Interprétations de Films

[Interprétation] Mulholland Drive – L’explication du chef d’oeuvre de David Lynch

ATTENTION ! Article contenant des spoilers !

Je profite d’avoir revu récemment Mulholland Drive pour vous livrer aujourd’hui mon interprétation de ce chef d’œuvre de David Lynch. Pour rappel, il s’agit d’un film mettant en scène Naomi Watts dans la peau de Betty et Laura Harring dans celle de Rita. L’histoire s’intéresse à ces deux jeunes femmes. Rita subit un grave accident sur la route de Mulholland Drive. Elle devient amnésique et tente de retrouver son identité avec l’aide de Betty, une jeune femme naïve venue à Los Angeles pour devenir star de cinéma. Parallèlement, le réalisateur Adam Kesher (interprété par Justin Theroux) refuse d’embaucher une actrice pistonnée pour son dernier film. Ces trois personnages vont être liés dans une trame aux allures de cauchemar où réalité et fiction se confondent à loisir.

Je me souviens avoir été pas mal déboussolé à l’époque quand j’ai découvert ce film. A la fin, beaucoup d’éléments m’échappaient et je n’avais qu’une seule envie : le revoir pour comprendre ce qui c’était vraiment passé. Finalement, ce n’est que quelques mois plus tard que je me le suis repassé après en avoir pas mal discuté sur les forums et avec des amis. Et là, j’ai enfin pu donner du sens à l’histoire dans sa globalité grâce notamment à toute une série de détails qui m’avaient échappé la première fois. Aujourd’hui, après un troisième visionnage, je pense vraiment avoir compris l’essentiel et il me semble intéressant de partager avec vous mon interprétation car je trouve un peu dommage de qualifier le film d’incompréhensible sans chercher à aller plus loin. Mulholland Drive est un film magnifique et si mon article peut au moins apporter un tout petit éclairage sur certaines zones d’ombre, mon objectif sera pleinement atteint. A noter qu’il s’agira ici d’une véritable explication du film et non d’une interprétation purement personnelle car je pense que le film n’offre pas vraiment plusieurs perspectives d’interprétation comme c’est parfois le cas dans d’autres réalisations. On peut bien sûr chacun ressentir les choses différemment mais selon moi, une seule explication tient vraiment la route ici.

La première chose à comprendre est que l’essentiel du film décrit le rêve que Diane Selwyn (Naomi Watts) est en train de faire chez elle dans son appartement. Autrement dit, seule la dernière demi-heure du film – à partir du moment où elle se réveille – est vraiment réelle. Dans ce rêve, Diane Selwyn devient Betty et Camilla Rhodes (Laura Harring) devient Rita. Personnellement, c’est l’une des rares choses que j’avais comprises à l’issue du premier visionnage. Là où ça se complique en revanche, c’est au moment où on découvre plusieurs séquences de la vie de Diane une fois qu’elle est réveillée. Ces séquences apparaissent dans une sorte de désordre qui nuit à la compréhension sur le moment. Néanmoins, elles trouvent toutes une explication au final. Il faut donc attendre le dénouement du film pour que certains scènes prennent tout à coup leur sens. Dis comme ça, on pourrait croire que cette complexité dans la construction du récit est un caprice de David Lynch uniquement destiné à perturber le spectateur. Mais si on prend un peu de recul, on s’aperçoit que ce n’est vraiment pas le cas dans la mesure où cet apparent désordre est en fait une volonté de respecter scrupuleusement une certaine chronologie. Effectivement, Lynch ne raconte pas les événements dans l’ordre où ils surviennent mais s’attelle à nous faire vivre, de manière tout à fait chronologique, les derniers instants de la vie de Diane.

Ainsi, si on met de côté la séquence d’introduction avec les danseurs et celle de conclusion avec les visages de Diane et Camilla, qu’est-ce que le film nous montre concrètement ?

Etape endormissement et rêveEn premier lieu, nous pouvons voir Diane en caméra subjective tituber jusqu’à son lit et s’y allonger. Le rêve peut alors commencer et comme je le disais précédemment, celui-ci occupe la majorité du film. J’y reviendrai par la suite pour mettre en évidence certains éléments qui s’y déroule et qui sont intéressants pour bien comprendre l’histoire.

Etape réveil et hallucinationEnsuite, Diane est réveillée par les coups de sa voisine à la porte. Nous apprenons alors qu’elle a échangé son appartement avec elle et nous découvrons par la même occasion une clé bleue sur la table. Pour l’instant, nous ne connaissons pas encore sa signification. Vient ensuite le moment de la première hallucination de Diane quand elle croit voir Camilla en plein milieu de son appartement.

Etape canapé et plateauDans la foulée, elle se sert un café et s’assied dans le canapé. A partir de là, elle va commencer à se remémorer certains événements qui vont nous permettre de mieux comprendre la situation présente. Cela démarre avec le souvenir d’une scène d’intimité entre les deux jeunes femmes durant laquelle Camilla annonce à Diane son intention de stopper leur relation, ce qui rend cette dernière folle de rage. Et cela se poursuit par un souvenir décrivant l’humiliation que Diane subit lorsqu’elle assiste à un baiser entre Camilla et le réalisateur Adam Kesher sur le plateau de tournage.

Etape rupture et masturbationNous découvrons ensuite un court, mais intense, échange entre Diane et Camilla qui confirme la rupture annoncée au préalable sur le canapé. Juste après cette séquence, nous revenons dans le moment présent pour retrouver Diane sur le canapé en train de se masturber.

Etape fête et tueurViennent ensuite deux nouveaux souvenirs. Le premier concerne une autre humiliation subie par Diane lors de la fête donnée dans la villa du réalisateur. Un souvenir durant lequel nous apprenons notamment comment elle a rencontré Camilla. Quant au second, il décrit l’entrevue entre Diane et le tueur qu’elle engage pour assassiner Camilla. C’est une séquence importante car c’est grâce à elle que nous pouvons enfin comprendre le sens de la clé bleue : elle symbolise le travail accompli du tueur, à savoir la mort de Camilla.

Etape clé et suicideNous retrouvons ensuite Diane dans le canapé qui scrute la clé bleue sur la table et qui prend progressivement conscience de la dure réalité. Enfin, la dernière séquence décrit la mort de Diane. Celle-ci entend frapper à sa porte et nous pouvons deviner qu’il s’agit probablement des deux inspecteurs dont sa voisine lui a parlé. Nous pouvons également imaginer que son choix de changer d’appartement a été motivé par la volonté d’éviter la confrontation avec ces fameux inspecteurs. Quoi qu’il en soit, elle va alors prendre peur et halluciner une seconde fois. Ce qui va la conduire à s’enfuir dans sa chambre, saisir un révolver et se tirer une balle dans la bouche.

A partir des différents événements que Diane vit dans la réalité et des quelques souvenirs qu’elle se remémore, nous pouvons reconstituer son existence et comprendre comment elle en est arrivée là. En effet, nous apprenons que Diane Selwyn est née au Canada et rêve depuis toujours de cinéma. Lorsqu’elle gagne un concours de danse, elle décide d’aller tenter sa chance à Hollywood. Une fois sur place, elle se présente à une audition pour le film de Bob Brooker, L’histoire de Sylvia North, mais elle n’obtient pas le rôle car le réalisateur ne la trouve pas bonne. C’est une dénommée Camilla Rhodes qui l’obtient. Les deux jeunes femmes deviennent néanmoins amies, puis amantes, et Camilla utilise sa célébrité pour obtenir des petits rôles à Diane. Un jour, sur le tournage d’un film, Diane assiste à un baiser entre Camilla et le réalisateur Adam Kesher. Plus tard, lors d’une scène d’intimité, Camilla annonce à Diane son intention de mettre un terme à leur relation mais Diane a du mal à l’accepter. D’autant plus que Camilla va ensuite l’inviter à une fête se déroulant dans la villa de son nouvel amant. Là-bas, elle va à nouveau subir une série d’humiliations de la part de Camilla, d’Adam Kesher, de sa mère Coco et même d’une blonde qui va embrasser Camilla juste sous ses yeux. C’en est trop pour Diane qui décide d’engager un tueur au Winkie’s pour faire assassiner Camilla. Et lorsqu’elle reçoit chez elle la clé bleue, elle sait que le travail a été accompli et que Camilla est morte. C’est à ce moment que Diane titube jusqu’à son lit et s’endort. Le rêve peut alors commencer et sera interrompu par la voisine frappant à sa porte. La suite, on la connaît.

Mais qu’en est-il du rêve justement ? Celui-ci dure les 3/4 du film et il s’y passe des choses importantes qu’on ne remarque pas forcément au premier visionnage mais qui s’imposent d’elles-mêmes lors des suivants. A commencer par le moment du rêve qui est loin d’être anodin. Effectivement, une fois qu’on a découvert le parcours de Diane Selwyn, on se rend compte que ce rêve arrive à un moment où elle est complètement au fond du trou, perturbée par la mort de Camilla dont elle est pleinement responsable. Et le rêve va lui permettre de réparer les erreurs qu’elle a commises et surtout de s’imaginer une vie pleine de réussite où elle se venge d’une certaine façon des multiples humiliations subies dans la réalité. C’est le cas par exemple du réalisateur Adam Kesher qui, dans le rêve, va être tourné en ridicule dans toute une série de séquences. D’abord avec sa femme qui le trompe. Ensuite avec l’actrice de son film qu’il ne peut pas choisir. Ou encore avec le fameux cow-boy qui l’humilie. Mais le réel intérêt du rêve pour Diane est surtout de pouvoir retrouver Camilla. Cependant, pour que l’histoire d’amour entre les deux jeunes femmes puissent renaître, il ne suffit pas simplement que Camilla revienne à la vie. Il faut également opérer des changements en ce qui concerne les prénoms. Effectivement, Diane ne peut pas conserver son prénom qui lui rappelle inlassablement à quel point elle s’en veut. Du coup, elle opte pour Betty, le prénom de la serveuse aperçue au Winkie’s exactement au moment où elle organisait le meurtre de Camilla. Cette dernière non plus ne peut pas conserver son prénom qui rappelle trop à Diane les humiliations subies sur le plateau de tournage ou encore à la fête. Elle sera donc Rita. Mais le nom de Camilla Rhodes ne disparaît pas pour autant. En effet, il est attribué dans le rêve à l’actrice qui vole le rôle de Diane. Mais cette fois-ci pas parce qu’elle est meilleure que Diane mais simplement parce qu’elle bénéficie du soutien de la Mafia (« This is the girl »). Dans le rêve, Diane n’est plus l’actrice de second plan qui s’est fait voler un rôle par Camilla, celle-là même qui lui brisera le cœur et l’humiliera. Elle est Betty, une jeune actrice insouciante qui va éblouir tout le monde lors de sa première audition. Dans le rêve, c’est elle qui aide Rita à se rétablir et à retrouver la mémoire. Leur histoire d’amour peut alors commencer sans crainte qu’elle soit parasitée par des caprices d’actrice.

Néanmoins, si on fait bien attention, on peut remarquer qu’il y a des signes qui indiquent au spectateur qu’il ne s’agit pas de la réalité. Le plus marquant étant sans doute cette fameuse séquence du « Silencio » au théâtre. Au-delà d’être magnifique sur le plan émotionnel, cette séquence exploite à merveille le phénomène de l’illusion et montre que ce n’est pas parce qu’une scène paraît réelle qu’elle l’est forcément. En outre, en même temps que le caractère illusoire de ce qu’on est en train de voir est mis en évidence, la réalité ne cesse également d’intervenir dans le rêve. C’est le cas notamment lorsque Betty s’adresse à Rita après son accident en lui disant « Ce n’est pas bon de dormir après un accident ». Cette réplique peut paraître anodine à première vue mais ne l’est pas vraiment quand on découvre le dénouement. En effet, si on considère que Diane est en train de rêver à ce moment-là, c’est un peu comme si elle se parlait à elle-même. L’accident pour elle étant le meurtre de Camilla. Et c’est exactement pareil lorsque Camilla déclare « Je croyais que ce serait différent à mon réveil ». On y fait pas attention sur le moment mais au regard du dénouement, ce genre de réplique prend tout son sens. Ainsi, à nouveau, c’est un peu comme si Diane se parlait à elle-même mais cette fois par l’intermédiaire du personnage de Rita. Effectivement, Diane passe ses journées à dormir dans son appartement en espérant que les choses soient différentes à son réveil mais ce n’est jamais le cas, Camilla est bel et bien morte. Ensuite, quand Betty et Rita cherchent l’adresse de Diane Selwyn dans l’annuaire téléphonique, elles découvrent qu’il n’y en a qu’une seule et qu’elle habite justement dans l’appartement qu’occupe Diane dans la réalité. Et le corps qu’elle découvre sur le lit dans cet appartement n’est par conséquent qu’une sorte de projection de la future mort de Diane. A ce moment précis, rêve et réalité sont clairement entremêlés et cette séquence annonce d’une certaine façon la fin prochaine du rêve.

Je pourrais décortiquer ainsi toutes les scènes qui se déroulent dans la partie rêvée mais une fois qu’on a compris le sens du film, elles prennent tellement une autre dimension que je ne voudrais pas gâcher le plaisir à ceux qui auraient envie de revoir le film après la lecture de cet article. D’autant plus que j’ai vraiment essayé de ne développer ici que les événements importants et surtout indispensables à la compréhension de l’histoire. En outre, je ne voudrais pas non plus que mon explication devienne trop complexe alors que mon objectif était justement de rendre le film plus accessible. J’espère en tout cas y être parvenu car comme vous aurez pu vous en apercevoir, Mulholland Drive est un film dont je pourrais parler sans jamais m’arrêter. 😛

Toutefois, n’hésitez surtout pas à réagir si vous voulez aborder des points dont je n’ai pas forcément parlé car il y a vraiment matière à discussion. Je pense par exemple à la scène du Winkie’s entre les deux hommes au début du film, à la symbolique de la clé et de la boîte bleue ou encore à l’apparition de l’intrigante voisine Louise Bonner. Sans oublier non plus la critique, discrète mais bien présente, que Lynch fait de Hollywood à travers le parcours de ses deux personnages. Bref, n’hésitez pas ! 😉

À propos de Wolvy128

Fondateur et rédacteur du site. Passionné de cinéma depuis mon plus jeune âge, je profite de ce blog pour partager ma passion au quotidien.

Discussion

270 réflexions sur “[Interprétation] Mulholland Drive – L’explication du chef d’oeuvre de David Lynch

  1. Bravo pour cette analyse minutieuse !

    J’ai vu ce film lors de son premier passage sur Canal+ (il y a bien longtemps, donc), et avais choisi la facilité : C+ diffusait également un documentaire expliquant « Mulholland Drive » de A à Z. Et d’après mes lointains souvenirs, c’était très proche de ce que tu écris ici.

    Publié par Amelie | juillet 30, 2012, 1:41
    • Merci c’est gentil !

      En fait j’en avais marre d’entendre dire sans cesse autour de moi que ce film était incompréhensible. C’est ce qui m’a poussé à proposer mon explication afin de rendre le film un peu plus accessible. 🙂

      Publié par Wolvy128 | juillet 30, 2012, 2:14
  2. Merci Wolvy! ce film allait sombrer dans l’oubli pour moi, si je n’avais pas lu ton interprétation, d’autant plus que je suis fan de David Lynch et que jen’ai jamais eu du mal à comprendre Twin Peaks ou d’autres oeuvres tel que Blue Velvet… ya une chose k je comprend tjrs pas, c’est le visage de monstre, les vieillards en miniature et la boite bleue aussi ?

    Publié par Nobilus | octobre 18, 2012, 8:08
    • Salut Nobilus et merci pour ton petit commentaire. C’est assez difficile de replonger en détail dans le film mais je vais tout de même essayer de répondre à tes questions avec les souvenirs que j’en ai.

      – En ce qui concerne le visage de monstre à la sortie du Winkie’s, je l’interprète personnellement comme un signe de mort. La mort du jeune homme dans le rêve et celle de Diane dans la réalité qui ne peut pas se faire à l’idée de la disparition de Camilla. Sans compter que le lieu est important puisque c’est à cet endroit précis que Diane a organisé l’assassinat de Camilla et croisé le regard du jeune homme.

      – Quant aux vieillards minuscules, ils symbolisent pour moi la conscience de Diane. Elle peut échapper à la justice en refusant d’ouvrir aux policiers qui enquêtent sur le meurtre de Camilla mais ne peut pas enlever de sa tête sa responsabilité. Les minuscules vieillards peuvent donc se glisser sous les portes et venir la hanter. Comme n’importe quelle conscience en fait.

      – Enfin, la boîte bleue symbolise pour moi l’absence de future pour Diane une fois Camilla assassinée. En effet, nous savons que la clé bleue est un signe du tueur pour indiquer que le travail a été fait. Et quand Diane lui demande ce qu’elle ouvre, il se contente de rire sans répondre. Une façon de dire qu’elle n’ouvre rien du tout. La boîte représente donc d’une certaine manière le vide total, la mort.

      Voilà, j’ai essayé d’être bref et précis. J’espère que ça t’aidera dans tes réflexions. 😉

      Publié par Wolvy128 | octobre 18, 2012, 3:10
      • Bonjour ! Merci pour ces explications qui concordent avec ma vision. Pour le personnage du clochard, je pensais qu’il pouvait s’agir d’une vision du narrateur, celui qui détient la « boîte de Pandore ». Une fois ouverte on repasse dans la réalité, une fois fermée tout est à l’intérieur. C’est la boîte noire de l’histoire, la conscience de Diane.
        Les vieillards… je réfléchis encore. Vu seulement hier soir, j’ai juste adoré ce film, la vision hystérique post-acte définitif et innommable, la phase de rêve pour « s’en sortir ».

        Publié par Gaëlle | décembre 30, 2014, 12:42
  3. pas mal ! Wolvy 🙂 ça tient la route, et j’adhère parfaitement à ces interprétations…. j’ai refait le film et j’y ai pris gout beaucoup mieux que la première fois… en tout cas, merci infiniment pour votre effort 😉

    Publié par Nobilus | octobre 19, 2012, 6:26
  4. Bonjour,
    tout a fait d’accord avec tes explications. Une petite precision, j’ai du mal a comprendre a quel moment elle se reveille, il me semble qu une fois qu’elle se reveille, elle se souvient et se souvient aussi de bribes du reve, comme si les hallucinations serait des souvenirs du reve?

    Publié par delphine | octobre 20, 2012, 4:36
    • Bonjour Delphine. Pour répondre à ta question, elle se réveille au moment où sa voisine frappe à sa porte pour récupérer ses affaires. Elle peut sans doute se rappeler des bribes de ce qu’elle vient de rêver (comme chacun de nous en fait) mais les séquences qui sont montrées à l’écran sont des souvenirs tout à fait réels. Ceux-ci nous aident à mieux comprendre qui est vraiment Diane Selwyn et ce qu’il s’est passé pour qu’elle en arrive là.

      Publié par Wolvy128 | octobre 20, 2012, 4:49
  5. Bonjour, c’est un peu tard, mais il me semble que ce fameux visage de monstre (rêvé par Diane) est celui de la voisine un peu dérangée, Louise, qui vient dans le rêve annoncer le malheur à Rita/Camilla ? En revanche, je ne sais pas si elle existe dans la réalité…

    Publié par menina | janvier 28, 2013, 8:31
    • Bonjour, en fait j’ai déjà donné mon interprétation du visage de monstre dans un commentaire précédent et pour moi, cela ne concerne pas du tout la voisine. 😉

      Publié par Wolvy128 | janvier 28, 2013, 9:13
      • Bonjour, bien sûr que c’est le visage de la mort, mais c’est aussi une clocharde (qui ouvre la boîte bleue à la fin) et si on le regarde bien, c’est celui de la voisine folle, si, la voisine du rêve (de l’appartement de la tante), celle que la logeuse tire en arrière parce qu’elle a l’air un peu dérangée. Non ? Pourtant, j’ai bien regardé… 🙂

        Publié par menina | janvier 30, 2013, 2:58
      • Si justement, cela se peut, l’apparition de cette voisine qui dit à Betty qui lui ouvre la porte qu’elle ne s’appelle pas Betty prévient néanmoins Camila qu’elle est en grave danger a forcément un fondement. Ton interprétation du visage du monstre est moins convaincante que le reste, il est lui même très interprétatif.

        Publié par Homodei | juin 28, 2017, 4:01
        • Enfin, je veux dire que, oui, il s’agit du visage de la mort, mais il est sûrement interprété par l’actrice qui joue le rôle de la voisine déjantée, car celui qui s’en entiche n’est pas au générique du film (astuce du cinéaste). Le monstre détient la boîte bleue à la fin du film, qui n’est autre que la conscience de Diane plus que son « absence de futur » ou du vide de sa carrière. Car son futur est enclos dans la boîte bleue de la conscience du mal qu’elle a orchestrée, du suicide qui s’en est suivi et dont elle finit par détenir la clef à ses dépends. La mort par crise cardiaque de cet homme (symbolisant, peut-être, le surgissement de la raison dans le rêve de Diane) à la vue du masque de mort, projette sans doute la mort de l’actrice dans la réalité de sa mauvaise conscience, en effet.
          (Et encore ces deux hommes du bar, dans le rêve de Diane, sont sans doute les deux inspecteurs, mais cela serait long à expliquer). L’interprétation de Ménina n’est pas moins pertinente que la tienne Wolvy128, tant qu’elle n’est pas incohérente.

          Publié par Homodei | juin 28, 2017, 8:18
  6. bonjour, je veux juste dire mon point de vue à propos de Mulholland Drive, ce film est émotionnelle plus que cérébrale, la première fois que je l’ai regardé, je savais de quoi il s’agissait tout simplement en profitant des sentiments qui ont été transmises, il était émotionnellement intrigante, deuxième fois, c’était comme une baise d’esprit, une grande expérience cérébrale, bien sûr david a utilisé quelques techniques pour guider le public, et il était tout tracé précieusement pour que tout sera évident, même si ce n’était pas de comprendre le sens, mais plus sur éprouver des sentiments, je pense qu’il n’a pas beaucoup d’interprétations, il a qu’une seul, je veux te dire bravo pour ton analyse.
    c’est à l’auditoire de connaître beaucoup de choses sur de fortes émotions comme la culpabilité, l’amour, la jalousie, et surtout, les rêves, et comment l’inconscient projette certains réflexes absurdes de la réalité, et utilise l’image pour nous montrer ce qui se passe dans nos têtes.

