avait, semble-t-il, convaincu tous les observateurs depuis sa sortie en salle il y a quelques jours (hier en Belgique). Malheureusement, je dois bien admettre que je suis ressorti de la séance un brin déçu. Pas parce que le film était mauvais, bien au contraire, mais parce que je m’attendais tout de même à mieux (peut-être à tort). Néanmoins, il faut le dire, d’un point de vue purement technique, le long-métrage de Cuarón est absolument remarquable. La beauté des plans est fascinante et le réalisateur mexicain nous gratifie encore de magnifiques plans séquences dont il a le secret. Du coup, on en prend absolument plein la vue du début jusqu’à la fin. Et même plein les oreilles aurais-je envie d’ajouter puisque le travail phénoménal effectué sur le son offre en fin de compte une expérience de cinéma assez unique en son genre. En ce sens, le film marque assurément l’histoire du cinéma. D’autant plus que pour une fois, la 3D a parfaitement sa place étant donné qu’elle contribue à l’immersion du spectateur dans le récit.
Cependant, comme je l’évoquais plus tôt, j’ai tout de même été un peu déçu par le film car derrière son visuel splendide se cache en fait un scénario perfectible sur lequel je me dois de revenir. Effectivement, je ne vois pas pourquoi les faiblesses scénaristiques de Gravity devraient être passées sous silence parce qu’il s’agit de Cuarón alors que certaines réalisations tout aussi impressionnantes visuellement se font précisément tailler pour cette même raison (je pense par exemple aux films de Michael Bay ou Zack Snyder). Ainsi, j’ai trouvé les dialogues parfois peu crédibles, voire même ringards, et l’écriture du personnage de George Clooney assez incohérente. Il y a selon moi derrière sa nonchalance et ses bonnes valeurs une volonté perceptible du réalisateur d’atténuer l’angoisse de la situation. Et personnellement, j’ai plus ressenti l’effet que le personnage était censé produire sur le public que véritablement cru au personnage lui-même. Qui plus est, le scénario n’évite pas non plus quelques grosses ficelles narratives et les métaphores utilisées auraient peut-être gagné à être plus subtiles, même si en l’état elles ne m’ont pas dérangé. Enfin, mention spéciale à la BO de Steven Price que j’ai beaucoup aimée et à Sandra Bullock que j’apprécie vraiment voir dans ce genre de premier rôle.
En conclusion, Gravity est donc bel et bien le chef d’œuvre annoncé sur la forme mais beaucoup moins sur le fond, la faute à un scénario pas exempt de défauts. Néanmoins, c’est assurément un film à voir ! Et si possible en salle pour pouvoir vivre l’expérience particulière qu’il procure dans les meilleures conditions.
Bon bah, on en a déjà discuté toi et moi : pas d’accord sur le scénar’, dont la simplicité et la prévisibilité m’ont convenu, ni sur l’écriture des personnages. Mais, comme on le disait, question de perception, tout ça 😉
Oui c’est tout à fait personnel comme avis, et donc subjectif. Après, le fait que ce soit prévisible et simple ne m’a pas gêné. C’est davantage le manque de cohérence du personnage de Clooney et les grosses ficelles du scénario qui m’ont empêché d’y croire vraiment. Du coup je comprenais les émotions vécues mais je ne les ai jamais vraiment ressenties. Mais bon ça reste tout de même un film à voir impérativement pour l’expérience inédite qu’il offre, on est au moins tous d’accord là-dessus. 😉
C’est souvent le problème quand un film à une très bonne presse, c’est qu’on en attends forcément beaucoup et plus on tarde de le découvrir, plus on risque d’être déçu.
Je suis d’accord avec toi en tout cas exception faite que pour moi ce film reste un chef d’œuvre même pour son scénario qui derrière sa légèreté m’a beaucoup captivé. J’ai adoré ce côté renaissance et le fait de rendre le film aussi accessible (à l’inverse d’un 2001 l’odyssée de l’espace) m’a beaucoup plu comme je le dit dans mon billet d’ailleurs.
En totale immersion, même après ma séance j’étais encore dans le film et j’aimerais bien d’ailleurs le revoir car si je me le procurerais très certainement en blu-ray, tout comme un « Avatar » ou un « Titanic » ou un « Seigneur des anneaux » pour ne citer qu’eux, ce sont clairement des films de cinéma qui se savoure sur grand écran avec le système audio qui va avec (surtout vu la qualité du son du film comme tu le soulignes). Puis, rare sont les films dont la 3D est aussi réussi et utile au récit 🙂
Le film n’étant sorti qu’hier en Belgique, j’ai fait au plus vite pour le découvrir. 😉
Plus sérieusement, je ne reproche pas au film d’être accessible, c’est plutôt une bonne chose. Mais sa réalisation, aussi belle soit-elle, n’efface pas les quelques faiblesses scénaristiques qui, dans mon cas, m’ont empêché de complètement rentrer dedans. Malgré tout, je suis d’accord, c’est un film à découvrir impérativement en salle pour vivre l’expérience pleinement.
Je pense comme Mr Vlady que de bonnes critiques font attendre trop de tel ou tel film. Ton ressenti aurait peut-être été différent si tu avais vécu dans une bulle ^^
Oui j’en attendais peut-être trop. Même si je ne lis jamais de critiques avant de voir un film, seulement des appréciations générales (notes).
« je comprenais les émotions vécues mais je ne les ai jamais vraiment ressenties » : c’est aussi exactement ce que j’ai vécu durant le film. Tout est compréhensible, effectivement, mais c’est si lourdement asséné par le jeu des comédiens et les dialogues que j’ai finit par décroché.
Je n’en suis quand même pas venu à décrocher pour ma part mais j’aurai voulu être davantage emporté par l’histoire, je suis resté un peu trop spectateur pour le coup. Et comme tu le dis, je pense que c’est en partie à cause du jeu des comédiens (surtout Clooney pour moi) et des dialogues.
On ne peut plus d’accord avec toi Cinérama ! Je te rejoins totalement, et ma critique devrait te faire plaisir http://bit.ly/17BMjMQ tant il concède, comme toi, la grande expérience visuelle mais condamne la symbolique enfantine et la faible épaisseur des personnages. Je n’ai pas ressenti grand chose. Le fond n’a pas suivi la forme, c’est indéniable ! Belle critique.
Content de voir que je ne suis pas le seul à regretter le fond du film. Les critiques sont tellement unanimes que je me demande vraiment comment elles peuvent à ce point oublier les faiblesses scénaristiques du film.
Je te rejoins en partie, j’ai trouvé le film très bon mais il lui manque quelque chose pour constituer un chef d’œuvre.
En revanche, la 3D ne sert toujours à rien d’autre qu’à remplir les porte-feuilles selon moi. Comme toujours finalement.
Oui je suis d’accord, la 3D reste pour moi un argument uniquement commercial. J’y suis assez réfractaire pour ma part.
On est d’accord, visuellement le film est splendide et presqu’inédit. Sur le fond, on est déjà plus en terrain connu. Mais Gravity est quand même largement recommandable !
Oui j’approuve totalement, c’est clairement un film à voir en salle. Mais le fond souffre quand même de trop de petits défauts que pour pouvoir qualifier le film de chef d’œuvre je trouve.