    PS : i try to work on my french 😀 so my apologies for my grammar.

    Publié par lazri | mars 29, 2013, 7:25
    • Merci pour ton intervention et merci beaucoup pour le compliment, c’est très gentil de ta part. D’autant plus que je suis totalement d’accord avec toi, il n’y a en définitive qu’une seule interprétation valable. Et quand bien même on ne la percevrait pas directement, les émotions transmises sont telles qu’on ne décroche jamais.

      PS : Your french is pretty good, you don’t need to apologize ! 😉

      Publié par Wolvy128 | mars 29, 2013, 7:37
      • Pourtant, j’ai une autre interprétation que vous âpre avoir revu le film hier. Elle est proche de la votre (partie 1, silencio, partie 2) mais possède un twist : Diane et Camilla sont la même et unique personne : l’actrice, et son rôle.
        La clé est la clé du silence, des personnalité qu’on s’invente a Hollywood pour se faire mousser.

        Il y a bien plusieurs interprétations dans ce film : il s’agit de Lynch, qui relie/relit ses films et les modifie pour chaque sens soit vrai en même temps! 🙂

        Publié par Arca | juin 20, 2017, 9:00
        • Pour moi cette interprétation est tout à fait séduisante, car notamment les 2 filles semblent identiques quand Rita porte la perruque. Tout ça ne serait qu’un seul rêve, en 2 parties, à tiroir. Seule la scène finale du suicide serait dans le reel. L’histoire d’une fille qui vient à Hollywood pour réussir, qui se donne à fond pour réussir, et qui est bouffée par son envie de réussir , jusqu’au suicide.

          Publié par Seb | juillet 9, 2017, 8:37
  7. J’aurais presque envie de te dire, que ton explication est bien trop poussée.
    Pour moi – et uniquement pour moi, parce que c’est pas le film que j’ai le mieux compris – le film n’est qu’un entière illusion.
    Le passage de la pièce de théâtre a été pour moi quelque chose de vraiment grandiose, il m’a pris aux tripes, mais putain, c’était énorme. A chaque fois, on sait que c’est faux parce qu’ils n’arrêtent pas de le répéter, mais on oublie toujours et on tombe de très haut.
    Il me semble que cette scène est indispensable pour nous remettre dans un contexte.
    Ton explication reste quand même et en tout point logique, puisque l’hypothèse du rêve est quelque chose d’illusoire. Mais peut-être que Lynch a simplement voulu nous leurrer en nous faisant trop réfléchir.

    Publié par Sully | avril 16, 2013, 12:19
    • Je ne trouve pas mon explication si compliquée que cela, au contraire, elle est juste difficile à suivre lors du premier ou second visionnage. Par contre, une fois qu’on a compris l’essentiel, tout s’éclaire soudainement. Cependant, au-delà du degré de compréhension de l’histoire, le film véhicule pas mal d’émotions fortes (notamment dans la scène que tu décris) et c’est bien là l’important.

      Publié par Wolvy128 | avril 16, 2013, 12:44
      • Bonsoir
        Je viens de revoir Mulholland Drive et tes explications collent pile poil avec ce que j’ai ressenti.
        Par contre il me reste une incompréhension ! Que signifie selon toi la scène où l’assassin pète un câble dans un bureau et qui tue un agent, une grosse femme et un homme de ménage ?

        Publié par Christine Humblot | juillet 19, 2020, 11:45
        • Dans la réalité:
          – Diane est donc celle qui a commandité le meurtre
          – Joe est le voyou chargé du contrat

          Dans le rêve:
          – Ed (le mec au cheveux long) serait celui chargé par Joe de provoquer un accident pour tuer Camilla

          Dans toute la trame, Diane, de par son rêve, refuse la réalité : cad que la femme qu’elle jalouse, aime et admire (en l’occurrence Camilla/Rita) a été tuée et qu’elle est celle ayant commandité ce meurtre. C’est pourquoi, la représentation que Diane fait de Joe est celle d’un mec idiot et maladroit. En d’autres termes, il ne peut pas avoir tuer (ou fait tuer par une tierce personne) car il est trop maladroit, trop amateur. Rien à voir avec un mec plein de sang froid (professionnel) et capable de se charger sans souci d’un contrat de ce type.

          Dit autrement:
          1/ Diane nie la mort de Camilla et donc, dans son rêve, le mec qu’elle a chargé du contrat va tuer le responsable de l’accident (Ed) pour indiquer que l’accident mortel fût raté. Ce qui est le cas, puisque dans le rêve, Camilla/Rita s’en sort vivante miraculeusement.
          2/ Ensuite, il est un idiot maladroit, incapable d’agir comme un professionnel (comme Léon/JeanReno), c’est pour ça que dans la scène où il se débarrasse de Ed, il tue aussi 2 autres personnes, il déclenche l’alarme… etc. Bref, Joe est un voyou maladroit & incapable.

          Dans une autre scène, Joe a demandé à une connaissance prostitué si il y avait une nouvelle fille brune actuellement dans cette activité (sous entendu Rita/Camilla). Ceci indique le téléspectateur que Ed, le mec aux cheveux longs, a raté son coup et que c’est pourquoi, Joe, le chargé du contrat, l’a tué.

          Publié par Jérôme | juillet 27, 2020, 3:04
    • Le leurre. Exactement comme dans « Blow up » d’Antonioni. Croire à la rationalité de l’oeuvre de Lynch, c’est presque un contre sens.

      Publié par Homodei | juin 28, 2017, 7:05
  8. Bonjour et merci pour toutes ces explications ! Je commence à regarder les films de David Lynch et jusqu’à présent je n’ai jamais été déçue mais je dois avouer que pour ce film j’ai été complètement perdue. Ton interprétation m’a donné envie de revoir le film. Il y a une scène en particulier qui m’a beaucoup marquée : c’est juste avant que les inspecteurs voient le visage de monstre dans la rue derrière le Winkie’s. Je me souviens que les deux hommes ont une conversation très étrange dans le restaurant au cours de laquelle l’un d’entre eux raconte un rêve particulièrement effrayant. Je ne sais pas pourquoi cette scène me reste dans la tête. Je me demandais si tu avais une interprétation de cette scène à nous proposer. Merci encore 🙂

    Publié par Zomb | avril 29, 2013, 3:13
    • Bonjour, je vois bien de quelle scène tu parles mais ne me rappelant plus exactement des dialogues, je ne me risquerai pas à une interprétation détaillée. Ce que je peux toutefois te dire (par rapport à ce dont je me souviens), c’est qu’un des deux hommes raconte à l’autre qu’il a fait un rêve étrange précisément dans ce Winkie’s. L’idée de la séquence est donc de mettre l’accent sur l’importance du lieu. En effet, on découvre plus tard que c’est là-bas que Diane engage un tueur pour assassiner Camilla. Et durant l’entrevue, elle aperçoit justement l’homme qui raconte son rêve au début du film devant la caisse et leurs regards se croisent.

      Publié par Wolvy128 | avril 29, 2013, 3:41
      • Merci beaucoup ! Bien que tu ne rappelles pas entièrement des dialogues, c’est très gentil d’avoir pris la peine de me donner une réponse si vite 🙂

        Publié par Zomb | avril 29, 2013, 10:02
      • En fait, cette scène avec les deux hommes est une symbolique même qu’il est dangereux de vivre ses rêves (message qui est émis lors du rêve à l’intention de Diane elle-même)… L’homme décrit avec détail son rêve et ensuite il le vit… comme par avant Diane avait décrit au tueur à gage le meurtre de Camilla.

        Publié par SICSICSIC | décembre 6, 2014, 12:05
      • Le jeune raconte au vieux qu’il a fait un rêve « non, deux en fait »…
        Tout comme « tout est illusion au Silencio », tout est illusion au Winkie.
        Revoyez-le ! 🙂

        Un autre détail : le guide de Paris « Tout Paris » dans la scène où Betty et Rita trouvent Diane morte se traduit bien par « Every bets » en anglais, non ? « Every Beth » ? Every Betty ?

        Publié par Arca | juin 20, 2017, 9:07
  9. bonjour wolvy très belle description de ce film qui reste dans le top 5 de mes films préferer aucun doute ( je l’ai vue 10 fois ce film ) est moi j’ai tout compris à partir du 3ème visionnage 😉 pour moi le fameux croque mitaine represente bien la mort de toute évidence ensuite pour le club silencio on peut egalement percevoir un élément révélateur ( suffit juste de regarder attentivement le visage de naomi watts ) ! on dirait qu’à ce moment précis elle se rend compte de son amour impossible avec rita du moins c’est ce que pour moi la scène révelle. la femme chante et les deux femmes pleure pendant cette séquence. la femme tombe mais la chanson continue ce qui évoque que pour betty son amour pour rita continue d’exister mais qu’il est impossible de le continuer ! scène vraiment sublime on voit bien le visage de betty à un moment dans une séquence qui dure à peine 5 secondes ou elle prend conscience de ce drame cette image est vraiment révélatrice…. a bien observer quans vous le regarderais de nouveau

    Publié par blondin | mai 24, 2013, 1:36
    • Merci pour le compliment ! Cette scène du « Silencio » est vraiment une de mes préférées. Non seulement elle signifie énormément de choses, comme vous en témoignez, mais elle véhicule également beaucoup d’émotions fortes. Bref, un très beau moment de cinéma ! 🙂

      Publié par Wolvy128 | mai 24, 2013, 6:09
    • Ahhhh merci. Je viens de regardr le film avec des amis. Ils n’étaient pas d’accord avec mon interprétation mais je vois que j’ai raison. Pour le chant j’avais pas compris. Mais en effet c’est ca puisque c’est à ce moment qu’elle trouve la boite. Quand elle se rend compte que son amour est fini elle trouve la boîte dans son sac et l’ouvre. Elle est ensuite aspirée par sa culpabilité. C’est une référence à la boîte de Pandor. Elle l’ouvre et à l’intérieur le péché le plus grave: le meurtre.

      Publié par Villard | novembre 21, 2013, 12:37
  10. Merci Wolvy, j’ai vu le film pour la première fois il y a quelques jours, j’ai tout de suite été chercher des explications sur le net, et la tienne est très claire et très…éclairante ! en effet, tout semble logique une fois que l’on a lu cette explication. Ayant compris (grâce à toi), je trouve ce film magnifique et je comprends qu’on le qualifie de chef-d’oeuvre. Non seulement l’idée de commencer par le rêve est géniale, mais en plus la constitution du rêve, avec ses apports involontaires de réalité etc., est super bien vue. Sans parler du jeu des actrices, des lumières, de la tension etc…
    Il me reste (pour le moment), deux questions :
    Pourquoi Rita se coupe-t-elle les cheveux lorsqu’elles découvrent le cadavre ? Si le cadavre est bien celui de Betty, pourquoi cela lui fait-il tant horreur ?
    Quel est le rôle (symbole) exact du cow-boy ? J’ai remarqué que quand il réveille Diane, on la voit endormie sur son lit, puis on voit le cow boy, puis très rapidement on la revoit sur son lit, mais là à l’état de cadavre.

    En tout cas, merci mille fois Wolvy, d’avoir pris le temps d’expliquer tout ça pour nous. Ton article reste le meilleur de ceux que j’ai trouvés.

    Publié par 1talita3 | juin 10, 2013, 1:52
    • J’ai l’impression de me répéter mais merci beaucoup pour le compliment :). Si cet article a pu t’éclairer et t’aider à apprécier le film, mon objectif est pleinement atteint. D’autant plus que je me souviens avoir passé pas mal de temps à le rédiger et à le mettre en page pour qu’il soit le plus accessible possible. Ton commentaire me fait donc extrêmement plaisir.

      En ce qui concerne tes deux questions, je vais essayer d’y répondre avec les souvenirs que j’ai du film car je ne l’ai plus revu depuis la mise en ligne de l’article.

      – Pour la première, je pense simplement que Rita se coupe les cheveux pour se dissocier (physiquement) un maximum du cadavre qu’elle vient de voir. Sa quête d’identité l’a amenée dans cette maison et elle ne veut pas y voir un signe funeste pour elle. Bien sûr, en tant que spectateur, nous devinons par la suite que ce cadavre annonce en fait la mort prochaine de Betty (donc Diane dans la réalité).

      – Quant à la seconde, le rôle du cow-boy est assez flou. Ce que je peux dire, c’est qu’il représente pour moi une sorte d’intermédiaire entre le rêve et la réalité. Il annonce la fin du rêve en demandant à Diane de se réveiller « Come on beauty, it’s time to wake up ». En outre, il intervient dans le rêve comme un intermédiaire entre la mafia et Hollywood, et humilie à plusieurs reprises le réalisateur Adam Kesher.

      Voilà, ce sont des réponses assez simples mais j’espère qu’elles répondent tout de même à tes interrogations. 😉

      Publié par Wolvy128 | juin 10, 2013, 4:18
      • Le cowboy… le destin ? les choix que l’on fait ? Un personnage irréel, comme anachronique dans ce monde hollywoodien, mais stable et très droit.
        Les cheveux ? Elle va pour se les couper et Betty (Diane) lui dit de la laisser le faire. Mais elle ne lui coupe rien. Ne serait-ce pas parce que dans son imaginaire residuel Rita (Camilla) a nécessairement les cheveux longs ? Sinon, elle ne peut plus projeter son amour dans une réalité virtuelle. Camilla a un extérieur et doit le conserver, ou le perdre vaguement avec des artifices. D’ailleurs, Camilla n’est jamais habillée normalement. Elle est toujours en tenue de soirée dans le rêve ou en peignoir. Jamais une seule tenue normale pour sortir.
        (je teste juste mes hypothèses ! 🙂 🙂 )

        Publié par Gaëlle | décembre 30, 2014, 12:49
        • Le Cow boy a aussi une part de sagesse qu’il faut pas oublier avec des phrases qui s’appliquent dans le reve a Adam mais dans la réalité à Diane (et au realisateur aussi en fait) :
          – « a man’s attitude goes some ways. The way his life will be. So since you agree, you must be someone who does not care about the good life ». –> pour moi il y a double sens, à la fois elle reproche l’attitude du realisateur de lui avoir piqué Camilla et il le paiera par sa mort, et en meme temps elle non plus son attitude et sa jalousie fait qu’elle fait tuer Camilla et comprend qu’elle ne pourra jamais avoir une bonne vie.

          – Puis sa phrase, si on le revoit deux fois c’est qu’il n’a pas fait le bon choix. Elle le revoit 2fois, elle n’a pas fait le bon choix, elle regrette.

          Publié par neptuneidon | juin 20, 2015, 1:06
  11. Merci Wolvy de répondre aussi rapidement 🙂

    Bon, en fait, pour le cow boy, je pense qu’en effet il doit être un élément de « passage », mais dans la scène avec le réalisateur ce n’est pas vraiment le cas…
    Et pour les cheveux… je me dis que ça pourrait également être pour se rapprocher de « Betty » (cheveux courts, perruque blonde), peut-être pour l’aider à rester dans le rêve…
    Bref, je ne sais pas, merci pour tes explications mais elles ne me convainquent pas entièrement… je reste sur ma faim !
    Si je trouve d’autres éléments de réponse je les posterai là (si tu veux).

    Publié par 1talita3 | juin 10, 2013, 10:23
  12. Bonjour je voudrai bien contribuer au sujet de ce film qui m’a semblé tout a fait absurde au premier visionnage, bon je veux bien souligner l’importance de :
    Le cowboy, cet élément mystère
    1/On le voit dans sa première sequence en train de causer avec le réalisateur et lui dit : « Now you will see me one more time if you do good, you will see me two more times if you do bad, good night, cette phrase est révélatrice et s’adresse a diane elle-même parce que c’est son rêve et on va comprendre dans les points suivants pourquoi.
    2/ On le voit explicitment une fois plus tard réveillant diane en disant « hey pretty girl time to wake up »
    3/ Mais moi en tant que spectatrice je l’ai vu (et certes diane aussi puisqu’elle regardait dans sa direction) une troisième fois vers la fin du film dans la fête d’adam kesher, il passe inaperçu devant celle qui prend le nom de camilla rhodes dans le reve… ce qui fait qu’elle l’avait revue « twice » après sa déclaration dans son rêve , je déduis donc qu’elle avait fait un mauvais truc « you did bad » et on entend par cela sa responsabilité de la mort de camilla. Ou peut etre elle accuse adam de l’avoir pris et foutre ainsi leur relation saphique.

    Envisageons maintenant les choses d’un angle différent :
    Ce mec est un personnage qui part du réel à l’imaginaire, on le voit la première fois en plein reve (il conseille adam), la deuxième séquence entre les deux (reveil), et la troisième (la fete) c’est le réel… ce n’ets pas étrange ?
    Bref, aussi le visage du monstre représente pour moi une sorte de constructeur de reve (sandman, marchand de sable) c’est lui le responsable de tout le reve, on entends le mec dans la toute première séquence dans les winkie’s dire : « then i realise what it is, there’s a man in the back of this place, he’s the one who’s doing it, i can see him through the wall… » ce n’est qu’une interprétation subjective et qui n’engage que moi 😀

    Ps : Excellente analyse Wolvy Merci

    No Hay Banda 😀

    Publié par Safia Nasri | juillet 13, 2013, 1:24
  13. Salut Wolvy excellent article. Je n’avais rien compris au film et tu m’as totalement éclairé.
    Juste au sujet du moment où un tueur vient assassiner un gars totalement camé sur son bureau et qu’il tire par accident sur la voisine à travers le mur, je n’ai pas très bien compris la signification par rapport au rêve de Diane

    PS: Tu peux aller voir mon blog:
    jeune-cinephile.blogspot.fr

    Publié par perri | août 21, 2013, 9:28
    • De rien ! C’est un film qui nécessite plus d’un visionnage pour pouvoir être apprécié à sa juste valeur et si mon article a pu éclairer certaines zones d’ombre, mon objectif est pleinement atteint. 🙂

      Quant à la scène que tu évoques, c’est assez difficile de mettre en avant une signification précise. J’y vois personnellement un signe que la réalité est en train de rattraper petit à petit la fiction (le rêve). Le tueur est à la recherche de Rita et l’étau se resserre sur Diane. Mais pourquoi le massacre des deux personnes (la voisine et l’homme d’entretien) en plus du type impliqué dans l’accident de voiture? Je l’ignore mais on pourrait voir dans la mort de ces deux innocents la perte de l’innocence de Diane qui, dans la réalité, est responsable du meurtre de Camilla.

      Publié par Wolvy128 | août 21, 2013, 11:12
  14. Salut > Je voulais réagir sur certains points décrit dans les commentaires.
    Tout d’abord ton explication est géniale et j’ai pu ainsi comprendre le film qui m’a totalement submergé.
    Pour la scène avec le tueur, je pense que tout les personnages qui interviennent et se font tuer, sont là comme pour ralentir le tueur, comme si Diane essayait d’empêcher dans son rêve le travail du tueur, c’est à dire tuer Camilla. En effet chaque nouveau meurtre semble être un contretemps pour celui ci.
    > en plus le livre noir qu’il essaie de récupérer est celui qu’il a lors du rendez vous dans le winkie > surement le carnet sur ses clients.

    Pour l’histoire de la perruque, je pense que cela annonce le réveil proche de Diane, le retour à la réalité. Diane se rend compte qu’elle est en fait seul, que Rita est une projection de son esprit > Ainsi les deux personnages tendent à ne former plus qu’un.

    Enfin le couple de personnes âgées représentent pour moi les remords / la conscience comme tu le dis, de Diane. Au début du rêve ils apparaissent puis laissent place à l’histoire de Diane (Passage de l’état de conscience, à celui d’inconscient). Leur petit sourire moqueur dans la limousine semble dire « tu peux rêver de ce que tu veux, nous te rattraperons ». > et c’est ce qui arrive à la fin, puisque ses remords la rattrapent.

    > dernière remarque : je trouve que la boite bleue se rapproche plus d’une métaphore désignant la mémoire. Rita ouvre la boite comme pour retrouver sa mémoire, c’est à dire retourner à la réalité > Diane se réveille

    Publié par JRMmai | août 24, 2013, 12:16
    • Je suis plutôt d’accord avec toi sur les points que tu évoques. Après, il y a toujours moyen d’aller plus loin dans l’analyse mais ça tient la route en ce qui me concerne. 😉

      Publié par Wolvy128 | août 24, 2013, 3:31
  15. Tout à fait d’accord avec ton commentaire, Jrmmai, je trouve que ton analyse complète très bien celle de Wolvy, et qu’elle est tout aussi claire t judicieuse

    Publié par 1talita3 | août 28, 2013, 2:33
  16. Franchement, cette analyse du film est sans faille. Un immense bravo.

    Publié par Luc | octobre 27, 2013, 10:48
  17. Bonjour à tout le monde, j’ai apprécié le travail fait par WOLVY128 et la façon dont il agence les faits, de même les interprétations faites de chacun des intervenants qui sont des fans de ce film de chef d’oeuvre que je le trouve personnellement un des tableaux qui arrache mes émotions et mes inspirations. la philosophie énigmatique auquel le film s’y pris comme élément déclencheur de la désorientation du regard du spectateur.autrement dit l’aspect esthétique et artistique ainsi technique nous prolonge dans une certaine mise en écart ( la séquence de la danse ainsi le plan de l’oreiller rouge en camera subjective), et par la suite nous sentons que le film aura comme commencement celle du générique ou on voit cette plaque qui indique le titre du Film. pourtant il existe pas mal de détails qui n’ont pas été mentionnés ou analysés auxquelles j’aimerai strictement mettre en évidence. Mais avant de les citer j »aimerai dire que vos idées et vos commentaires m’ont poussé de comprendre pratiquement à l’avantage le sens énigmatique et hermétique autour duquel les yeux sont devenues embués par la présence des détails que Lynch nous emmènent dans ses fantasmes oniriques et enfantins dans le but de surgir effectivement chez l’auditeur ou le spectateur un attachement symphonique des événements depuis le départ jusqu’a la fin. En outre on ne pas se contenter de parler du film et de faire résoudre ces formules dont il impose. je pense que la majorité de ces faits ont pris une grande partie sur le jeu émotionnel voire le rôle de la musique associé et dissocié qui instaure une certaine continuité harmonieuse et intuitive.De ce fait, le chemin envisagé par lynch dans ce film ressemble en certaine partie celui d’Alfred Hitchcock, le fameux film( vertigo) dont le jeu a pris forme sur le tableau ( celui de la femme) ainsi ici on le voit comme un objet (clé).

    en fait j’aimerai revenir sur ces détails dont je vous ai dit tout à l’heure de les citer. cela commence par la séquence de l’homme dans le winkie’s ou il était en train de raconter son rêve a l’autre personne en lui disant qui l’a eu deux même rêves de cette place. tout en lui disant qu’il le voit à ce rêve avec l’air peur. Ma question de cette séquence est que représente l’autre homme dans ce rêve que diane en train de faire ?
    Aussi quand ils sortent du winkie’s l’homme au premier plan à arrêté de voir une indication collé sur la vitrine, là on voit une flèche qui indique le sens contraire des deux hommes et le mot # Entrance# avec une couleur bleu au fond. dans quelle circonstance se positionne cette information dans le rêve ?
    Un autre plan qui je n’ai pas bien compris celui ou Rita a ouvert la boîte, soudainement on voit la boîte a tombé. effectivement on sait bien la boîte représente Rite dans le rêve. mais avec le plan qui succède ou on voit la tante Ruth qui vient de jeter son coup d’oeil sur la chambre, on ne voit pas la boîte. comment on peut comprendre ce plan dans sa totalité avec l’histoire ?

    dans le rêve on a compris que l’homme qui se passe comme le cowboy à dit à Adam kesher ( le réalisateur) qu’il le vois une fois s’il est sage et deux fois s’il n’est pas sage. dans le rêve on le voit 3 fois et dans la réalité on le voit une seule fois à la fête qui s’y organiser pour l’annonce du mariage. qu’est-ce que cela veut dire dans le rêve on le voit sous forme d’une alarme si vous voulez. il annonce le réveil et un plan qui vient en fondu noir nous le montre encore. pourquoi le choix d’un cowboy dans ce rêve ? quel est le secret qui nous dis on va le voir une fois, cependant on le voit 4 fois ?

    Une autre remarque qui a bouleversé ma curiosité c’est celle du théâtre Silencio et qui, entre autre, se figure comme un Nightclub. l’homme en costume qui nous dit que c’est un enregistrement ( No hay banda, This is all a tape recording ) tout a coup, il vient de disparaitre afin de nous confirmer ce qui l’avait dit qui est lui même un élément qui contribue aux instances du rêve. il a jeter son bâton et nous n’avons pas entendu le bruit de ce bâton ( le fait d’imaginer un son qui n’existe pas car c’est une illusion). Pourquoi lynch a voulu qu’il soit un trombone?quelle effet cela provoque chez l’auditeur mise a part celle de diane ?

    il existe beaucoup des éléments qui participent à la constitution métaphorique de ce film dans je serai ravi des les partager voire aussi de les expliquer si j’arriverai au bout de l’analyse avec les intervenants. mais je me contente de rester à ce niveau là afin de restituer mes interprétations ouvertes aux autres personnes.

    Publié par Aregrag | octobre 30, 2013, 5:06
    • Merci pour ton commentaire ! Je ne suis pas sûr d’avoir bien compris tout ce que tu as dit mais je vais tenter d’apporter quelques éléments de réponse.

      En ce qui concerne la scène avec les deux hommes dans le Winkie’s, je pense qu’il faut la considérer dans son intégralité sans forcément vouloir extraire l’un ou l’autre élément (homme debout, écriteau…). Pour moi, cette séquence montre dans un premier temps l’importance du lieu puisque c’est précisément dans ce Winkie’s que Diane a commandité le meurtre de Camilla et a croisé le regard de l’homme à la caisse (le rêveur). Ensuite, dans un second temps, elle constitue également pour moi un présage de mort. Celle du jeune homme dans le rêve et celle de Diane dans la réalité.

      Quant à la boîte bleue, elle symbolise pour moi l’absence de future pour Diane une fois Camilla assassinée. En effet, nous savons que la clé bleue est un signe du tueur pour indiquer que le travail a été fait. Et quand Diane lui demande ce qu’elle ouvre, il se contente de rire sans répondre. Une façon de dire qu’elle n’ouvre rien du tout. La boîte représente donc d’une certaine manière le vide total, la mort.

      Concernant le cow-boy, son rôle est assez flou. Ce que je peux dire, c’est qu’il représente pour moi une sorte d’intermédiaire entre le rêve et la réalité. Il annonce la fin du rêve en demandant à Diane de se réveiller « Come on beauty, it’s time to wake up ». En outre, il intervient dans le rêve comme un intermédiaire entre la mafia et Hollywood, et humilie à plusieurs reprises le réalisateur Adam Kesher. Et dans la réalité, on le revoit à la fin lors de la fête organisée chez le réalisateur. Du coup, cette deuxième vision signifie peut-être que Diane s’est mal comportée (elle a organisé le meurtre de Camilla) et elle s’en rend compte en le voyant.

      Enfin, la scène du Silencio peut être perçue comme une façon de faire comprendre au spectateur le caractère illusoire de ce qu’il est en train de voir (c’est le rêve de Diane). Ce n’est pas le seul signe qui montre qu’il ne s’agit pas de la réalité mais c’est certainement le plus marquant, surtout d’un point de vue émotionnel.

      Voilà, j’espère avoir répondu en partie à tes interrogations. 😉

      Publié par Wolvy128 | octobre 30, 2013, 6:01
      • Bonjour,
        La pancarte « Entrance » sur fond bleu permet de reconnaître la cabine téléphonique où Betty et Rita viendront plus tard dans le rêve s’enquérir si un accident a eu lieu sur Mulholland Drive. Dans les deux scènes, la caméra s’attarde.

        Publié par PatrickB | janvier 8, 2017, 11:46
        • Pardon : il faut lire « dans les deux scènes, la camera s’attarde sur cette pancarte. »

          Publié par PatrickB | janvier 8, 2017, 11:49
  18. Hello all,

    Merci wolvy pour ton interprétation. Très intéressante.
    J’ai revu MD hier car je l’avais vu il y a très longtemps et l’avais oublié (enfin le contenu. Car je me souvenais que le film était marquant).
    Ton explication, qui fait du sens, donne les grandes lignes. Ce qui me dérange c’est le nombre de scènes et la multitude de détails qui laissent quand même un sentiment de pas maîtriser le film (et franchement, avec une durée de 2h20, je vais pas le revoir 3 fois). Du coup, je me demande s’il n’y a pas un deuxième niveau de lecture de ce film, bcp plus complexe.
    Le « rêve », c’est gentil, mais perso, ça ne me suffit pas : pourquoi il n’y a pas ni plus ni moins de scènes dans ce cas ?
    Il y a des scènes qui servent à rien. Il aurait pu abréger et faire un film plus court 😉
    En plus, un rêve, c’est subjectif. Pourquoi montrer des scènes étrangères à Diane ?
    Enfin, et c’est ce qui me dérange avec cette théorie du rêve, c’est que je trouve ça « facile ». Aucune contrainte quand à l’écriture ou la mise en scène. Donc si c’est le seul niveau de lecture et la seule explication, je kiffe pas plus que ça. Pour moi, Nolan fait beaucoup plus fort avec Prestige (voire même Memento, plus abordable).
    Et si vous aimez vous triturer le cerveau devant un film, alors je ne peux que vous recommander l’excellent « Primer ».
    Contrairement à MD, c’est pas avec la « facilité » d’un rêve qu’il a fait un film de ouf 🙂

    Fabien

    Publié par Fabien | novembre 2, 2013, 9:14
    • Salut Fabien et merci pour le compliment, ça fait toujours plaisir. 🙂

      Je ne suis pas vraiment d’accord avec toi, toutes les scènes ont du sens pour moi, même celles dans lesquelles Diane ne figure pas. Il n’y a donc pas de scènes qui ne servent à rien puisqu’elles contribuent toutes à nous en apprendre davantage sur Diane. Après, c’est sûr que le procédé du rêve n’est pas neuf mais je ne le trouve pas du tout facile pour le coup. D’abord parce qu’on ne sait tout simplement pas qu’il s’agit d’un rêve avant la toute fin. Et ensuite car c’est à partir du rêve et du peu d’éléments réels que l’on voit que l’on peut reconstituer la vie de Diane. Du coup, il y a de nombreux détails qui peuvent nous échapper au premier visionnage et on se rend compte en le revoyant plusieurs fois que rien n’est laissé au hasard. Enfin, au-delà de la structure narrative particulière, j’ai personnellement surtout apprécié toutes les émotions que le film parvient à véhiculer. Les actrices sont top et on ne ressort pas tout à fait indemne du film.

      Publié par Wolvy128 | novembre 2, 2013, 3:04
  19. Bonjour tout le monde.

    Merci Wolvy pour votre commentaire mais vous n’avez pas répondu a mes questions.
    je veux savoir pourquoi le choix d’un cowboy ? on le voit 4 fois nous les spectateurs, et pourtant j’ ai pas compris le sens énigmatique ?

    j’apprécié tes interprétations et vos analyses. pourtant il me reste une multitudes de questions.
    vous avez dit a propos la scéne du Winkie’s que le lieu constitue l’endroit ou diane à commandité le crime. je suis bien en accord. pourtant lorsque le rêveur a dit qu’il a vu son amie dans son rêve à l’air peur ainsi lui même qu’est-ce qu’il veut transmettre ?

    Publié par Aregrag | novembre 7, 2013, 6:55
  20. Merci à toi pour ce commentaire.
    très intéressant

    Publié par sarah | novembre 23, 2013, 3:04
  21. j’avais compris le film dès la première fois où je l’ai vu. Mais ça, c’est pas parce que j’suis particulièrement intelligent, c’est juste parce que j’avais lu sa fiche technique avant de le regarder, et les noms des personnages attribués aux acteurs m’avaient mis la puce à l’oreille… ^^

    je poste un message uniquement pour vous remercier d’avoir évoqué la scène d’entrée qui ne dure que quelques secondes. Parce que à chaque fois que je regarde ce film, je la loupe systèmatiquement en pensant qu’elle ne sert qu’à afficher le nom du réalisateur, des acteurs, etc

    or, elle est capitale pour la compréhension du film, au moment où la caméra plonge dans le lit rose. Et à cause de cet indice manqué, pendant des années je voyais la première partie du film comme la réalité qui s’est déroulé après la tentative de meurtre ratée de Camilla, au lieu du rêve de Diane. Puis dans la deuxième partie, on retourne dans le passé pour voir les raisons et la préparation du meurtre.

    enfin l’erreur a été corrigée grâce à vous et le film me paraît encore plus cohérent qu’avant, merci! 😉

    Publié par mulholland drive | décembre 7, 2013, 8:09
    • C’est vrai que voir les noms des personnages par rapport aux acteurs qui les interprètent peut facilement mettre la puce à l’oreille. 😉

      Quoi qu’il en soit, merci pour le compliment ! Si l’article a pu vous être utile pour une seule chose comme la scène d’introduction, j’en suis ravi.

      Publié par Wolvy128 | décembre 7, 2013, 8:23
  22. C’est incroyable… Je viens de regarder Mulholland Drive, j’ai eu du mal à aller jusqu’au bout, j’ai passé tout le film à me dire que Lynch misait tout sur l’esthétisme, que l’histoire n’avait ni queue ni tête, et que beaucoup de monde qualifiait ce film de chef d’oeuvre parce que ça fait toujours bien de se la jouer intello.
    Mais heureusement, sitôt le film terminé, n’y ayant rien compris, ma curiosité m’a poussé à aller chercher une explication sur internet. Et je suis tombé sur ton article grâce auquel non seulement j’ai compris le film, mais en plus je suis à mon tour convaincu qu’il s’agit d’un chef d’oeuvre (que j’ai hâte de revoir avec d’un oeil averti) et que David Lynch est un génie (difficile à suivre au premier abord, mais n’est-ce pas le lot de tous les génies?).
    Bref, un grand merci, car sans toi je passais totalement à côté d’un grand film.

    Publié par MrKite64 | décembre 12, 2013, 10:56
    • Merci pour ton commentaire ! A l’époque, j’ai décidé de rédiger cet article précisément pour la situation que tu as vécue donc tu ne peux pas savoir à quel point ton message me fait plaisir. J’en avais effectivement un peu marre d’entendre les gens rejeter rapidement le film en clamant qu’il n’avait aucun sens. Or, toutes les scènes ont du sens même si c’est parfois difficile de bien appréhender le film au premier visionnage. Après, je comprends tout à fait qu’on puisse ne pas y adhérer car c’est malgré tout une œuvre assez spéciale, mais au moins on ne pourra plus dire que c’est confus et invraisemblable. Content que l’article ait pu t’aider à y voir plus clair en tout cas car c’est vraiment un film qui mérite d’être vu, et plusieurs fois si possible.

      Publié par Wolvy128 | décembre 12, 2013, 11:43
  23. Je pourrais quasiment faire un copié collé avec le commentaire de MRKITE64. C’est exactement ça: visionnage du film, une bonne dose de perplexité quant au sens de l’oeuvre, l’envie immédiate d’avoir des éclaircissements et la découverte de ton article. J’ai regardé ce film avec mon amoureux et lui avait quand même compris plusieurs choses qui restaient pour moi assez floues. A la lecture de ton article, l’essentiel s’est éclairé et les suppositions de mon amoureux se sont confirmées.
    Ce que je voudrais ajouter c’est que, même si, en le regardant, nous nous disions régulièrement que nous avions du mal à comprendre, nous n’avons pas lâché et nous ne nous sommes pas ennuyés, je peux même dire que nous étions un peu fascinés, par la complexité et la profondeur que nous devinions . Je crois effectivement que MRKITE64 tombe juste quand il parle des génies, dont le lot est d’être difficiles à suivre au premier abord. C’est exactement ça. Nous ne sommes pas des génies, mon amoureux et moi, mais nous avons senti un génial metteur en scène dans ce film.
    Les blogs comme le tien sont vraiment super WOLVY. Merci pour tes lumières.

    Publié par ornett | décembre 22, 2013, 10:50
    • Quel gentil message Ornett, merci beaucoup ! Heureux que mon article ait pu éclairer certaines zones d’ombre car c’est vraiment dans ce but que je l’ai écrit. Et je te rejoins, même en étant un peu largué lors du premier visionnage, le film n’est pas inintéressant car il captive et véhicule tout de même beaucoup d’émotions. Je me rappelle en effet avoir été touché par pas mal de scènes à l’époque alors que j’étais parfois loin d’en comprendre le sens profond. C’est aussi pour cette raison qu’il s’agit d’un chef d’œuvre pour moi car sans forcément tout comprendre, le film marque profondément le spectateur.

      Publié par Wolvy128 | décembre 22, 2013, 3:06
  24. Merci de ton explication qui m’a permis de mieux cerner le film qui est excellent au passage 🙂

    Publié par Abyssarus | décembre 23, 2013, 2:03
  25. Bonjour ! Je viens de regarder Mulholland Drive pour la 1e fois de ma vie ! Je n’étais pas sûre d’avoir compris ce film, mais après avoir lu ton explication, je me rends compte que j’avais visé juste !
    Merci pour ce long texte, bien illustré, c’est vraiment très intéressant à lire, et l’essentiel y est ! Ce film est tellement ingénieux, on pourrait passer des heures à en discuter, il y a tellement d’éléments exploitables, sur lesquels on peut débattre…Fascinant ! 🙂
    Je n’ai pas lu tous les commentaires (c’est un peu long…) mais pour la scène où les 2 hommes tombent sur l’espèce de monstre……est-il possible qu’elle n’ait justement aucune interprétation ?
    Je veux dire : c’est un rêve, et on rêve parfois de choses inexpliquées, qui n’ont pas de sens, et qui font un petit peu désordre…(je ne sais pas si ce que j’écris est très clair, mais bon…!)
    Il y a également quelque chose que je ne comprends pas…Qui est l’homme sur le fauteuil, en plein milieu d’une pièce, qui ne parle pas? Quel est son rôle ? Est-il juste le « chef de la mafia », celui qui donne les ordres?! Là je n’ai vraiment aucune idée, c’est le flou total !
    Bref, quoiqu’il en soit, excellent film, je le re-re-regarderai quand même pour bien faire attention à tous les détails ! 🙂
    Merci encore !

    (ps: ce film me fait étrangement penser à STAY, avec Naomi Watts, également ! :D)

    Publié par HarLyne Quinn | décembre 31, 2013, 2:01
    • De rien Harlyne Quinn, je suis ravi que l’article ait pu te venir en aide sur certains points ! 🙂

      Pour répondre à ta question, la séquence avec les 2 hommes montrent pour moi dans un premier temps l’importance du lieu puisque c’est précisément dans ce Winkie’s que Diane a commandité le meurtre de Camilla et a croisé le regard de l’homme à la caisse (le rêveur). Ensuite, dans un second temps, elle constitue également pour moi un présage de mort. Celle du jeune homme dans le rêve et celle de Diane dans la réalité. Mais ce n’est que mon avis.

      Ensuite, en ce qui concerne l’homme silencieux sur le fauteuil, je suis du même avis. Il représente simplement pour moi le chef de la mafia, celui qui communique les ordres et qui oblige Adam Kesher à engager Camilla Rhodes dans son film. Car cette partie du rêve de Diane est un moyen pour elle de se venger de l’humiliation subie, celle du système (Hollywood) qui l’a empêché d’accomplir ses rêves d’actrice et celle d’Adam Kesher qui lui a enlevé la femme qu’elle aimait. Ainsi, en forçant Adam Kesher à engager une débutante pour le premier rôle, Diane ridiculise à la fois le réalisateur qui se retrouve totalement impuissant alors qu’il s’agit de son propre film, mais aussi le système Hollywoodien tout entier qui ne contrôle plus rien, comme en témoigne la scène dans le bureau. Les producteurs et les agents sont entièrement soumis au pouvoir de la mafia, incarné en finalité par l’homme silencieux derrière la vitre. Par la suite, d’autres éléments du rêve viendront nourrir la vengeance de Diane à l’égard d’Adam Kesher (le cow-boy, le nettoyeur de piscine…).

      Voilà, j’espère que ça répond plus ou moins à tes interrogations.

      PS: Oui Stay est un film assez similaire où le rêve et la réalité s’entremêlent continuellement, et où tout prend son sens à la fin. 😉

      Publié par Wolvy128 | décembre 31, 2013, 3:16
  26. Ce serait bien aussi de citer les sources qui ont pu vous aider à mieux comprendre les points clés du film, par honnêteté et respect du travail déjà accompli par d’autres. Au hasard : http://lmsi.net/Mulholland-drive-La-clef-des

    Publié par Old Boy | janvier 2, 2014, 2:31
    • Mon interprétation repose sur tous les articles, commentaires et discussions que j’ai digérés au fil du temps et des visionnages. Ainsi que sur mon ressenti personnel bien sûr. Du coup, il n’y a pas véritablement de sources particulières à citer.

      Néanmoins, merci pour votre lien ! Je constate qu’il va beaucoup plus dans le détail que mon article (qui propose davantage une approche globale de l’œuvre), ce qui pourra certainement aider tous ceux qui se posent encore de multiples questions.

      Publié par Wolvy128 | janvier 2, 2014, 2:56
  27. L’amour par dessus tout :

    Bonjour,
    Je viens de revisionner pour la seconde fois ce film, qui est pour ma part un des meilleurs films pour ma part. Je l’ai vu la première fois il y a quelques années, et je l’ai toujours conservé au fond de ma mémoire pour sa beauté.

    Après l’avoir revu, je trouve l’analyse de Wolvy128 tout à fait juste. Il a du voir et revoir ce film à maintes reprises pour en arriver à tirer le maximum, et expliquer cette histoire montée de manière assez complexe, donc difficile à comprendre de prime abord.

    Cependant, au delà des magnifiques scènes présentes dans ce film, et de l’analyse très détaillée pour tenter de le comprendre au mieux, ce que je perçois de plus grandiose, c’est ce sentiment qui nait vers le dénouement, disons durant les 15 dernières minutes, qui vous prend aux tripes, dont on perçoit des bribes lors de la scène où les deux actrices s’embrassent pour la première fois dans le lit.

    Ce sentiment c’est l’Amour que l’on peut avoir pour quelqu’un, et la manière dont il peut apporter les plus merveilleux moments de l’existence d’une personne.

    Certes, cette histoire est monté dans des décors hollywoodiens, où il doit se passer beaucoup de choses plus ou moins racontables et plus ou moins connues du grand public, mais dont nous avons echo via les nombreux magazines people etc…
    Mais tout de même, c’est l’histoire d’amour qui retient au final mon attention, car l’amour est universelle, qui plus est entre deux personnes de mêmes sexes, ce qui renforce encore la noblesse de ce sentiment.

    L’amour est grand, l’amour est fort, l’amour est dur aussi parfois, mais que l’amour est beau. Et c’est le message qui ressort pour ma part via cet émouvant récit.

    Bien à vous 🙂

    Publié par Marc | janvier 23, 2014, 2:47
    • Effectivement, le film aborde tout un tas de sujets mais l’amour occupe une position centrale dans le récit puisque c’est un peu ce qui motive Diane dans toutes ses actions. Un amour pur et total qui va même la conduire à envisager le pire, avant de s’y abandonner.

      C’est l’une des raisons pour lesquelles j’aime tant ce film ! Qu’on comprenne ou pas du premier coup toutes les intrigues, il véhicule tellement d’émotions qu’on en ressort bouleversé et touché. 😉

      Publié par Wolvy128 | janvier 23, 2014, 3:21
  28. Merci pour l’explication
    J’avais vu le film lors de sa sortie en 2001 et je le revois aujourd’hui : toujours aussi poignant !
    Cela peut paraître être des détails, mais il y a 2 scènes pour lesquelles j’aimerai avoir votre point de vue :
    – le cowboy : il dit qu’il apparaîtra 1 fois si c’est la bonne fille (si Adam Kesher fait le bon choix) sinon il apparaîtra 2 fois. Or, on le voit 2 fois dans la derniere scene du film. Qu’en pensez vous ?
    – Diane Selvyn en prostituée avec le tueur et 1 une autre personne près du Winkies. Le tueur lui demande si elle a vu de nouvelles prostituées. Quel rapport avec votre interprétation ?
    Encore merci

    Publié par Laurnt | février 24, 2014, 12:08
    • Poignant, c’est bien le mot ! Ça fait personnellement un bon moment que je ne l’ai pas revu mais je vais tout de même essayer de répondre à vos questions du mieux possible.

      Pour commencer, en ce qui concerne le cow-boy, il faudrait vraiment que je revois le film pour relever précisément quand, et surtout combien de fois, il apparaît afin de pouvoir vous répondre. Je me souviens en tout cas que le moment que vous évoquez se déroule durant le rêve de Diane. C’est donc dans le rêve que le nombre de fois où il intervient est important. Malheureusement, je ne me rappelle pas s’il apparaît à nouveau par la suite. A l’exception de la rencontre avec Adam, les deux moments où je me souviens l’avoir vu se passent dans la réalité. A savoir lorsque Diane est endormie sur son lit juste avant d’être réveillée par sa voisine, et lors de la fête chez Adam.

      Quant à votre deuxième question, je vois bien le moment dont vous parlez mais il ne s’agit pas de Diane Selwyn, seulement d’une prostituée qui discute avec le tueur. Et la question du tueur concerne directement Rita (Camilla dans la réalité). On voit effectivement au début du film que Rita est tout près de se faire tuer mais parvient in extremis à prendre la fuite. La tueur le sait et cherche à savoir si une brune (Rita) n’aurait pas trainé dans les parages. Tout cela prend du sens lorsque l’on sait que l’on est dans le rêve de Diane et qu’elle cherche à arranger les choses avec Camilla. Contrairement à la réalité, le tueur ne remplit pas son contrat et Diane peut vivre son amour avec elle, temporairement tout du moins.

      Publié par Wolvy128 | février 24, 2014, 3:03
  29. Ce qui est énervant avec ce genre de films, c’est quand le réalisateur dit que « chacun doit en faire sa propre interprétation ». Ou quand des spectateurs te disent « arrête de chercher à comprendre, il faut juste savourer le film ». Comment peut-on accepter de voir un film comme Mulholland Drive sans chercher à comprendre ? Il y a forcément une volonté du réalisateur, sinon ce serait un nanar dénué de sens. Il y a forcément une explication à toutes les scènes qui de prime abord paraissent incohérentes ou loufoques. Il y a forcément un sens à chaque détail mis en avant par la réalisation. J’arrive pas à croire que des gens considèrent ce film comme culte tout en ne l’ayant pas compris et sans avoir été plus loin que le premier visionnage, pour le coup c’est vraiment de la branlette intellectuelle.

    Voilà, ceci étant dit, pour ma part je le trouve très bon, la réalisation est top, le suspens est omniprésent, les scènes incongrues sont bien construites, le propos est fort, les acteurs sont irréprochables, et la cohérence est parfaite quand on remet les éléments dans l’ordre. Je reprocherai peut-être une complexité inutile de certains aspects, un peu trop exagérés niveau délire, qui demandent une interprétation vraiment poussée, limite tirée par les cheveux. A voir dans le même genre : Donnie Darko, qui m’avait scotché et donné envie de pousser plus loin les recherches des clés de compréhension, mais qui m’avait déçu quand, apparemment, le réalisateur avait avoué qu’il n’y avait pas forcément un sens à tout ce qui se passe dans le film, et que lui-même n’était pas certain de l’interprétation à donner…

    Publié par Destal | février 24, 2014, 9:38
    • Je comprends parfaitement votre ressenti et je suis assez d’accord, un film doit parfois se voir plusieurs fois pour pouvoir en apprécier toutes les qualités et en saisir tout le sens. Néanmoins, dans le cas de Mulholland Drive, je trouve que le film peut s’apprécier sans forcément tout comprendre car il se dégage des scènes une émotion qui ne laisse vraiment pas indifférent. Plus que les gens qui ne font pas l’effort d’aller plus loin, c’est plutôt ceux qui rejettent le film directement sous prétexte qu’il n’a pas de sens qui me dérangent.

      Pour Donnie Darko, je l’ai vu et c’est vrai qu’il s’agit aussi d’un film qui pousse à réfléchir. Cependant, l’interprétation me paraît dans son cas nettement plus ouverte et libre que pour Mulholland Drive, même si bien sûr certains éléments de l’intrigue sont suffisamment solides que pour s’appuyer dessus dans ses réflexions. En tout cas, à titre personnel, ça me plaît énormément de poursuivre les réflexions sur un film après son visionnage.

      Publié par Wolvy128 | février 24, 2014, 3:13
  30. Vu aussi pr la 1è fois ce 23.2 sur HDI.
    Comme dit plus ht, cette explication personnelle et claire (les photos et leurs commentaires st très utiles) est sûrement une synthèse de réflexions personnelles et d’analyses cinématographiques notamment :
    http://lmsi.net/Mulholland-drive-La-clef-des-songes
    Je crois qu’il faut revoir plusieurs fois un tel film et également lire le genre d’articles du site cité (la clé des songes)pr mieux le comprendre.

    Publié par bellon | février 24, 2014, 10:05
  31. Plus précisément ce lien (très instructif en effet) :
    http://lmsi.net/Mulholland-drive-La-clef-des

    Publié par bellon | février 24, 2014, 2:56
  32. Mon mari et moi sommes restés scotchés devant notre écran mais ni l’un ni l’autre n’avions compris le film ; alors on a cherché sur internet et on a trouvé la lumineuse explication de Wolvy maintenant on va aller acheter le film et on verra toutes les subtilités qui nous ont échappées. Bravo et merci. Westou

    Publié par Wuest | février 24, 2014, 7:05
    • Merci pour le compliment ! Apprendre que mon article vous a donné envie de revoir le film prochainement pour en découvrir toutes les subtilités me fait extrêmement plaisir car il a vraiment été écrit dans ce but-là.

      Publié par Wolvy128 | février 24, 2014, 8:11
  33. Bonjour bonjour, mon commentaire parait un peu tard mais je me devais de réagir à cet article (excellent d’ailleurs, félicitation)

    J’ai vu beaucoup d’oeuvres de Lynch et en allant à son exposition « small stories » qui se penche aussi sur le rapport entre realite et fiction, je pense avoir pu comprendre quelques unes des scènes qui posaient problème dans les précédents commentaires, à savoir celle du winkies au tout début du film et la scène extraordinaire du silencio

    Je pense que ces dernières sont toutes les deux construites dans un même objectif, révéler au spectateur le lien ténu entre réalité et rêve que le film explore.

    Dans la scène du café, le personnage explique son rêve et révèle son angoisse de voir ce dernier prendre forme dans la réalité (« j’espère ne jamais devoir voir son visage dans la réalité »). Or le fait que le personnage voit le vieillard/clochard dans la « réalité » montre que le lien entre rêve et réel est totalement brouillé. La frontière entre ces deux Etats de conscience est communicante et tous les éléments qu’il contient répondent du réel.
    Cette scène est pour moi primordiale puisqu’elle révèle au spectateur une clef de lecture du film essentielle en plus de nous informer sur l’angoisse de Diane :  »est ce que je vais pouvoir échapper a ma réalité par mon rêve? » (Tentative vouée a l’échec des les premières minutes du film par l’apparition du vieillard)

    La scène du café propose de voir le rêve comme une production de l’écrit qui serait « prémonitoire » (le mec rêve du vieillard et du café et son rêve finit par se réaliser). Or le processus du film veut au contraire nous montrer que c’est la réalité qui influe sur le rêve et qu’il faut donc inverser la chronologie des événements

    C’est la qu’intervient la scène du « silencio »

    A mon avis on pourrait faire un these entière sur cette scène qui est en tout point parfaite. (Genre de scène qui vous prend a la gorge et vous empêche de respirer)

    Dans cette scène Lynch montre au spectateur tout comme au personnage que tout ceci n’est qu’une illusion (et ça tout le monde l’a compris) mais si on s’attarde sur les mots utilisés le sens de la scène est d’autant plus fort .
    En effet, le présentateur répète a plusieurs reprise la phrase « tout est enregistré » ou « ceci n’est qu’un enregistrement »
    Or la notion d’enregistrement revient directement au processur du rêve qui fait ressurgir, de façon décousue et reconstitué sans sens évident tous les éléments de la réalité que le cerveau a « enregistré » et dont l’analyse va permettre, grâce aux détails, de trouver le sens « lattent » du rêve . (Quoi? Freud? Ou ça ?)

    Or là tous les details sont réfléchis et chacun se répond ! Les couleurs associees aux personnages, les plans (par exemple celui de début de film ou betty découvre la cuisine de sa tante / celui ou Diane prépare son café) et le moindre objet de décor est repris de façon double dans la réalité puis dans la fiction (cet écho va jusqu’au tasse de café du winkies qui sont les mêmes que celle que Diane a chez elles et que Lynch pose a l’envers sur la table sans aucune raison au début du film) (avec des amis on s’est amusé à trouver le plus de correspondances possible et rien que pour le décor de chaque maison on en a une 30aine…. Il y a même au bout d’un moment un gros plan sur la cravate d’un homme qui se trouve derrière betty a l’aéroport et que l’on retrouve plus tard lors de la fête chez le réalisateur….. Bref, un pur génie de mise en scène )

    Enfin, par association d’idée , le passage de la chanteuse m’a obligatoirement fait pensé à ‘blue Velvet ‘ , meme si je n’ai aucune conclusion à Tirer de ce rapprochement….

    Bref! Merci encore pour cet article excellent et pour tous ces commentaires, ça fait aisée de savoir que quelque part, dans un recoin sombre d’Internet, des cinéphiles s’accrochent encore aux œuvres de Lynch au lieu de les recaler au rang de films « hermétiques » ou simplement « esthétiques » qui ne méritent pas d’explication

    Publié par Songeair | février 24, 2014, 7:25
    • Bonjour,

      Merci infiniment pour les précisions apportées, ça fait toujours plaisir de pouvoir compter sur les contributions d’autres passionnés. Il est vrai que je ne me lance volontairement pas dans l’article à des analyses de scène mais on pourrait effectivement y passer des heures entières si on le voulait. En tout cas, je n’ai rien à ajouter par rapport à vos explications, je suis totalement d’accord avec votre interprétation des deux scènes et leur intérêt dans le film. Pour le reste, je suis curieux de revoir le film pour découvrir tous les liens que vous évoquez entre le rêve et la réalité car je n’ai pas été aussi attentif que vous en ce qui concerne les éléments de décor.

      Sinon, j’ai précisément écrit cet article pour éviter que les gens rejettent un peu hâtivement une œuvre qui pourrait sembler au départ sans aucune signification alors qu’elle est au contraire d’une grande richesse. Donc votre dernière phrase me fait particulièrement chaud au cœur. Même si comme vous le dites très justement, il ne s’agit que d’un sombre recoin d’Internet. 😉

      Publié par Wolvy128 | février 24, 2014, 8:25
  34. (Désolée pour les multiples fautes, j’ai du mal à dompter mon téléphone et son fougueux T9)

    Publié par Songeair | février 24, 2014, 7:26
  35. Juste un mot pour dire que, d’accord avec Lazri, je pense que ce que Lynch a le mieux réussi c’est de diffuser cette incroyable émotion qui étreint le spectateur…. le moment du « silencio » étant une apogée de celle ci…les explications données très justes et très logiques, rassurent notre esprit cartésiens…mais sont si loin de l’émotion ressenties qu’elles en deviennent inutiles (enfin presque !)

    Publié par Joss | mars 21, 2014, 7:42
    • Je suis totalement d’accord ! C’est d’ailleurs pour ça que j’insiste sur le fait que le film peut tout à fait s’apprécier au premier visionnage, sans forcément avoir tout compris. L’émotion est en effet tellement intense qu’elle nous emporte sans difficulté.

      Publié par Wolvy128 | mars 21, 2014, 8:35
  36. Bonjour,
    Je viens de regarder Mulholland Drive pour la 1ère fois et je ne serai pas très originale en disant « merci » à l’auteur de cette analyse, mais tant pis, merci quand même ^^ Ton analyse m’a pleinement fait saisir le sens du film qui m’a laissée, il faut bien l’avouer, complètement pantoise !

    Je voulais juste être plus précise suite aux quelques commentaires que j’ai pu lire, je voudrais ajouter qu’en effet, les vieillards à l’aéroport constituent la conscience de Diane :
    Les petits vieux arrivent juste quand Betty arrive à Hollywood, soit quand Diane arrive dans son rêve. Elle enferme sa conscience, l’éloigne d’elle lorsqu’ils se séparent et prennent chacun leur taxi… Et lorsque Diane se réveille, ils réapparaissent et l’assaillissent de visions, traduites dans le film par « l’attaque » qu’ils mènent contre Diane juste avant qu’elle ne se tue.

    J’essayerai de prendre le temps de le regarder à nouveau pour voir si toutes tes théories se confirme et surtout, pour voir si je comprends les choses par moi-même !
    Encore merci 😉

    Publié par rfsvndemkb | mars 30, 2014, 2:06
    • Bonjour, je ne vais pas être non plus très original en te remerciant pour ce gentil message. C’est précisément dans le but de faciliter la compréhension du film que j’ai écrit cet article, donc ton commentaire me fait vraiment très plaisir. N’hésite pas en effet à revoir le film une seconde fois si cela te dit, tu risques d’y découvrir encore plus de choses. 😉

      Publié par Wolvy128 | mars 30, 2014, 4:37
  37. Très chouette analyse! J’ai vu le film pour la première fois hier, j’avais du mal, comme beaucoup, à le comprendre donc merci beaucoup d’avoir quelque peu éclairé ma lanterne! Je le reregarderais ce soir avec donc d’autant plus de plaisir et d’intérêt grâce à tes précieuses explications. Encore merci, et continue sur cette merveilleuse voie :)!

    Publié par Laurenne | mai 29, 2014, 1:44
    • Merci beaucoup pour ce très gentil commentaire. Si mon article t’a permis de mieux comprendre le film et t’a donné envie de le revoir, mon objectif est pleinement atteint ! 🙂

      Publié par Wolvy128 | mai 29, 2014, 3:17
  38. Bonjour
    J’ai regardé plusieurs fois ce film et l’interprétation qui est donnée ici me semble la plus plausible, bravo! Même si c’est la magie émotionnelle qui prime, c’est important de pouvoir se rattacher à une explication rationnelle. Mais il y a juste un petit détail qui me chiffonne (comme dirait Colombo!). Dans l’explication suivante « Pour éviter la confrontation avec les inspecteurs qui enquêtent sur la mort de Camilla, Diane décide d’échanger son appartement avec sa voisine » Lynch nous montre que la voisine insiste pour récupérer ses affaires et en particulier son cendrier en forme de piano. Or dans la scène du canapé avec Diane et Camilla, on voit que le fameux cendrier-piano qui appartient à la voisine est déjà présent. Conclusion : l’échange d’appartement a eu lieu bien avant la mort de Camilla et n’a donc pas pour but d’éviter la confrontation avec les inspecteurs. D’ailleurs, ce n’est pas le fait de changer d’appartement dans la même résidence qui va empêcher les inspecteurs de retrouver Diane (à moins que ceux-ci ne soient vraiment pas futés!). A mon avis, il n’y a pas eu échange d’appartement (cette explication est donnée dans le rêve et est donc une interprétation du monde réel). On peut supposer que Diane vivait en colocation avec sa voisine et qu’elle l’a viré pour accueillir Camilla.

    Publié par THIERRYF | juin 25, 2014, 6:09
    • Merci pour le compliment et la petite précision, c’est tout à fait exact ! Je n’avais pas fait attention au cendrier mais il est effectivement présent dans l’appartement avant la mort de Camilla, l’échange d’appartement est donc forcément survenu avant. Ça ne change pas grand-chose à l’interprétation générale mais autant être précis.

      Publié par Wolvy128 | juin 25, 2014, 6:25
      • A propos de l’échange d’appartement, avez-vous remarqué que le numéro 17 où Betty et Rita trouvent le cadavre est attribué à LJ DeRosa? Cela me rappelle une bien triste histoire survenue en 1969. Ce 9 août, le Lt Jerry DeRosa est appelé pour une suspicion d’homicide sur Cielo drive, dans une grande maison de style cottage rustique située entre Beverly Hills et Mulholland drive. Arrivé le premier sur les lieux, DeRosa est rejoint un peu plus tard par 2 collègues. L’un d’eux pénètre dans la maison par une fenêtre puis vient ouvrir la porte à ses collègues. Ensemble ils fouillent la maison et dans le salon ils tombent sur deux cadavres dont celui de Sharon Tate, couchée sur le coté gauche, les jambes repliées en position fœtale. L’actrice est horriblement mutilée, elle a reçu 16 coups de poignard, son visage et son torse sont inondés de sang. Bien qu’ayant déjà été confronté à des scènes de crime, DeRosa est fortement choqué, déclarant ne jamais vu un tel déchaînement de violence. Il sollicitera une aide psychologique, souhaitant ne plus jamais être confronté à de telles scènes. Sharon Tate avait tourné dans une douzaine de films, dont ‘Valley of the Dolls’, dans lequel elle interprète l’histoire de Jennifer North.

        Publié par THIERRYF | juin 26, 2014, 12:26
  39. Bonsoir
    je viens de voir MD ce soir sur tcm cinema.
    Qui peut m’expliquer la scene du silencio ou diane est prise de violant spasme.
    Merci et bravo pour les commentaires
    selenite

    Publié par selenite | juin 29, 2014, 11:56
    • Difficile à expliquer avec 100% de certitude mais pour ma part, j’interprète les convulsions de Diane comme une façon pour elle de réagir aux propos et aux gestes du magicien, qui opère une sorte de rituel exorciste visant à faire éclater la vérité. Une vérité que Diane se refuse à voir en face mais qui est inévitable vu que l’illusion (le rêve) va bientôt prendre fin.

      Publié par Wolvy128 | juin 30, 2014, 12:44
  40. Hi Wolvy,
    I am David Lynch, I want to thank you for your very good explanation of my film.

    Regards,
    David

    Publié par Jacksparow | juillet 27, 2014, 2:44
  41. Cinéphile comme vous tous j’ai vu 2 fois ce grand film, en 2001 et 2014, un film qui me fascine sur tous les plans, pourtant je n’ai jamais tout à fait compris ce qu’il s’y passait réellement…., vous venez de me donner de nombreuses clefs et j vous en remercie infiniment, j’ai hâte de le revoir pour l’apprécier davantage

    Publié par walis | juillet 27, 2014, 10:49
    • De rien ! L’article a justement pour but de livrer des clés d’interprétation afin de donner envie de le revoir avec un autre regard. C’est un film très riche qui peut largement s’apprécier plusieurs fois. Et il se dégage une telle émotion de certaines séquences que même en connaissant l’histoire et son dénouement, on est happé par le récit. Je ne m’en lasse pas personnellement.

      Publié par Wolvy128 | juillet 28, 2014, 12:04
  42. pour ma part je ne pense pas que se soit vraiment un rêve, parce qu’elle s’endort mais plus, elle c’est mis une balle dans la tête et crée se scénario de Rita et Betty pendant qu’elle meurt,. parce que quand la voisine sonne chez elle et se réveille, pendant les coup de sonnette le cow-boy lui dit « réveille toi ma belle c’est l’heure » et si on fait attention a ses jambes on remarque qu’elle sont bleuté signe de putréfaction.
    pour moi l’ordre: on frappe a la porte quand les 2 vieux sorte de sous celle ci, titube a son lit, se suicide, se recrée une vie et prends fin quand le cow-boy viens la chercher comme la faucheuse viens récupérer l’âme, d’ou ses jambes bleuis.
    c’est pour ça que dans son sorte de rêve elle se vois morte depuis pas mal de temps, et qu’elle disparaît juste avant l’ouverture de la boite bleu(le cow-boy la réveille) et une fois ouverte signifie la fin de son pseudo rêve et la disparition de Rita de la chambre laissant place a la vrai habitante. pour ma part je pense que quand Rita ouvre la boite elle comprends qu’elle est morte

    Publié par cyrille77141 | juillet 31, 2014, 3:57
    • Pas évident de déchiffrer ce que vous voulez dire mais sincèrement, ça me paraît évident qu’une bonne partie du film décrit le rêve de Diane. D’abord parce que pleins d’éléments vont dans ce sens (voir l’article) mais aussi car c’est une thématique chère à David Lynch. Votre interprétation ne colle donc pas pour moi.

      Publié par Wolvy128 | juillet 31, 2014, 4:30
      • Encore moi. Je pense que ce que Cyrille décrit c’est un rêve mais post-mortem, voire pendant une pseudo existence mystique dans des « limbes ». Bon alors je ne connais pas les « croyances » de Lynch mais cela pourrait être comme finalement dans les séries pour ados comme euh… Ghost Whispere (c’est ça ?)… une sorte de réminiscence avant la vraie prise de conscience par l’ouverture de la boîte noire/bleue. 🙂

        Publié par Gaëlle | décembre 30, 2014, 1:03
  43. Non sérieusement ?!

    02H30 de film pour de simples passions amoureuses qui virent au drame, c’est poussé…
    Autant de bouillie cérébrale et de lenteur pour mener en bourrique le badaud, c’est quand même un peu du foutage de gueule. Un peu ?

    Amour, jalousie, meurtre et suicide c’est du Colombo à la sauce « vas-y que j’t’embrouille » oui, avec un zeste de rêvasseries pour te larguer bien comme il faut.

    Alors « tout le monde » considère ce film comme un chef d’oeuvre, non pas pour ses qualités, mais surtout parce qu’ils ont été largué au premier abord, point.

    Ensuite, le rôle des interprétations distillées ça et là, vient rassurer la troupe, et son sentiment d’appartenir à la caste de ceux qui savent, de ceux qui ont compris… Quoi t’as rien pigé ? Attends je t’explique.

    Nan, nan, certains qualifient ce film de branlette intellectuelle, grand bien leur en a pris.

    Bref, chapeau Wolvy, vraiment, respect sincère (outre la nullité de ce film), tu permettras à beaucoup de briller en société.

    Publié par leandre | août 4, 2014, 3:15
    • Merci pour le compliment sur l’article mais je dois dire que je suis en totale opposition avec ce genre de commentaire. On peut bien sûr ne pas aimer le film mais le qualifier de nul est un peu exagéré je trouve, à la limite du foutage de gueule même (pour reprendre votre expression).

      Certes, il s’agit d’un film relativement difficile à appréhender au premier visionnage, mais pas car Lynch le complexifie inutilement pour embrouiller le spectateur, simplement car on n’est tout simplement pas habitué à ce style de narration. Avec le recul, c’est d’ailleurs plutôt limpide. Et s’il est qualifié de chef d’œuvre par beaucoup, y compris moi, ce n’est pas pour son côté déroutant sinon beaucoup de réalisations pourraient aussi prétendre au même statut. C’est selon moi pour la richesse de son récit et l’émotion qu’il dégage. On peut effectivement se laisser emporter par l’aspect émotionnel du film sans pour autant saisir l’intégralité des événements, ce qui prouve à mon sens que le film ne s’apprécie pas uniquement lorsqu’on parvient à rationaliser ce qu’on a vu.

      Après, je le répète, je comprends aisément qu’on puisse ne pas accrocher mais qualifier le film de nul en avançant qu’il n’est apprécié que parce qu’il largue le public, c’est tout sauf pertinent. Proposer une œuvre qui requiert une implication du spectateur plutôt qu’une passivité est une qualité pour moi, pas un défaut.

      Publié par Wolvy128 | août 4, 2014, 4:45
  44. Requérir l’implication du spectateur pour des raisons valables, d’accord sur ce plan évidemment, mais dans des films comme « Donnie Darko » par exemple, ou « Inception », et j’en passe, comme « L’armée des douze singes » aussi, où là, nous pouvons parler de Chef-d’œuvres, car le sujet même de ces films, se prête à merveille au style utilisé par leur réalisateur.

    Mais ici le fond est très léger pour autant d’embrouillamini : je me répète, moi aussi, mais nous sommes dans un « drame issu d’une passion amoureuse »…
    Dans cette catégorie, on trouve plus limpide et beaucoup plus percutant.
    Surtout question recherche émotionnelle.

    Alors oui, dans ce « Mulholland drive », on peut peut-être constater un côté graphique intéressant, mais ça reste un pétard mouillé. On a plutôt l’impression que le réalisateur surfe sur une mode, et/ou veut faire son « 2001 » mais sans vrai sujet.
    Au mieux c’est joliment soporifique, ce qui peut être effectivement une qualité… à l’heure de la sieste.

    Publié par Léandre | août 8, 2014, 7:06
    • Le film n’a rien de léger sur le fond, il est au contraire extrêmement riche. Désolé si vous ne l’avez pas perçu. Et quant à son aspect sensoriel et émotionnel, peut-être que cela n’a pas fonctionné chez vous mais il est perceptible pour bien des gens. Enfin, je trouve la comparaison avec 2001 peu pertinente tant les deux films n’ont pas la même vocation, ni la même ambition.

      Publié par Wolvy128 | août 8, 2014, 11:03
  45. Je note qu’à deux reprises, vous relevez des problèmes de pertinence, tandis qu’il s’agit d’incompréhension de votre part, c’est dommage :

    – En premier lieu, il ne s’agissait pas d’affirmer que ce film remporte du succès parce qu’il « largue » le public, mais plutôt parce qu’il crée chez ceux qui en comprennent la trame, un sentiment vaniteux (et non avoué, normal…) d’appartenance à la caste « des intellectuels qui ont saisi « .
    Il n’y a qu’à s’en rendre compte par les nombreux avis qui se font volte-face, dès lors que les clés de lecture ont été livrées.
    Pour une même personne, d’abord c’est incompréhensible, peut-être accrocheur certes, mais sans plus ; puis viennent les clés de lecture, et là, ça devient un Chef-d’œuvre ; voilà, vous faites parti du clan.
    Chacun pourra se gargariser l’ego en expliquant aux ignares, le décodage du film.
    (Exit la dimension sensible du film, là je ne parle que du fil rouge)

    – Autre point donc, je ne compare jamais « 2001 » avec ce film… Par contre, je dis que Lynch a voulu nous pondre un film énigmatique au premier abord et délivrant ses mystères ensuite, -à la manière- d’un « 2001 ».
    Il utilise la recette si vous préférez.
    Enigme-réflexion-révélation-jubilation.
    Et pas que dans « Mulholland drive » d’ailleurs, il insiste, trouve clients et donc, exploite le filon. Imposture.

    Alors je veux bien que l’on me retourne le cerveau, mais pour des questions plus pertinentes (là, pour le coup), que des problèmes conjugaux, une critique acerbe d’Hollywood, ou les remords d’une dépressive… (Aussi bonne actrice qu’elle soit, ça, je l’admets volontiers)

    Dernier point, si d’aucuns peuvent qualifier ce film de Chef-d’œuvre, permettez au moins que je puisse contrebalancer en le caractérisant de navet, sans qualifier mes commentaires de « -ce genre- de commentaire », très impersonnel, et, au demeurant, un peu présomptueux, mais de « vos commentaires différents » tout simplement, non ?

    Pour finir, je reviens sur l’interprétation du film, que je trouve toujours aussi claire, disons que je n’aurai juste pas mis « Chef-d’œuvre » en titre… (je vous taquine)

    Publié par Léandre | août 9, 2014, 12:06
    • Désolé si vous avez ressenti de la prétention dans mon premier message, ce n’était pas mon intention. Vous avez absolument le droit de contrebalancer en caractérisant le film de navet mais la moindre des choses est tout de même de respecter ceux qui ont un avis contraire. En vous lisant, les spectateurs qui l’ont aimé ne jouissent pas d’une image très glorieuse. D’où le léger agacement dans ma réponse. D’autant plus que vous parlez de « tout le monde » alors qu’il ne s’agit finalement que de votre ressenti personnel. Vous semblez mieux savoir que les gens eux-mêmes pourquoi ils ont aimé le film, c’est assez déroutant. C’est en cela que je trouve votre démarche peu pertinente, s’appuyer sur une généralité imaginaire pour appuyer votre vision ne la rend pas vraie. C’est peut-être le cas, je ne sais pas, mais en l’état, ce n’est que votre propre vision.

      En outre, il ne faut pas non plus prendre les gens pour des idiots en pensant qu’ils ne sont capables d’aimer un film qu’une fois l’avoir compris. Ce n’est pas parce que le film peut paraître complexe à première vue qu’il est impossible de le comprendre, tout du moins en partie. Et ce n’est pas non plus car on n’a pas totalement compris l’ensemble du récit qu’on ne peut pas apprécier le film. Personnellement, j’avoue ne pas avoir tout appréhendé lors du premier visionnage et il n’empêche que le long-métrage m’a captivé. Je trouve qu’il dégage beaucoup d’émotions et qu’il est extrêmement sensoriel. Ce n’est que mon avis, certains s’y retrouvent, d’autres non.

      Pour finir, je pense que la petite friction générée ici vient plus de la forme de nos messages respectifs que véritablement du fond, ce n’est donc pas très grave en fin de compte. En tout cas, en ce qui me concerne, vous êtes le bienvenu ici pour qualifier tous les films que vous souhaitez de navet, je ne m’y opposerai jamais si cela respecte l’avis contraire (je vous taquine aussi^^).

      Publié par Wolvy128 | août 9, 2014, 1:26
  46. Oui, tout ça n’est que rhétorique, vous avez raison.
    Quoiqu’il en soit, il est important de pouvoir opposer ses points de vue sur le film, ses interprétations, comme vous le faites avec brio, mais aussi ses analyses quant à sa réception et au sentiment qu’il produit sur son public. Les intentions de l’auteur n’étant pour moi, pas très nettes…

    Puis, il faut l’avouer, n’ayant rien à rajouter à l’explication du film, je me suis donc rabattu sur sa critique (son aspect fallacieux) pour laquelle j’avais des choses à dire, et différentes de la majorité.

    Cependant, je me dois de rectifier une dernière chose.
    Loin de moi l’idée de prendre les gens pour des idiots, ceux qui ont aimé j’entends, quoi de plus naturel qu’être satisfait de la résolution d’un problème, ou d’être pris d’une émotion particulière, mais j’ai l’impression que le public se fait piéger ici, avec ce film.

    Bref vous l’aurez compris, Lynch n’est pas ma tasse de thé…

    Ps : Curieux de connaître et d’échanger sur votre interprétation de « 12 Monkeys », entre autres, si un jour l’envie vous en dit. En attendant, je vais aller me plonger dans d’autres de vos analyses.

    Publié par Léandre | août 9, 2014, 3:43
    • Aucun problème, tout va bien ! Et je peux tout à fait comprendre qu’on ne soit pas sensible au cinéma de Lynch, je n’ai moi-même pas adhéré à tous ses films. C’est un peu tout ou rien et on peut facilement rester à quai.

      Publié par Wolvy128 | août 9, 2014, 4:02
  47. Première fois de ma vie qu’un film me captive autant. Très rare que j’écoute un film deux fois mais pour celui-ci, j’en suis à mon 5ieme visionnement. Merci pour tes explications, sans elles, je ne suis pas certain que je l’aurais apprécié autant.

    J’amène quelques subtilités qui démontrent la profondeur de ce film:

    – je me demandais tellement pourquoi la caméra mettait tellement d’emphase sur les crottes de chien lorsque Betsie arrive à l’appartement et qu’elle se fait accueillir par Coco. Je me demandais aussi pourquoi la caméra mettait autant d’emphase sur les noix que mangeait Coco lors de la réception chez Adam à la fin du film… La tordue de Diane, dans son rêve! À tout simplement décidé de faire manger des crottes de chiens à Coco qui, doit-on l’admettre, le méritait par sa condescendance envers Diane.

    – lorsque Betsie et Rita recherche dans le bottin le nom de Diane Selwig et que Betsie mentionne « ça fait drôle de s’appeler soi-même », alors que personne ne sait encore que c’est elle Diane Selwig,

    – Lorsque Betsie et Rita reviennent a l’appartement de la tante après la scène du Silencio, alors qu’elles semblent de plus en plus ne former qu’une, leurs pas son d’une cadence agencée parfaite.

    Enfin… Je ne sais pas pourquoi Noami Watts ne s’est pas mérité une nomination aux Oscar pour son interprétation dans ce film. La scène dans laquelle elle auditionne avec l’acteur plus âgé est tout à fait phénoménal!!!

    Publié par Benoit | août 16, 2014, 5:53
    • Aucun problème, content que le film t’ait plu. Par contre, le nom de Diane dans le rêve est Betty, et non Betsie. 😛

      Publié par Wolvy128 | août 16, 2014, 3:05
      • Ok… Je me suis sûrement laissé tromper par la note laissée sur la robe de nuit par tante Ruth (31ieme minute du film), alors qu’il y est écrit : »Enjoy yourself Bitsie, love, Aunt Ruth ». Aussi, c’est bien Diane Selwyn et non Selwig comme je le mentionnais. Mon erreur.

        Publié par Benoit | août 16, 2014, 4:20
  48. Merci pour votre article, ce n’est pas évident après la première visualisation de tout saisir.

    Publié par Arnaud | août 18, 2014, 11:10
    • De rien ! C’est justement car il m’a fallu plusieurs visionnages pour vraiment comprendre le film que j’ai souhaité proposer un article qui éclairerait les multiples zones d’ombre.

      Publié par Wolvy128 | août 18, 2014, 3:09
  49. Je viens également de faire l’expérience de ce voyage sur la Mulholland road et, on est d’accord, c’est un véritable chef d’oeuvre ! Absolument rien n’est laissé au hasard: chaque détail, chaque plan est riche d’informations. David Lynch nous emmène littéralement dans une autre dimension. Un grand merci à toi pour ton article qui m’a vraiment ouvert les yeux ! Je trouve ça dommage que certains veuillent regarder des films « bêtement » sans prendre la peine de réfléchir un minimum. On a tellement à apprendre de ces oeuvres qui, d’une certaine maniére, sont reflets de la vie courante. Un grand merci ! 🙂

    Publié par Marion Rochenard | août 20, 2014, 2:48
    • Merci à toi pour ce gentil commentaire, ça fait plaisir de voir que de nouvelles personnes découvrent encore chaque jour ce chef d’œuvre de Lynch. Et pour te rejoindre, je trouve aussi dommage que certains ne fassent pas l’effort d’implication minimum pour pouvoir apprécier ce genre de film, ou au moins le comprendre. On a effectivement beaucoup de choses à apprendre de ces œuvres. 😉

      Publié par Wolvy128 | août 20, 2014, 3:24
  50. Bonsoir

    Il y a un détail qui me travaille ( peut être est il discuté plus ahut, je n’ai pas tout lu); dans la 2eme partie du film , on aperçoit le cow boys passé en arrière plan lors de la scène du diner. Est ce à dire que le réalisateur s’est bien comporté ?

    Publié par roberto labimbo | août 20, 2014, 11:23
    • Je ne pense pas. En effet, la séquence où le cow-boy s’entretient avec le réalisateur intervient dans le rêve de Diane, alors que la scène du diner est un souvenir de Diane et se déroule dans la réalité. Du coup, j’interprète le passage furtif du cow-boy comme le moment où Diane prend connaissance de ce personnage étrange, pour ensuite le replacer dans son rêve, comme bon nombre de personnages croisés durant le repas (Coco, the girl…). Mais peut-être y a-t-il encore une autre raison à sa présence.

      Publié par Wolvy128 | août 21, 2014, 12:33
      • Oui,mais le revoir à ce moment jette un doute sur l’interprétation du film en deux phases distinctes: rêve/réalité.
        C’est aussi lui qui vient réveiller Diane. C’est un personnage que j’aime beaucoup.
        J’aime bien ce film, et je trouve les critiques du dessus un peu sévère car si la base de l’histoire peu paraître un peu ordinaire (une histoire de cul qui tourne au drame) , la narration est quant à elle très originale et troublante.
        On peut aussi imaginer que ce film est une métaphore sur la confrontation de l’idéalisme et la de la créativité d’un jeune réalisateur face aux contraintes et au réalisme du cinéma commercial hollywoodien. Les deux femmes du film représentant alors les deux aspects de cette confrontation ambigue, mêlée d’attirance, d’envie et de destruction.

        Publié par roberto labimbo | août 21, 2014, 10:58
        • Je suis d’accord ! Certes, il s’agit avant tout d’une histoire d’amour qui vire au drame (en tout cas au premier niveau de lecture) mais au-delà de ça, le récit est très riche je trouve. Notamment en ce qui concerne la critique du système hollywoodien, distillée par le biais des deux actrices et du réalisateur. Et en effet, la narration est telle que le film nous emporte rapidement dans un véritable tourbillon sensoriel. Je ne m’en lasse pas personnellement.

          Publié par Wolvy128 | août 21, 2014, 2:08
  51. …alors c’est vrai que dans les détails, l’interprétation du film comme étant un conflit interne de Lynch sur son rapport au cinéma commercial ne colle pas sur les détails. Mais, on peut aussi penser, comme certaines oeuvres maîtrisées mais malgré tout mystérieuses (MD en fait parti) , que le film lui a échappé en partie. Un peu comme comme le 37.2 de Djian, qui pensait avoir écrit une histoire d’amour braque enter un homme et une femme, alors qu’il parlait de deux aspects de lui même. (un ami psychanalyste lui ayant par la suite donné cette interprétation)….
    Le cowboy est selon moi l’articulation la plus visible entre les deux tendances de Lynch: faire de l’underground ou du main street….. »se moquer de la grande vie « … ou pas .

    Publié par roberto labimbo | août 22, 2014, 7:51
    • J ai vu le film hier et il m a bouleverse. Wolvy votre bel article et les nombreux commentaires m ont permis de mieux comprendre le reve dans lequel j ai ete plonge pendant plus de 2 heures.
      S agit il de celui de Diane alias Betty ou de celui de Rita ? Selon moi il s agit d une seule et meme personne… Rita represente la star qui ne se souvient plus de qui elle est au fond, perdue dans ses vaines illusions personneinnocente et pleine de candeur qui a fini

      Publié par Curtis | août 28, 2014, 1:27
      • Ravi que le film vous ait bouleversé ! Comme signalé dans l’article, il s’agit du rêve de Diane, alias Betty dans le rêve.

        Publié par Wolvy128 | août 28, 2014, 3:03
        • Oui mais… Selon moi, Diane est la fois Betty ET Rita. Il s agit des 2 faces d une seule et meme personne. Comme la lune ! Le prenom Diane n est pas anodin… Rita l inconsciente, represente la star dans l apogee de sa gloire illusoire, se met une perruque blonde car elle ressemble en realite aussi a la blonde Betty, pleine de candeur mais auss naivete a ses debuts . Betty c est la femmmile enfant qui ne s est pas encore perdue dans le mind control hollywodien.

          Publié par Curtis | août 28, 2014, 7:47
        • Vu qu’il s’agit du rêve de Diane, il y a certainement un peu d’elle aussi dans le personnage de Rita. Si c’est cela que vous voulez dire, je suis d’accord.

          Publié par Wolvy128 | août 28, 2014, 8:16
        • Ce « reve » est l histoire d une actrice qui tente de sortir du programme de controle mental des coulisses d Hollywood. Son nom en tant qu actrice etait Camilla Rhodes : c est elle la fille qui fini par se faire rattraper par le programme et ne trouve pas d autre solution que de se donner la mort (pour une des parties de sa conscience fragmentee c est vue comme un meurtre. Camilla Rhodes on la vpoy a plusieurs reprises dans le film, elle est blonde comme Diane/Betty et pulpeuse comme Rita.

          Publié par Curtis | août 29, 2014, 10:26
        • Je ne vous suis pas du tout, désolé.

          Publié par Wolvy128 | août 29, 2014, 3:03
        • Pardon en fait je parlais d un second niveau de lecture. Le reve est je crois un pretexte pour denoncer ce qui se passe derriere la facade du reve hollywoodien. Il y a une seconde cle dans le reve du film : une cle en forme de triangle pour ouvrir une serrure en forme de triangle. Et si on regarde bien il y a un croissant de lune grave dessus. Elle permet d ouvrir ce qui est cache dans l inconscient.

          Publié par Curtis | août 29, 2014, 8:33
        • La lune a um aspect lumineux et un auyre sombre. Comme Diane dans le film, et comme Hollywood, finalememt c est le message principal

          Publié par Curtis | août 29, 2014, 8:43
  52. Je suis en train de regarder « Dune », j’avais oublié cette scène entre le père et le fils:  » Il faut changer sinon quelque chose sommeille en nous qui rarement se réveille »…. » le rêveur doit se réveiller ».

    On dirait une parole du cowboy…;-)

    Publié par roberto labimbo | septembre 5, 2014, 9:26
  53. J’ai adoré ce film dès la première vision, et je pense déjà compris l’essentiel du propos lors de cette séance de cinéma. ..essentiellement par le ressort de l’émotionnel, avant la jubilation cérébrale en tout cas. J’ai souvent été agacée par des forums où certaines personnes semblent presques fières de n’avoir rien compris au film, et ne se gênent pas pour traiter de pédantes et prétentieuses les personnes qui ont adoré et à peu près compris le film. Si on ne « marche pas » émotionellement, il sera très dur de faire l’effort d’analyser le film, les gens largués à sa vision ne sont pas des imbéciles, ils ne « ressentent » tout simplement pas le film, ce n’est pas une raison pour déclarer avec mépris qu’il est artificiel, prise de tête et prétentieux. C’est au contraire une intelligence au service de thèmes éternels, à commencer par le rapport conscient/inconscient, et le thème de la dualité, en soi d’abord et autour de soi (la blonde/la brune..le succès/l’échec. .l’amour/la haine..etc….).
    Quand je suis sortie de la salle la première fois j’ai pensé « un chef d’oeuvre absolu….un film jungien en diable (je ne sais si Lynch a lu Jung, peu importe en général les génies se rejoignent sans même se connaître), et je savais déjà que j’irais le revoir…un certain nombre de fois…d’abord pour le plaisir immense…. puis la jouissance de comprendre un truc supplémentaire à chaque fois..parmi toutes les composantes du film.
    Un seul regret (mais de taille !) : Pourquoi Mister David a renoncé à son premier projet…faire de ce chef d’oeuvre absolu le pilote d’une série ? Quelle frustration !!!

    Publié par zafio | septembre 10, 2014, 10:39
    • Que dire si ce n’est que je vous rejoins totalement dans votre ressenti, et votre analyse, de ce film que je considère moi aussi comme un chef d’œuvre. Pour ma part, mon seul regret est de n’avoir pas pu le découvrir en salle, étant un peu trop jeune au moment de sa sortie. Pour le projet de série, je pense qu’il n’a tout simplement pas trouvé de financement. Et David Lynch ne voulant pas abandonner totalement son projet, il a décidé de l’adapter en film avec l’aide de producteurs français. Un choix judicieux au vu du résultat !

      Publié par Wolvy128 | septembre 10, 2014, 2:50
  54. Y a pas à dire ça me change complètement le film après avoir lu ton article ! C’est un film bien triste finalement… Merci beaucoup de nous faire partager ta vision 🙂

    Publié par Aurélien Soligni | octobre 10, 2014, 12:03
  55. Juste 2 petits compléments à cette analyse très interessante:
    1) la boîte est, comme il a été dit, une boîte de pandore métaphorique: elle s’ ouvre avec la clef(signe du contrat rempli) elle symbolise donc ET l’assassinat ET la mémoire oubliée (volontairement) de celui ci. C’est après son ouverture que tout est chamboulé; effectivement pour remodeler une vérité rêvée. Mais le mal est fait: les maux ont été libérés.
    2) le film fait écho à un autre film: sunset boulevard, pour les petits curieux (attention: vieux film en noir et blanc)

    Voilà.
    Encore merci de ces lumières à vous tous.

    Publié par christophe | octobre 13, 2014, 11:12
  56. merci pour toutes vos explications ! J’avais compris cet allez-retour entre rève et réalité! Le couple de vieux si gentils au début du film deviennent comme un annonce démoniaque à la fin. Et puis avez-vous remarqué comment Rita a soudain un visage d’homme dès qu’elle a la perruque blonde ? tout à fait un visage de travesti comme on en voit parfois. Pourquoi?

    Publié par Marc Bourgeois | octobre 20, 2014, 9:28
    • Pas de quoi ! En ce qui concerne votre question, je n’ai pas trouvé que Rita ressemblait à un homme avec la perruque blonde, donc difficile de vous répondre. Peut-être que d’autres réagiront. 😉

      Publié par Wolvy128 | octobre 20, 2014, 2:40
  57. Pour moi , Camilla n’a jamais été assassinée , pas plus dans le rêve que dans la réalité
    Le tueur à gages qu’elle emploie est une illusion , c’est le type assis à côté d’elle à la fête qu’elle met en scène dans son rêve
    Si on regarde bien il a le carnet noir sur la table lors de la demande de Diane: il est dit dans le film que ce carnet recèle l’histoire universelle
    Woody est le type qui discute avec le mère du réalisateur à la fête
    L’un des frères Castigliani est aussi un type qui était à la fête quand on prête attention aux convives

    Ce film a seulement plusieurs phases dans le rêve , endormissement , rêve, contact avec ses émotions : llorando ( ce sont des pleurs de souffrance notamment en espagnol), souvenir et anéantissement
    La voisine qui vient récupérer la vaisselle n’a jamais existé non plus , la clé bleue qui fait partie du rêve le montre

    Tout se film se résume à une ambivalence amour/ haine pour Camilla
    La haine se retourne contre Diane en culpabilité et volonté d’être punie : les flics la cherchent dit la voisine
    L’amour se fait souffrance intolérable lorsque le guide (le cow boy ) lui dit c’est l’heure , juste aprés le cabaret qui a servi de révélateur de ses émotions , c’est le deuil de sa relation amoureuse (Diane s’illusionnait en voyant de la réciprocité dans son amour , l’amour de Camilla pour elle était une illusion )
    La haine qu’elle éprouve , elle va alors la retourner contre elle puisqu’elle ne peut pas la tourner vers Camilla qu’elle aime
    A la fin , les 2 bonhommes qui surgissent de la boîte sont la métaphore de ses propres rêves de réussite qui s’effondrent , ce qu’elle désirait par dessus tout alors qu’elle végète dans l’ombre des petits rôles
    Les 2 vieux sont les mêmes que ceux qui lui disaient qu’ils croyaient en elles lorsqu’elle est à l’aéroport au tout début et qu’on voit ensuite rire dans le taxi

    Le film ne parle que d’une chose : Diane aurait voulu être Camilla ( choisie pour les premiers rôles et avec une personnalité de dominante plutôt que de soumise) Faute de pouvoir l’être ,elle va se suicider
    Ce sont les mécanismes de défense contre la réalité qui sont exposés dans ce film , Diane va trouver le rêve comme moyen pour donner libre court à son ambivalence envers Camilla (déni d’identité des 2 protagonistes pour effacer la réalité et le passé et inventer une autre histoire conforme à ses désirs, inversement des rôles avec Betty contrôlant la situation alors que la vraie Diane est sous l’influence de Camilla, haine reportée sur le réalisateur dans un premier temps plutôt que sur Camilla , Camilla dissociée avec son nom d’un côté et sa personne de l’autre, Rita est amnésique puis volonté de faire de Camilla son double avec la perruque blonde et la recherche autour de Diane pour être dans la fusion des sentiments ce qui lui donne accés au cabaret silencio qui lui révèle sa propre souffrance , la haine envers Camilla avec le tueur à gage chargé de tuer Camilla qui a retrouvé son identité , sa culpabilité d’avoir eu ces envies de meurtre avec la mention de 2 policiers qui la cherchent et enfin l’anéantissement et le retournement de cette haine contre elle avec le suicide et la métaphore de la mort qui libère de la boîte ses rêves de gloire illusoires et finissent de la mettre à nue , telle qu’elle est

    Le guide c’est le cow boy , c’est lui qui dira « c’est l’heure » , l’heure de se souvenir (la fête est la clé du film c’est le seul moment de réalité avec le suicide)

    Le suicide : elle le voit d’abord en rêve : elle veut que Camilla , qu’elle tient pour responsable, voit ce qu’elle a fait et culpabilise
    Elle se suicidera ensuite dans la réalité , les derniéres images montrent Diane et son double (la fausse Camilla, celle de la fusion des sentiments) comme irréelles

    Mais pour moi , la vraie Camilla n’est jamais morte , c’est impossible pour Diane de la tuer

    Publié par sauvat | octobre 23, 2014, 1:45
    • Bonjour ! Je ne partage pas votre analyse pour ma part, je trouve d’ailleurs qu’elle se heurte à pas mal d’obstacles. Mais après tout, chacun y voit ce qu’il souhaite. Et ça n’empêche pas d’apprécier le film.

      Publié par Wolvy128 | octobre 23, 2014, 3:03
  58. Tu noteras que la seule qui ouvre la boîte dans le film est Camilla juste après le cabaret silencio
    Quand elle l’ouvre , Betty très logiquement est absente car elle ne peut pas tuer , même symboliquement ,Camilla
    La bopite fait disparaître Rita mais pas Camilla qui retrouve son identité lorsqu’elle apparait dans la cuisine l’espace d’un instant
    Avec cette ouverture , un autre mécanisme de défense s’effondre : celui de dissocier Rita et Camilla

    Tout le film raconte un deuil impossible et les diverses étapes dans le rêve qui vont faire tomber un par un les mécanismes de défense mis en place par Diane pour se protéger de la vérité et de sa propre souffrance
    Tout s’imbrique très logiquement quand on regarde le film sous cet angle

    Ce n’est pas le tueur qui laisse la clé car il est mort dans l’accident sans tuer parvenir àà tuerCamilla , c’est Camilla elle même qui lui laisse la clé après l’ouverture de la boîte , Camilla a la clé dans son sac juste aprés l’accident , le tueur ne l’a déjà plus à ce moment , il est mort
    C’est logique que ce soit elle qui garde la clé

    Tout doucement et par effondrement successifs de des mécanismes de défense, Diane va prendre conscience de la réalité et de sa souffrance
    Elle commence à pleurer pour la première fois au cabaret silencio (llorando) . Le cabaret est une effraction dans le rêve initiée par Camilla (c’est elle qui l’emmène) , métaphorisée par le coup de tonnerre , seule Diane tremble , pas Camilla dont elle a fait son double avec la perruque faute de pouvoir lui donner l’identité de Diane lorsque la voisine ne la pas reconnue comme telle (Betty dira : tu n’es pas Diane)
    A noter que la voisine imaginaire ne reconnait pas non plus la vraie Diane la première fois , elle fait partie du rêve Betty peut encore exister à ce moment là ce qui permet de ne pas identifier le cadavre en décomposition qui annonce les envies suicidaires de Diane mais permet aussi de montrer à Camilla les conséquences de la rupture, il faut qu’elle sache
    Diane essaie de surmonter à sa façon le deuil de son amour , le fait qu’il n’a jamais été réciproque ainsi que ses désirs de stars constamment déçues dans le réel et incarnés dans Camilla
    Rita vient de Rita Hayworth, star s’il en est

    Le film raconte l’histoire d’une femme qui lutte désespérément pour vivre et qui pour cela , va utiliser le déni
    Déni de part l’utilisation du rêve pour échapper à la réalité , multiples dénis dans le rêve lui même
    ils vont s’effondrer un par un pour finir par l’anéantissement
    Elle n’échappe pas à la réalité finalement , la réalité de ce qu’elle est : une femme humiliée dans son amour qu’elle croyait réciproque , une femme qui n’a pas l’envergure d’une star , une femme qui voudrait être ce qu’elle n’a jamais été dans la vraie vie au final
    Le cow boy lui dira « c’est l’heure », c’est l’heure de se souvenir de la fête quand plusieurs défenses sont déjà tombées
    Diane se retrouve à la fin confrontée à son impuissance à réaliser dans la vraie vie ses propres rêves (« ce rôle j’y tenais plus que tout ,dira t-elle , c’est depuis qu’avec Camilla on est copine  » car se rapprocher de Camilla c’est vivre son propre rêve par procuration , y’a pas de hasard dans le timing de cette rencontre. Tout s’imbrique logiquement .

    Publié par sauvat | octobre 23, 2014, 12:47
    • Pour finir , c’est aprés le cabaret où elle entend enfin son immense souffrance via la chanteuse à la larme d’or , cette souffrance chantée c’est celle de Diane qui lui est restituée (llorando veut dire pleurer de souffrance) , le déni n’est plus possible alors
      Rita ouvre la boîte ce qui a pour conséquence de faire disparaître Rita et réapparaître Camilla dans son identité
      Dés lors le cow boy arrive : c’est l’heure
      L’heure de se souvenir de la fête mais aussi de sa haine envers Camilla par l’engagement d’un tueur à gage qui lui dit qu’une fois le travail fait elle aura la clé
      La clé qui ouvre sur ce qu’elle est , sur ses rêves de star impossibles , sur sa rupture

      Le film commence sur l’endormissement avec l’oreiller et se poursuit en occultant ce que Diane veut cacher : sa haine contre Camilla et le souvenir de la fête
      C’est Camilla devenue amnésique qui détient cette clé dans son sac , c’est Betty qui va la cacher dans l’armoire avec l’argent
      C’est la mort qui prend la boîte et qui la met dans le sac avec les 2 personnages qui vont sortir et non Diane
      Aussi , pendant toute la première partie du film avant le cabaret , Betty est toujours bienveillante envers Rita
      Après le cabaret , Camilla reprend son identité et la haine pour elle de Diane peut apparaître avec la vraie photo de Camilla et son identité retrouvée (elle veut la tuer ) mais seulement après le passage par le cabaret
      Encore une fois c’est logique

      Publié par sauvat | octobre 23, 2014, 2:23
      • C’est peut-être logique pour vous mais je trouve pour ma part au contraire que les incohérences de votre analyse sont nombreuses et évidentes. Je ne vais pas toutes les reprendre car ça me semble un peu inutile mais l’article en témoigne suffisamment je crois. Mais libre à vous d’avoir votre propre théorie, et de la partager ici, simplement je ne la trouve pas très convaincante. 😉

        Publié par Wolvy128 | octobre 23, 2014, 3:23
        • Chacun son interprétation il est vrai, l’essentiel est d’avoir apprécié le film
          Bonne soirée

          Publié par sauvat | octobre 23, 2014, 7:49
        • Bonne soirée également ! Et merci d’avoir pris la peine d’exprimer votre point de vue ici.

          Publié par Wolvy128 | octobre 23, 2014, 7:52
      • j’abonde dans ton sens, Sauvat…j’ai du mal aussi à me dire que Camilla ait été tuée…désolé wolvy

        Publié par vento | février 9, 2015, 2:53
  59. Une dernière chose : Lynch nous dit que l’histoire du tueur engagé par Diane est un rêve
    Il nous le dit avec le type qui a fait le même rêve 2 fois dans le bar : la 1ére fois c’était lorsqu’il se trouvait derrière le comptoir et qu’il a vu Diane engager le tueur , la caméra se braque alors sur lui pour nous le faire comprendre lorsque cette scène apparaît à la fin du film. Personne ne voit sa propre mort, pas plus Diane qui ne reconnait pas le cadavre sur le lit puisqu’elle est Betty que ce type, Diane dans son rêve doit le faire mourir, c’est obligatoire dans le film sinon la trame n’a plus de sens
    La seconde fois c’est lorsqu’il raconte qu’il a peur à son copain et qu’il meurt en voyant la mort , le témoin de la haine de Diane envers Camilla doit mourir à ce moment là c’est logique sinon Diane ne peut plus faire de Camilla et d’elle-même des amnésiques qui se rencontrent pour la 1ére fois dans l’appartement avec 2 noms différents (Betty et Rita) Diane doit se protéger de sa propre haine en l’occultant sinon c’est le cauchemar et l’anéantissement (c’est le 3éme mécanisme de défense)

    Dans la phase Rita du rêve , un homme menaçant (on reconnait le tueur engagé par Diane ) cherche une brune mais ce n’est plus elle qui l’a engagé mais des hommes menaçants , elle a trouvé un moyen pour enfouir sa haine contre Camilla en l’attribuant à d »autres (2éme mécanisme de défense)
    Camilla devient une autre , une fille blonde qui aura le premier rôle parce qu’elle est choisie par des hommes menaçants et non par son talent ou par le réalisateur, la jalousie affleure sans être reconnue comme telle grâce à la dissociation (Rita/ Camilla, c’est le 1er mécanisme de défense)

    Sur le tournage de la comédie musicale , c’est le coup de foudre entre Betty et le réalisateur avec ces regards, on ne saura jamais qui aurait choisi le réalisateur pour son film dans le rêve mais on s’en doute après cette scène
    Le réalisateur ne voulait pas qu’on lui impose quelqu’un , le guide apparait dans un endroit désert , sombre et sauvage (un ranch avec une tête de vache morte surmontée d’une lampe qui s’allume et s’éteint) L’endroit ‘est une métaphore , le cow boy c’est celui qui dit la vérité aux gens. Il fait partie des convives de la fête et montre au réalisateur sa superficialité (arrête de faire le malin ) tout en lui disant de prendre Camilla Rhodes

    Ce n’est pas elle qui veut du mal à l’homme qui lui a pris sa raison de vivre mais les hommes menaçants , ce n’est pas elle qui lui coupe les vivres, ni elle qui l’humilie en le mettant dehors de sa propre maison (reprenant le discours du réalisateur à la fête et lui faisant payer ses moqueries vis à vis de sa femme)

    Dans la phase Rita/ Betty , Diane attribue à d’autres sa propre haine , elle ne peut donc pas la reconnaître, Betty est donc un mécanisme de défense contre les sentiments de Diane

    Betty a 2 fonctions :
    protèger Rita , elle ne peut pas vouloir sa mort puisqu’elle ne la connait pas, seule Diane pourrait la reconnaître
    protéger Diane contre ses propres sentiments destructeurs aussi bien envers Camilla qu’envers elle-même, Betty conserve ses rêves de gloire , Diane ne les a plus , c’est une ratée

    Le rêve commence lorsque Diane veut faire tuer Camilla Rhodes et exprime sa colère envers elle, ce sentiment est aussitôt enfoui pour laisser la place au premier mécanisme de défense contre cette haine : Camilla survit au tueur mandaté mais est devenue amnésique , elle n’a plus ni passé ni identité
    Quant à Diane elle perd aussi son identité pour devenir Betty , celle qui sera bienveillante envers Rita , celle qui époustoufle à l’audition
    Le seul moment où cette haine affleure c’est lorsqu’elle répète le rôle avec Rita , elle est immédiatement enfouie dans le « faire semblant » et le rire des 2 femmes ( le « ce n’est pas vrai , je ne veux pas te tuer vraiment »)
    Un autre mécanisme de défense : savoir si Rita ne pourrait pas être Diane

    A la fin , retour au début du rêve lorsque l’on est entre la conscience et l’endormissement
    Le cow boy lui signale que c’est l’heure de se réveiller , se réveiller par rapport à ce que Diane ressent vraiment et est
    Diane redevient Diane et Camilla redevient Camilla dans son passé et son identité , la haine ressurgit et les envies destructrices avec
    La boîte s’ouvre alors malgré Diane , les personnages s’en évadent plutôt qu’ils ne sont libérés par l’ouverture de la boîte
    Les envies suicidaires prennent la forme du dernier mécanisme de défense qui s’effondre : ses propres rêves de gloire au travers des 2 vieux qui sortent de la boîte , ils vont les lui jeter à la figure avec leurs rires et leur comportement agressifs , ils passent sous la porte , entrent par effraction
    Diane sera horrifiée et se suicide , la seule chose de vraie c’est la fête (le traumatisme) , le fait que Camilla lui ait dit stop lorsqu’elle voulait lui faire l’amour, la haine qui s’en est suivie et son anéantissement par le suicide , l’évasion par le rêve n’est qu’une façon d’échapper au suicide
    On peut se demander dans quelle mesure Diane n’a pas aimé Camilla pour pouvoir vivre ses rêves de gloire par procuration
    A un moment Camilla lui disait STOP , « je te l’ai déjà dit » mais Diane s’accrochait , ne voulait pas entendre , c’est dit dans le film
    Diane avait besoin de Camilla pour vivre et le film raconte les efforts désespérés d’une femme pour échapper à ce qu’elle est et conserver ses rêves (« je m’voyais déjà en haut de l’affiche » Betty ne disait pas autre chose à Rita dans l’appartement , Diane sait qu’elle ne le sera jamais et c’est ça qu’à libérer la boîte et qui l’a conduite au suicide)

    Publié par sauvat | octobre 24, 2014, 1:54
    • Je n’ai pas envie de tout reprendre car l’article me semble suffisamment clair mais dès la première phrase, tu es déjà dans l’erreur. Lynch ne nous dit absolument pas que l’histoire du tueur engagé par Diane est un rêve. Il s’agit bien de la réalité et certains éléments de cette rencontre sont d’ailleurs incorporés dans le rêve que l’on vient de voir.

      Publié par Wolvy128 | octobre 25, 2014, 3:50
  60. Un clé et un clin d’oeil de Lynch : l’affiche du film Gilda d’où Camilla amnésique tire son nom
    Le synopsis du film mêle un cartel , Gilda désirée par 2 hommes (son mari et son ex), d’inversion des sentiments, et de mort avec le mari qu’on croit mort et qui ne l’est pas , il finit par être tué par l’ange gardien de Gilda

    L’argent et la clé sont en possession de Rita : c’est l’argent qu’a donné Diane au tueur à gage et c’est la clé qu’il lui a montrée dans le bar qui sont dans son sac
    Le tueur n’est pas parvenu à tuer Camilla , elle est sauvée in extrémis par l’accident
    C’est l’ambivalence amour/ haine de Diane envers Camilla , elle l’aime autant qu’elle la hait

    Si la transaction de Diane avec le tueur avait été réelle , Lynch n’aurait pas montré de clé bleue dans la main du tueur,, si des clés comme cela existe dans la réalité faudra me dire où lol
    Lynch a seulement scindé en 2 l’ambivalence de Diane pour Camilla : ses envies de meurtres côté Diane et la réparation côté Betty

    Si on refait la chrono on se retrouve avec :
    -la fête dans le réel
    – S’ensuivent les envies de meurtre de Diane qui fantasme le meurtre de Camilla dans le bar , je ne sais pas d’où vient le fait de croire que Diane a commandité un tueur dans le réel , la clé et le carnet montrent qu’on est dans le fantasme y’a pas de doute , les tasses renversées montrent l’inversion des sentiments et disent aussi qu’on est pas dans le réel , on est dans le désir de la voir mourir et non dans le passage à l’acte dans le réel
    -la réparation avec le rêve :l’assassinat raté de Camilla et un moyen pour Diane d’ exprimer ses propres désirs de devenir star tout en inversant les rôles : c’est Rita la femme faible qui a besoin de Betty , elle refait l’histoire
    – le cabaret , tout est illusion suivi du réveil avec l’ouverture de la boîte par Rita et du cow boy qui dit c’est l’heure réveille-toi
    – Diane redonne son identité à Camilla dans la cuisine , se souvient de la rupture avec le STOP de Camilla lorsqu’elle veut lui faire l’amour, se souvient de la fête et de sa haine envers Camilla avec le fantasme de la voir mourir qui s’en est suivi dans le bar (le même rêve éveillé 2 fois, 2 fois le même effectivement sinon la clé et l’argent dans le sac de Rita n’ont plus de sens, pas plus que la clé sur la table qui ouvre sur ce que Diane veut refouler
    Pour croire que la scéne du tueur dans le bar est réelle faut croire que les clés bleues existent dans la vraie vie!!!
    Désolé , je ne crois pas que ce genre de clé puissent exister ni que de vrais tueurs donnent des clés à leurs clients
    Lynch aurait filmé cette scène différemment s’il avait voulu la situer dans le réel , y’aurait plus de clé bleue ni de tasses renversées , ce serait du réel avec des éléments du réel

    – Elle retourne sa haine contre elle-même et se suicide avec les 2 personnages qui sont la métaphore de ses rêves de stars anéantis et que la mort libère
    Perso, j’ai jamais vu de petits personnages qui rapetissent et grandissent dans le réel , on est clairement hors de la réalité , on est dans ce que Diane veut refouler et qui arrive à la conscience via la boîte
    Une boîte que Diane n’ouvre jamais
    – La dernière image montre Camilla avec la perruque blonde ( c’est donc Rita ) et Diane comme si Diane allait au ciel en gardant son rêve pour l’éternité cette fois , pas de réveil possible

    C’est pas si compliqué que ça finalement !!!

    Publié par sauvat | octobre 25, 2014, 3:42
    • Là encore, ce que tu avances n’est pas correct. Je ne vais pas détailler chaque point mais le tueur est bien parvenu à tuer Camilla, d’où la clé bleue sur la table de l’appartement de Diane. Je ne vois d’ailleurs pas en quoi une clé bleue serait inimaginable dans la réalité, ça n’a rien d’exceptionnel ou d’impossible. L’accident, quant à lui, se déroule dans le rêve de Diane. Un rêve durant lequel elle tente de se racheter, notamment en la sauvant d’un pseudo assassinat. Cet accident ne peut pas physiquement la sauver vu qu’il se déroule dans le rêve, contrairement au meurtre commandité par Diane qui, lui, est bien réel.

      Publié par Wolvy128 | octobre 25, 2014, 3:57
      • Moi je te dis que ce genre de clé qui ouvre sur ton réfoulé n’existe pas , pas plus que les tueurs qui viennent dans des bars publics pour négocier leur contrat à moins d’être un tueur débile
        Si Camilla mourrait dans la réalité , le film n’aurait plus de sens et Lynch nous donne plein de choses pour qu’on puisse comprendre que cette star n’est pas morte , c’est du fantasme , du rêve éveillé et donc conscient

        1) les tasses : les mêmes que celles de l’appart de Diane = elle est chez elle quand elle a ses envies de meurtre
        2) la clé bleue et le rire du tueur = ce genre de clé n’existe pas dans le réel et tu le sais trés bien
        3) les tasses renversées , c’est l’inversion des sentiments (on passe de Betty bienveillante envers Rita à la haine de Diane pour Camilla
        4) Pour ceux qui n’auraient toujours pas pigé , Lynch laisse 2 indices : Gilda (on croit Ballin mort et il ne l’est pas et le film Casablanca lorsque ça parle en espagnol où là aussi il s’agit d’un type qu’on croit mort et qui ne l’est pas

        Si aprés ça t’as toujours pas compris que c’est du fantasme éveillé , faut pas regarder ce genre de film

        Que contenait la boîte au final : la haine contre Camilla ? non
        La haine qu’éprouve Diane pour elle-même , elle vivait dans l’ombre de Camilla , elle s’est rapprochée de l’étoile pour en recueillir un peu de sa lumière
        En la coupant de cette lumière , la boîte ouvre sur ce que Diane refoulait : c’est une ratée

        En passant Lynch en profite pour montrer les investisseurs d’Hollywood comme de vrais mafiosis , et vu ses relations avec Hollywood , je pense qu’il a dû bien s’amuser à filmer ça
        Je pense aussi que sa description des investisseurs et des grands patrons de studios n’est pas dénuée d’une certain fond de vérité
        On ne voit pas lza réalité au même endroit mais bon

        Y’a aucune incohérence dans mon analyse , elle est juste et le weepy’s n’a de réalité que dans les fantasmes éveillés de Diane

        Tu ne trouveras aucune faille dans mon analyse du film , par contre j’en dirai pas autant de la tienne
        Prendre pour vrai ce qui est clairement et sans ambiguïté donné comme fantasme dans le film veut tout simplement dire qu’on n’en a pas compris le sens : c’est moins Camilla que Diane déteste qu’elle-même
        Et c’est bien ça qu’ouvre la boîte , ça et seulement ça
        Lynch ne peut pas faire ouvrir la boîte par Diane et ça se comprend très bien , tout le film raconte les moyens qu’utilise cette femme pour lutter contre son envie de se suicider
        Si t’as pas compris ça , t’as rien compris au film puisque c’est ce qu’il raconte du début à la fin

        Publié par sauvat | octobre 26, 2014, 2:47
        • C’est justement parce que Camilla a été assassinée dans la réalité que le film prend tout son sens. Ne pas saisir ce point essentiel et venir remettre en cause ma compréhension montre à quel point tu es à côté de la plaque. Nier l’évidence pour tenter de faire dire au film, et surtout à Lynch, ce que tu souhaites n’est en aucun cas pertinent. Répéter inlassablement les mêmes divagations ne rendront pas ton analyse plus cohérente. Mais si cela te fait plaisir…

          Publié par Wolvy128 | octobre 26, 2014, 4:50
    • En tout cas, la clé que donne le tueur n’est pas la même que celle du rêve, même si elles sont bleues toutes les deux. Et moi, j’ai déjà eu une clef bleue comme celle que donne le tueur (c’était en Espagne, et c’était courant, donc peut-être aux USA aussi)

      Publié par talita | octobre 27, 2014, 11:32
  61. Ce que tu n’as pas pigé c’est que Diane est dans l’ambivalence vis à vis de Camilla
    Le désir de la voir morte est fantasmé et est conscient lorsqu’elle s’imagine dans un bar en train de commanditer son meurtre. Ce fantasme s’accompagne d’une clé qui va dans une boîte qui ouvre sur son refoulé (le tueur est en réalité le convive juste à côté d’elle à la fête )
    Diane lui fait dire : « je te la donnerai une fois le travail fait »
    C’est une façon de dire « si tu la fais mourir même symboliquement tu n’auras plus rien pour lutter contre tes envies suicidaires , tu ne pourras plus te tenir dans l’ ignorance de ce que tu es et garder tes rêves, tes espoirs de star, Camilla c’est le PARAVENT »
    D’où la réplique : « ça ouvre quoi? »
    Diane se garde de faire donner la répondre au tueur et le fait éclater de rire
    Derrière cette haine bien réelle contre Camilla se cache ce que Diane s’est toujours caché à elle-même
    Face au danger qui la guette ( Camilla n’a jamais été en danger)Diane va alors renverser la situation et devenir Betty , la bienveillante , Betty au talent prometteur
    Son désir de tuer Camilla avorte avec l’accident et c’est à Camilla amnésique qu’elle remet l’argent de sa transaction imaginaire et la clé (une autre clé moins en dent de scie , moins rugueuse au toucher , une clé lisse et sans aspérité) Camilla est la gardienne du rêve avec cette clé en sa possession , c’est la clé des songes alors que l’autre est la clé du refoulé de Diane

    L’argent de cette transaction revient forcément à Camilla amnésique , c’est complétement logique
    C’est du style ‘ garde cet argent , il est plus en sécurité dans tes mains et il me permet de te faire poser des questions sur sa provenance » , ce que le spectateur ne manque pas de faire puisqu’au départ on ne sait pas que cet argent est ce qui reste d’un fantasme de meurtre initié par Diane , on est dans la position de Rita en somme !
    Ca c’est fort de la part de Lynch , admiration

    pour comprendre le film il est essentiel que tu comprennes que ce que tu vois au début du film n’est pas vraiment le début , Lynch commence le film alors que Diane a déjà fait le fantasme du tueur en mettant en scéne sa propre haine contre Camilla dans le Weepy’s imaginaire
    Sinon tu piges que dalle

    Aprés le Silencio où bien sûr c’est Rita qui ouvre la boîte avec la clé des songes , ce qui signe sa mort et le réveil
    Diane se souvient de son fantasme de haine contre Camilla et de son ambivalence , il lui revient en pleine figure , intact parce que ce qui le ravive c’est le souvenir de la fête et le souvenir de cette rupture de Camilla qui ne l’a jamais aimée comme elle l’aurait souhaitée
    Elle culpabilise , elle veut être immédiatement punie pour avoir ce genre de désir répréhensible d’autant qu’elle l’aime autant qu’elle l’a hait , c’est la raison de la venue de la voisine elle aussi fantasmée ,qui lui dit « 2 flics te cherchent » , c’est classique comme culpabilité (c’est le <Surmoi " qui s'exprime dirait un psy car on a tous une idée du bien et du mal)
    Quand le surmoi lui interdit sa haine , la clé bleue apparait , c'est complètement logique puisqu'il ne reste plus rien à Diane pour s'en protéger , c'est pas le tueur qui l'a apportée cette clé , c'est son propre cheminement

    Ceci dit , avec la rupture de Camilla c'est l'aura de la star dont <Diane pouvait recueillir un peu de la lumière et se mentir à elle même qui s'en va , elle la hait pour ce qu'elle lui a fait perdre
    C'est un peu comme ces nanas qui épousent des types fortunés pour recueillir leur fortune
    Diane , elle , aimait Camilla pour son statut de star dont elle recueillait un peu de la lumière faute de pouvoir briller par elle-même
    Lui faire l'amour , c'est entrer en elle faute de pouvoir être elle, c'est aussi se l'attacher par les sens

    Ne plus pouvoir la voir , c'est insupportable pour Diane d'où sa haine envers celle qui lui permettait de lui servir de paravent contre ce qu'elle veut ignorer car pour elle être une star c'est exister, valoir quelque chose tout simplement

    Y'a pas de faille et tu ne peux pas en trouver à moins de réinventer le film à ta sauce en éliminant ce qui te gêne (la clé bleue du tueur par ex) , hors avec Lynch si tu élimines ce qui te gêne tu peux être sûr de te planter
    Chaque détail compte , aucune impasse n'est possible surtout quand on flirte entre rêve , fantasme et réalité , la frontière est mince avec Lynch mais elle est toujours belle et bien présente

    Comme je suis curieux , une idée m'est venue sur le titre , j'ai cherché:
    Mulholland : mull = méditer , penser en anglais
    Holland = pays dont la moitié de sa surface est en dessous du niveau de la mer

    Mull = Diane pense , médite
    Holland = rêve et réalité (la mer et la terre)
    Mulholland drive = conduire entre la pensée, le rêve et la réalité

    Trop fort ce Lynch , admiration
    Tu conduis mal sur cette route

    Publié par sauvat | octobre 26, 2014, 4:31
    • Libre à toi d’interpréter le film comme tu veux, même si tu as tort, mais je te prierai de bien vouloir respecter mon interprétation et de ne pas parler pour moi. Mon analyse est cohérente, et pertinente, et je n’élimine aucun élément. Si elle ne te plaît pas et que tu préfères aménager la réalité à ta sauce, c’est ton droit le plus strict. Mais du coup, tes interventions répétées sont inutiles et ne font pas avancer le débat. C’est donc préférable qu’on en reste là je crois.

      Publié par Wolvy128 | octobre 26, 2014, 4:55
      • Moi, je vous dis bravo pour l’analyse, j’ai eu en moins détaillé la même impression en le voyant pour la deuxième fois, je pense aussi qu’il y a la dimension de l’illusion hollywoodienne, tous ces jeunes emplis d’espoir de devenir star et qui se brûlent les ailes, en perdant leur insouciance, leur part de rêve, on voit le regard radieux des deux jeunes femmes, tourné vers l’avenir « surexposé littéralement en image » et le recroquevillement  » du pauvre corps de Diane, seule, son lit dans le sombre et cette horrible cuisine morte aussi;

        Publié par Marils | octobre 28, 2014, 2:17
        • Oui absolument, l’illusion hollywoodienne fait partie intégrante du film. Au-delà de la romance entre les deux jeunes femmes, c’est peut-être d’ailleurs sur le sujet principal de l’histoire. Merci pour le compliment sur l’article en tout cas, ça fait toujours plaisir !

          Publié par Wolvy128 | octobre 28, 2014, 3:13
      • Wolvy ne soyez pas condescendant avec Sauvat. Vous n’êtes pas non plus le réceptacle de la pensée de Lynch, et cessez également de répéter que votre article est « suffisamment clair » comme s’il vous avez été soufflé par Lynch himself alors qu’il est le résultat d’une séries de discussions dont vous avez repris l’argumentaire. Voyez-vous… l’honnêtété intellectuelle? Vous faîtes une analyse intéressante mais elle n’est pas réductible à votre seule « interprétation », qui reste une interprétation au sens où certaines idées en appellent d’autres. C’est toute la richesse d’une oeuvre d’art. Vous dîtes vous-même que certains parties obscures du film vous échappent, c’est donc qu’il est plus riche que l’idée que vous vous en faîtes. Donc, si quelqu’un dévie de votre analyse, ne le dénigrez pas en l’invitant à la re-lecture de votre article (comme vous aimez à le rabâchez, le croyant incontestable!), alors même qu’il est en tout point « collégial » (si j’ose dire, sans voulant être méchant). Je vous trouve une certaine arrogance à dénigrer la lecture que d’autres en ont parce-qu’elles vous tracassent intellectuellement. C’est le signe d’un esprit obtus. Lisez plutôt « En attendant Godot » de Beckett et ce qu’il pense de la spéculation intellectuelle faite autour de son oeuvre par des gens pourtant plus intelligents que vous (professeurs agrégés etc…). Cela ne manquera pas de vous ramenez à une certaine humilité. Encore une fois, certaines vos analyses sont intéressantes, mais l’oeuvre de Lynch et plus poétique, et, surtout plus ouverte que vous. Elle ne peut pas se satisfaire ni se limiter à votre lecture qui reste figée si vous la croyez la seule pertinente. .

        Publié par Homodei | juin 28, 2017, 6:47
        • J’aime les commentaires « donneur de leçons » qui s’insurgent de condescendance, ça rend immédiatement le contenu caduque. Et pour info, si je fais souvent allusion à l’article, c’est pour éviter de répéter mon interprétation dans les commentaires, pas pour imposer ma vision.

          Publié par Wolvy128 | juin 28, 2017, 9:29
  62. Modéré par Wolvy128

    Vous avez fait valoir votre opinion, inutile d’en venir au spam.

    Publié par sauvat | octobre 27, 2014, 1:00
    • Modéré par Wolvy128

      Mon intérêt pour Lynch est suffisamment prononcé que pour me faire ma propre opinion. Merci de ne pas en rajouter.

      Publié par sauvat | octobre 28, 2014, 1:58
    • Modéré par Wolvy128

      Bien sûr qu’une explication se détache vraiment du lot pour moi (ce qui, à nouveau, relève d’un sentiment personnel). Mais il y a une réelle différence entre l’exposer et l’imposer. Inutile donc de me prêter de mauvaises intentions. Vous avez fait valoir votre avis, pas besoin d’en venir aux attaques personnelles.

      Publié par Homodei | juin 28, 2017, 11:42
  63. merci beaucoup pour cette explication du chef d’oeuvre, j’avais compris la totalité de « lost hightway » en 3 visionnages, mais sur « mulholland drive » je n’arrivai pas a comprendre plus de 7% maintenant c’est chose faite, merci, hâte de le revoir, très vite certainement 😉

    Publié par richard | novembre 5, 2014, 1:16
  64. Bonjour. Je voudrais aussi me joindre aux remerciements. Cependant les hallucintions décrites font partie pour moi de l’introspection donc des souvenirs de Diane. Peut-on aussi considérer que la description que Lynch fait du teur , donc une une personne maladroite et malchanceuse, puisse démontrer l’échec du meurtre de Camilla ce qui engendrerait le suicide? D’autre part peut-on voir les deux vielles personnes au début et puis à la fin de façon oppressante avant le suicide,comme un symbole paternaliste pompeux qui casse les rêves de créativité à Hollywood?

    Publié par vento | novembre 6, 2014, 5:32
    • Je crois que le film est suffisamment riche que pour pouvoir y voir ce que l’on veut, ou en tout cas ce que l’on ressent. Néanmoins, je pense personnellement que la clé bleue dans la réalité est suffisamment explicite que pour ne pas envisager l’échec du meurtre de Camilla. C’est d’ailleurs l’un des éléments déclencheurs du film.

      Publié par Wolvy128 | novembre 6, 2014, 7:03
      • Oui, Oui, la richesse des images de Lynch, pouvez-vous me parler de la cuisine jaune crade, qui apparaît dans le film, une image du quotidien? de l’ennui? de tout ce qui fait la répétition ?
        Encore des lauriers pour vous Wolvy , mais quel amour du cinéma!

        Publié par Marils | novembre 12, 2014, 7:24
  65. De mon point de vue, une oeuvre laissant trop de place à l’interprétation est obligatoirement ratée, puisque chaqu’un interprétera selon son vécu, son ressenti et son affectif. Ce qui est encore plus vrai si il sagit de devoir decrypter la signification d’un reve. Second facteur aggravant, les complexités inutiles qui dans ce cas se justifient, (comme c’est arrangeant) par la nature du film en lui meme, puisque qu’étant basé sur un reve, les contraintes imposées par la logique peuvent donc etre plus simplement écartées.
    Je confesse ne pas avoir lu la totalité des commentaires (environ 1/3), je ne reviendrai donc pas sur les analyses faites jusqu’à maintenant car elle me paraissent, sur la forme, tres recevables. Toutefois qu’en est-il du personnage de Coco? La mere du metteur en scene, qui dans le reve est…le manager de la résidence, répondant au meme surnom, ayant le meme physique alors que vraissemblablement les deux femmes ne se connaisaient pas jusqu’à la soirée organisée chez le metteur en scene. Coincidence probablement imputable au caractere prémonitoire de nos bons vieux reves? Ou preuve d’un scenario pas si bien construit sauf pour ceux qui s’empréssent de crier au génie en se laissant influencer par le nom du réalisateur?
    Toujours dans la catégorie reve prémonitoire le corps découvert dans l’appartement de Diane qui s’avèrera par la suite etre le sien? Rajoutez à cela la scene ou Diane se fait conduire à la réception, identique à la scene de début précédent l’accident, afin de donner un peu de suspens au spectateur en laissant croire qu’elle pourrait se retrouver en danger comme Camilla, au vu de son anxiété dont la raison m’échappe totalement d’ailleurs!
    Que dire de la scène RIDICULE de la voisine à moitié folle qui vient avertir du danger imminent! D’accord c’est l’inconscient de Diane qui se manifeste, mais devait-il obligatoirement s’exprimer sous l’apparence d’une sorte de vieille sorcière sortie tout droit d’un conte de Disney? Quel est le but de la scene montrant la SDF derriere le restaurant, peu importe son identitée d’ailleurs, peu importe meme qu’elle en est une, si ce n’est pour rajouter encore un peu plus de symbolise en dépis du sens, et amener la scene du suicide. Quant a « l’emotion », voir pleurer a outrance ne m’émeut pas. Le résumé du film pour ce qu’il est serait simple: un meutre (et encore! tout le monde n’est pas d’accord la dessus!), des regrets, un suicide, 2h25!
    Bref! la liste serait encore longue, des incohérences, des « on ne sait pas trop ». Mais ce qui est certain c’est que l’envie de s’extasier pour suivre la dentance obscurcie le jugement.

    Publié par fabiano | décembre 6, 2014, 12:19
    • Ce n’est pas parce que la complexité d’un film rend difficile son interprétation (en tout cas au premier visionnage) que l’interprétation en elle-même est trop libre. Justement, la trame générale de Mulholland Drive ne laisse pas tant de place que cela au mystère au final. Mais encore faut-il comprendre le film pour s’en rendre compte. Et malheureusement, ça ne semble pas être votre cas au vu du niveau de vos questions.

      « Toutefois qu’en est-il du personnage de Coco? La mere du metteur en scene, qui dans le reve est…le manager de la résidence, répondant au meme surnom, ayant le meme physique alors que vraissemblablement les deux femmes ne se connaisaient pas jusqu’à la soirée organisée chez le metteur en scene. Coincidence probablement imputable au caractere prémonitoire de nos bons vieux reves? Ou preuve d’un scenario pas si bien construit sauf pour ceux qui s’empréssent de crier au génie en se laissant influencer par le nom du réalisateur? »

      Diane a rencontré Coco lors de la fête organisée chez le réalisateur en présence de Camilla. Une fête qui se déroule avant le rêve décrit dans le film. Aucune coïncidence ou incohérence là-dedans donc, Diane ne fait qu’alimenter son rêve avec des personnages issus de la réalité. Inutile donc de se laisser influencer par le nom du réalisateur comme vous le signalez de manière inélégante, il suffit simplement de réfléchir.

      Je ne vais pas revenir sur les autres questions qui sont du même acabit mais j’ajouterai que ne pas saisir la chronologie des événements revient à ne rien comprendre du film. Avant de le taxer d’incohérent ou d’opportuniste, ce serait donc bien de se remettre un minimum en question. Chacun a le droit d’aimer ou de ne pas aimer un film mais en cas d’incompréhension, ce n’est pas forcément la faute du film. D’autant plus que pour le coup, c’est justement assez limpide.

      Publié par Wolvy128 | décembre 6, 2014, 3:35
    • Bonsoir,
      Je vous dirais que vous ne comprenez pas l’univers de David Lynch, vous ratez quelque chose!
      cordialement

      Publié par Marils | décembre 6, 2014, 5:04
    • – Cette œuvre ne laisse pas spécialement de place à l’interprétation, c’est justement ce que l’on voit grâce au commentaire de Wolvy
      – Pour moi, inversement, c’est un critère de réussite lorsqu’un film laisse une grande place à l’interprétation de chacun.
      (Mais ça ne m’a pas empêché d’adorer ce film-là, après avoir lu le décryptage de Wolvy)

      Publié par talita | décembre 6, 2014, 7:57
  66. Bonjour,

    Votre article est de qualité, mais je vous trouve un peu trop catégorique lorsque vous dites que le film n’a qu’une seule interprétation possible. Ce qui me dérange avec l’explication du rêve (même si elle fonctionne plutôt bien), c’est qu’elle nie ce qui est, à mon avis, le propos central de la filmographie de Lynch : l’étrangeté de la réalité. Personnellement, l’idée de deux dimensions qui s’emboîtent sans qu’on puisse distinguer laquelle est le rêve et laquelle est la réalité me paraît tout aussi valable, et bien plus séduisante qu’une banale explication « psychanalytique ». Mais surtout, il me paraît important que ces deux interprétations (et d’autres) puissent coexister. En fait, je ne crois pas que Mullholland Drive soit construit comme une énigme, un puzzle qu’il s’agirait de reconstituer et qui aurait une réponse univoque. C’est plutôt une tapisserie qui dessine ici ou là, dans certains de ses motifs, des possibilités d’interprétation mais dont le cœur demeure un mystère insondable.

    Publié par Thomas | décembre 27, 2014, 7:12
    • Bonsoir,
      J’agréée, c’est une bonne idée-piste, j’ai hâte de rencontrer Lynch pour lui poser qq questions mais je sais qu’il ne me parlera que de la beauté du vent

      Publié par Marils | décembre 27, 2014, 7:35
    • Bonjour Thomas,

      Désolé si l’article vous semble un peu trop catégorique, ce n’était pas mon intention. En fin de compte, je ne fais qu’exprimer mon propre point de vue. Et après plusieurs visionnages, il me semble qu’une seule véritable interprétation tient véritablement la route. J’essaie de l’argumenter au maximum dans l’article mais ce n’est que mon avis personnel en définitive.

      Publié par Wolvy128 | décembre 28, 2014, 4:08
  67. Merci, je viens de voir le film pour la première fois ce soir.
    J’ai adoré. Je n’ai pas tout compris mais les réalités qui s’entrecroisent m’ont bizarrement fasciné.
    On ne peut qu’adhérer à votre interprétation egalement. Je pense que je prendrai encore plus de plaisir à revoir ce film la prochaine fois, grâce à vous.

    Publié par Thibaut | décembre 28, 2014, 11:30
    • De rien Thibaut, je suis ravi de constater que de nouvelles personnes continuent de découvrir ce superbe film et que l’article est toujours aussi utile.

      Publié par Wolvy128 | décembre 29, 2014, 12:01
    • Je viens de voir ce très beau film. Et moi aussi j’ai ma version. J’ai vu une réalité la mort de Diane, actrice ratée. Et le film narre sa descente aux enfers par la voie de la folie. Alors ce que l’auteur nous offre oscille entre le réel et le monde que se fabrique Diane. Il n’est, par exemple, pas sûr que Camilla existe réellement. N’est elle pas tout simplement le fantasme érotique mais aussi de bonne actrice, tiré de l’affiche du film. Diane se mute en Betty, partagée entre le désir et la haine de celle qui lui a pris ses rôles.
      Il y a tellement à dire sur ce film.
      J’ai voulu savoir en venant sur cette page lire ce que les gens en avaient tiré.
      Et je suis assez surpris des avis. Sauvat nous donne une bien belle vision assez en rapport avec ce que j’ai vu. La vôtre également se tient et elle a le mérite d’être défendue avec conviction et surtout d’ouvrir débat.
      Cordialement

      Publié par lietsch | décembre 29, 2014, 12:37
  68. Tout d’abord félicitations pour le travail remarquable produit sur l’explication du film et la courtoisie dont vous faites preuve envers les commentaires qui vous sont adressés. j’ai revu le film hier soir et n’ai toujours pas compris le sens de celui-ci. Cela ne ma pas empêché de lister ce film sur mon blog comme un film à voir et à revoir tant j’y trouve de la poésie, visuelle et musicale. La scène de la limousine au début avec cette musique envoûtante est exceptionnelle et nous plonge dans un univers onirique, prémonition de ce qui nous attend.
    Votre explication est tout à fait pertinente mais je me demande si c’est la seule et unique que David Lynch a voulu donner à ce film. Rappelons nous la genèse de ce film qui était à l’origine un pilote pour une série, à fin ouverte, et que ce n’est qu’à la suite du refus de ce projet par les producteurs que M. Lynch l’a transformé en film avec une fin qui rendait le film cohérent. Un tel historique pourrait engendrer quelques incohérences, bien compréhensibles, et donc tout ne serait pas forcément limpide.
    Votre explication me satisfait cependant pour une grande part mais je souhaiterais vous faire part de quelques commentaires et remarques.
    Le couple de personnes âgées à l’aeroport ne me paraît pas du tout bienveillant. Au contraire, je ne peux m’empêcher de penser au couple démoniaque du film Rosemary’s Baby qui semble gentil mais qui assaille Mia Farrow. Si on reprend le commentaire laissé plus haut faisant allusion à Sharon Tate, la premiere femme de Polanski assassinée dans des conditions horribles par un dément (démon?). la présence du diable peut être un élément qui a du sens
    Le rêve peut aussi se lire comme un trip sous l’effet de la drogue, avec illusions et hallucinations, expérience que j’ai moi même vécue, et où les valeurs et les personnages se confondent, et s’inversent. En particulier la première séquence au Winskies avec les 2 hommes s’apparente assez à cet univers.
    Pourquoi Rita met elle une perruque blonde après la découverte du cadavre? Les explications données ne me satisfont pas. N’est ce pas plutôt pour ressembler à Diane/ Betty? Et si oui pourquoi?

    Quoi qu’il en soit, y a t- il une explication exhaustive et définitive à ce film, pour ma part je n’y crois pas. Cela n’empêche pas de l’apprécier comme un très grand film avec une interprétation de grande classe qui aurait effectivement justifié une récompense pour Naomi Watts qui se révèle exceptionnelle dans la scène de répétition avec le vieil acteur.
    Pour tenir moi même un blog et essayer d’y produire des articles de qualité, je peux imaginer la somme de travail qu’il y a derrière cet article et je vous en félicite et vous en remercie chaleureusement.
    Cordialement
    Pierre

    Publié par Pierre Brunet | décembre 29, 2014, 2:19
    • Bonjour Pierre, et merci pour vos compliments sur l’article. Ça fait toujours énormément plaisir.

      Ce type de billet requiert effectivement pas mal de boulot mais je ne regrette pas le temps consacré quand je constate qu’il ouvre à ce point le débat, et qu’il permet à beaucoup de spectateurs d’apprécier le film à sa juste valeur. Il s’agit pour moi aussi d’un tout grand film et cela m’ennuie un peu qu’on puisse passer à côté uniquement car certains aspects sont difficilement compréhensibles. Je vous rejoins cependant quand vous dites que le film peut totalement s’apprécier sans avoir besoin de tout comprendre. Pour ma part, beaucoup d’éléments m’échappaient au premier visionnage et je l’ai néanmoins trouvé superbe et très fort en émotion. J’aime d’ailleurs le revoir de temps à autre.

      Publié par Wolvy128 | décembre 29, 2014, 3:15
      • Bonsoir Wolvy, j’ai déjà écrit mon « sentiment » sur votre site, là, je veux ajouter, que l’avoir revu hier en français, j’ai vu d’autres petites fenêtres, qu’en pensez-vous? Le langage est-il important dans ce film?
        Marils

        Publié par Marils | décembre 29, 2014, 8:11
  69. Slt Wolvy j’ai lu tes explications sur Mulholland Drive en début de page et je t’en félicite mais je n’ai pas eu le courage de lire la suite… Cependant j’aimerai connaitre ton interprétation sur la scène, ou on voit le tueur engagé par Diane qui tue un homme dans un bureau avant d’être « obligé » de faire deux victimes en plus.
    Merci d’avance 🙂

    Publié par Simon | janvier 7, 2015, 5:49
    • Bonjour Simon, et tout d’abord merci pour tes compliments sur l’article.

      En ce qui concerne la scène dont tu parles, elle participe selon moi au « règlement de compte » que Diane opère dans le rêve. J’entends par là qu’elle cherche dans le rêve à réparer ses erreurs et à se venger de certaines personnes, directement responsables de sa situation actuelle, en les tournant en ridicule. C’est assez flagrant avec le réalisateur Adam Kesher, mais il en est de même avec le tueur à gages.

      Publié par Wolvy128 | janvier 7, 2015, 6:12
  70. T’as raison ça semble logique merci à toi 😉

    Publié par Simon | janvier 8, 2015, 2:36
  71. Bonjour Wolvy j’avais déjà eu l’occasion de vous féliciter pour l’interprétation que vous donnez de la dernière demi-heure du film, en particulier l’explication de la chronologie des scènes de la partie ‘réelle’ du scénario. Mon intervention en juin dernier concernait la problématique de l’échange d’appartement et les références de Lynch au drame de Sharon Tate. Je vous remercie également pour la courtoisie et la patience dont vous faites preuve dans vos réponses. Aujourd’hui après avoir revu plusieurs fois le film je me permets de formuler deux autres remarques sur votre interprétation par ailleurs très bien faite.
    Ma première remarque est que votre analyse se concentre sur la dernière demi-heure du film. Sur les 12 étapes que vous mentionnez, une seule concerne le rêve or celui-ci représente 80% de la durée du film. Ce n’est pas un hasard si Lynch insiste autant sur le rêve, et celui-ci doit donc avoir une importance capitale. Pour votre reconstitution de l’existence de Diane, vous vous basez uniquement sur les 30 dernières minutes (réalité et souvenirs). Le problème est que des pans entiers de l’histoire de Diane sont manquants (pourquoi a-t-elle échangé son appartement ? Sa compagne Camilla a-t-elle remporté l’audition grâce à son seul talent ? Comment Camilla a-t-elle été tuée ? Dans quelles circonstances sa tante Ruth est-elle morte ? Que sont devenus les parents de Diane?…). Et je pense que ces informations qui sont indispensables pour reconstituer entièrement l’histoire de Diane ne sont données QUE dans le rêve et sont en quelque sorte codées. En effet, si Diane restitue dans son rêve certains personnages et certaines situations issues de la vie réelle, elle les réarrange dans un tout autre contexte qui en dénature la signification initiale. Ainsi la scène du Ryan Entertainment contient des éléments issus de la réalité : on y retrouve entre autres les paroles ‘this is the girl’ et la photo de Camilla Rhodes montrée lors de l’entretien de Diane avec le tueur au Winkie’s (même si ce n’est pas le même visage sur la photo !). La difficulté est donc de retrouver dans le rêve les éléments issus de la réalité et de les restituer dans leur contexte initial. Par exemple la scène où le tueur fait 3 victimes contient des éléments de la réalité qui sont connus de Diane : il y a certainement eu, en plus de Camilla, deux autres victimes, mais pas dans les circonstances qui sont présentées dans le rêve. Pour retrouver ces éléments d’origine, il faut une clé de décryptage, un peu comme pour les messages codés. Or Lynch nous a donné, en marge du film, 10 clés de décryptage. Il a aussi laissé des indices dans la mise en scène ainsi que dans les éléments du décor. Enfin certaines paroles prononcées pendant le rêve sont à double sens comme vous avez pu vous en rendre compte (attention à bien regarder la VO et non la VF). Vous indiquez ‘Je pourrais décortiquer ainsi toutes les scènes qui se déroulent dans la partie rêvée… ‘ et bien je pense que c’est précisément ce qu’il faut faire pour expliquer le vrai sens du film (Cela nécessite un travail important que je viens de commencer sur mon blog mulhollanddrivesecrets.blogspot.com/).
    Ma deuxième remarque porte sur votre interprétation de la fin du film et du suicide de Diane. Je suis d’accord avec vous sur le fait que Diane a bel et bien fait tuer Camilla (et c’est ce qu’elle veut plus que tout comme elle le dit au tueur). Elle sait aussi que la police veut l’interroger et elle se trouve dans un état d’intense dépression. Mais ma conviction est que si Diane se suicide, ce n’est pas uniquement par remord du meurtre de Camilla (sinon elle serait hantée au moment de sa mort par le fantôme de Camilla et non par ce couple âgé). D’après moi (et c’est là où mon analyse diverge de la votre), elle met fin à ses jours pour une autre raison, et cette autre raison est le sujet principal du film, l’énigme à résoudre ! Vous me rétorquerez que Diane fixe des yeux la clé bleue avant de se suicider et que cette clé représente la mission accomplie, donc la mort de Camilla. Oui mais cette clé doit aussi représenter autre chose pour Diane, quelque chose qui a trait au couple âgé.
    Selon moi le film est dédoublé avec une partie visible (la trahison de Camilla évoquée dans la partie réelle qui a pour conséquence son meurtre commandité par Diane) et une partie cachée (un autre drame évoqué de manière codée dans la partie rêvée qui a pour conséquence le suicide de Diane).
    La structure de l’œuvre de Lynch est donc d’après moi plus complexe que celle que vous décrivez, il y a un film dans le film, et c’est ce film caché qu’il faut parvenir à visualiser en décryptant les scènes du rêve. A mon avis le film ne se résume pas à une histoire d’amour qui finit mal, il y a quelque chose de bien plus dramatique, une atrocité cachée, qui pousse Diane au suicide dès qu’elle en prend conscience. Mais encore une fois, ceci n’est que mon interprétation et je suis d’accord avec vous sur les autres aspects du film en particulier la chronologie des événements de la dernière partie.

    Publié par THIERRYF | janvier 22, 2015, 11:25
    • Bonjour Thierry, je comprends votre position, et vous avez d’ailleurs raison quand vous dites que l’article n’aborde pas tous les points, mais je tiens néanmoins à apporter une petite précision. Comme la plupart des interprétations de film que je livre ici, mon but n’est pas de proposer un décryptage exhaustif qui n’inviterait pas assez selon moi le spectateur à se questionner et à faire son propre cheminement, mais plutôt de faire la lumière sur certaines zones d’ombre qui nuisent inévitablement à la compréhension générale de l’oeuvre. Faire une analyse complète des scènes peut être intéressante (et encore plus dans le cas de Mulholland Drive) mais elle n’intéresserait à mon sens que les véritables passionnés du film et laisserait un peu sur le côté tous les autres. Or, mon objectif lors d’article d’interprétation tel que celui-ci est avant tout de rendre les films plus accessibles en dégageant une (ou plusieurs explications) claire.

      Publié par Wolvy128 | janvier 22, 2015, 3:15
  72. Très interressant merci! Cela m’a beaucoup éclairé

    Publié par Herbal | janvier 24, 2015, 10:52
  73. Bonsoir je ne suis pas encore un grand puriste de ce film que j’ai vu hier et que j’ai tout simplement adoré! Tout d’abord merci pour ces explications (ainsi que d’autres trouver sur le net) qui m’ont aidé a comprendre le sens de ce chef d’oeuvre! Je m’interrogeais simplement au sujet d’une chose en lisant certains commentaires, on parle a un moment du couple âgés que Diane voit dans son hallucination avant de se donner la mort. Alors je vais peut être (et surement) dire une connerie mais ne s’agirait il pas tout simplement de ses parents dont elle aurait honte vis a vis de l’acte qu’elle a commis envers celle qu’elle aime. Que même s’ils ne sont pas au courant de ce qu’elle a fait, elle a le sentiment de les avoir déçu et que dans son hallucination ils se manifestent de la manière qu’elle pense qu’ils le feraient s’ils savaient la vérité. Je me posais simplement cette question puisque dans la scène d’introduction de ce film on voit ce couple un bref instant se tenir fièrement aux cotés de Diane. Voilà j’espère ne pas avoir dit trop n’importe quoi ^^ J’attend votre avis et encore merci pour cette analyse! 🙂

    Publié par NIKO | février 4, 2015, 4:46
    • Bonjour Niko ! A mon sens, rien ne laisse penser que le couple âgé puisse être ses parents. Pour moi, ils symbolisent en quelque sorte la conscience de Diane. Elle peut échapper à la justice en refusant d’ouvrir aux policiers qui enquêtent sur le meurtre de Camilla mais ne peut pas enlever de sa tête sa responsabilité. Les minuscules vieillards peuvent donc se glisser sous les portes et venir la hanter. Comme n’importe quelle conscience en fait. Mais ce n’est que mon propre avis bien sûr, et votre propre interprétation ne me paraît pas impensable.

      Publié par Wolvy128 | février 4, 2015, 3:16
  74. Salut !
    Après les explications d’Enemy qui m’avaient fortement satisfait, c’est de même pour Mulholland Drive ! J’ai hésité à le regarder et je me demande maintenant comment on peut passer à côté d’une telle oeuvre. J’ai saisi pas mal de choses au premier visionnage mais il y a des symboles que je n’arrivais pas à décrypter d’où une petite frustration : la clé bleue et sa boîte, le personnage monstrueux et surtout la scène au « Silencio » qui m’a complètement dépassé. Merci pour ton étude finement menée !

    Publié par Aurélien | février 5, 2015, 1:21
    • Salut Aurélien ! Content que l’article te plaise à nouveau après ton passage ici pour Enemy. Je suis totalement de ton avis, Mulholland Drive est aussi pour moi une œuvre marquante et incontournable du cinéma.

      Publié par Wolvy128 | février 5, 2015, 2:22
      • J’en profites que tu répondes très rapidement à chaque commentaire car j’ai vu que tu as fait beaucoup d’explications et d’interprétations de films qui ont un scénario solide et qui amènent à la rélflexion. Je pense que tu dois particulièrement adorer ça ! (et moi aussi !) Je voulais savoir si tu avais vu Coherence (2013) car je ne l’ai pas vu dans tes critiques. Si jamais c’est pas le cas alors je ne pense pas que tu seras déçu !
        Bonne soirée

        Publié par Aurélien | février 6, 2015, 12:05
        • Effectivement, j’aime beaucoup les films qui donnent à réfléchir quand leur scénario dispose d’une belle complexité/richesse. Sinon, pour te répondre, je n’ai pas encore vu Coherence, j’en prends donc note. Merci ! 😉

          Publié par Wolvy128 | février 6, 2015, 1:19
  75. Salut ! Ton analyse est extrêmement GENIAL ! J’ai le film depuis hier, et je l’ai regardé hier, et j’ai lu ton analyse qui m’as bien éclairé, mais je n’ai pas compris les deux hommes dans le restaurant « Winkie’s », peux-tu m’expliquer s’il te plaît ? Et les autres parties du film que tu n’as pas énuméré dans ton explication, peux-tu aussi s’il te plaît (ex: les vieilles personnes…) ? Et quel films comme celui-ci « abstrait » me conseille-tu ? Et de David Lynch ? Et je voudrais bien savoir ce que tu comprend de « Rabbits » de David Lynch ? car… je comprend un peu rien…

    J’espère ne t’avoir pas trop dérangé….
    Et j’espère que tu me répondras..
    Hugues

    P.S.: je trouve qu’Angelo Badalamenti est un grand compositeur !

    Publié par Hugues | mars 1, 2015, 4:45
    • Bonjour Hugues, peut-être ne l’as-tu pas vu mais j’ai déjà livré mon interprétation sur les questions que tu soulèves dans les commentaires précédents.

      En ce qui concerne le visage de monstre à la sortie du Winkie’s, je l’interprète personnellement comme un signe de mort. La mort du jeune homme dans le rêve et celle de Diane dans la réalité qui ne peut pas se faire à l’idée de la disparition de Camilla. Sans compter que le lieu est important puisque c’est à cet endroit précis que Diane a organisé l’assassinat de Camilla et croisé le regard du jeune homme.

      Quant aux vieillards minuscules, ils symbolisent pour moi la conscience de Diane. Elle peut échapper à la justice en refusant d’ouvrir aux policiers qui enquêtent sur le meurtre de Camilla mais ne peut pas enlever de sa tête sa responsabilité. Les minuscules vieillards peuvent donc se glisser sous les portes et venir la hanter. Comme n’importe quelle conscience en fait.

      Impossible par contre de t’éclairer sur Rabbits puisque je ne l’ai pas encore vu. Sinon, de David Lynch, je te recommande Elephant Man, Blue Velvet, Sailor et Lula, Twin Peaks (série et film) et Une Histoire Vraie. Beaucoup ont également aimé Lost Highway mais je suis personnellement plus réservé.

      Publié par Wolvy128 | mars 1, 2015, 7:17
  76. Allô! Merci pour les explications 🙂
    Ce que je n’arrive toujours pas à comprendre, c’est pourquoi est-ce qu’après être allées dans l’appartement de Diane (dans le rêve) et avoir trouvé le cadavre, les deux femmes jugent que la  »seule solution » est de mettre une perruque blonde sur la tête de Rita…

    Lina xxx

    Publié par Lina Boisvert | mars 26, 2015, 11:08
    • Tout simplement car lorsqu’elle visite l’appartement, Rita pense être Diane Selwyn, ou en tout cas avoir un lien avec elle. Du coup, en la trouvant morte, elle craint alors naturellement pour sa propre vie. Ce qui la pousse à changer d’apparence pour tenter de se dissimuler.

      Publié par Wolvy128 | mars 27, 2015, 12:26
  77. Diane ne peut pas être certaine que Camilia est morte, la clé suffit seulement à hanter son esprit.
    Meme si je trouve l’idée de ne se faire qu’une seule interprétation un peu réductrice , je te remercie de ton interprétation qui m’a bien éclairé juste après avoir vu le film, Les commentaires de Sauvat et les clins d’oeil de Lynch que tu ne retiens pas dans ton analyse sont aussi pertinents je trouve. Et je recommande http://lmsi.net/Mulholland-drive-la-cle-des-songes,377 ce lien pour une analyse qui ne s’essoufle pas ! Bonne continuation bon courage pour tes futures interprétations de film 😉

    Publié par Simon | mars 27, 2015, 4:51
    • Merci ! L’article n’est volontairement pas exhaustif car le but est avant tout de permettre une compréhension globale de l’œuvre aux spectateurs qui souhaiteraient y voir plus clair. Mais il y a évidemment matière à une analyse approfondie pour les plus curieux, comme en témoigne les commentaires de Sauvat ainsi que ton lien. 😉

      Publié par Wolvy128 | mars 27, 2015, 4:56
  78. Merci beaucoup pour ton explication ! J’ai vu ce film pour la première fois il y a quelques jours dans un petit cinéma et c’était une véritable expérience. Je ne connais pas très bien les oeuvres de David Lynch (uniquement la série Twin Peaks que j’ai gentiment abandonné à cause de son atmosphère particulière qui ne me donne pas toujours envie de la regarder) et ce film m’a totalement fait voir son génie, et pourquoi mes amis cinéphiles en parlent inlassablement !

    Honnêtement je ne me souviens pas très bien de ce que j’ai compris ou pas car j’ai surtout été submergée par l’émotion et le jeu épatant de tous les acteurs. Cependant je me rappelle d’une chose qui m’a échappée (que tu as sûrement du déjà évoqué dans les commentaires précédents que je n’ai pas eu le courage de lire :p) c’est la scène de la découverte du corps (apparemment celui de Diane) en décomposition. De qui s’agit-il, serait-ce une projection de la mort de Diane ? Pourquoi la vue du corps a fait tant horreur à Rita ? Pourquoi doit-elle mettre une perruque après ? Est-ce que la phrase de Betty « je sais ce que tu dois faire, mais laisse moi le faire » a une signification particulière ?

    En tout cas je me réjouis de revoir ce film avec plus d’indices car il mérite vraiment d’être apprécié à sa juste valeur. J’y ai pensé toute la semaine et il je me souviens que d’un film qui m’ait fait cet effet, Mysterious Skin de Gregg Araki que je recommande vivement d’ailleurs ! (Egalement un de ces films qui mêle rêve et réalité, qui commence avec des évènements bizarres sans explications mais qui prennent tout leur sens à la fin. Il ne laisse pas vraiment de place à l’interprétation comme Mulholland Drive mais on n’en sort pas indemne, il est très troublant et donne à réfléchir. Bref je m’égare, voilà aussi un film sur lequel je pourrais parler pendant des heures ^^)

    Publié par Olivia | avril 2, 2015, 3:52
    • Bonjour Olivia, tu as bien de la chance d’avoir pu découvrir ce film en salle. J’aurais bien voulu pouvoir en dire autant mais étant un peu jeune au moment de sa sortie, je l’ai loupé et l’occasion ne s’est jamais présentée par la suite. Ravi que l’explication te plaise en tout cas !

      Pour répondre à ta question, il est difficile d’identifier précisément le corps (d’autant plus qu’il ne s’agit en fait que d’un rêve) mais il peut en effet s’agir d’une projection de la mort de Diane, ou plus généralement d’un signe indiquant que le rêve est petit à petit en train de virer au cauchemar. Quant à la réaction d’horreur de Rita, je l’interprète assez simplement pour ma part. Lorsqu’elle visite l’appartement, elle pense être Diane Selwyn, ou en tout cas avoir un lien avec elle. Du coup, en la trouvant morte, elle craint alors naturellement pour sa propre vie. Ce qui la pousse à changer d’apparence pour tenter de se dissimuler. Et la phrase de Diane montre qu’elle a compris le malaise.

      Publié par Wolvy128 | avril 3, 2015, 8:54
  79. Je viens de voir Mulholland Drive et quel choc, un sommet de beauté et de mysticisme. Merci pour votre article, j’avais également fait cette interprétation dans les grandes lignes mais il m’a permis d’éclaircir quelques points. Néanmoins un détail continue à me trotter dans la tête : que représente la tante Ruth du rêve? Pendant la soirée Diane affirme s’être installée à Los Angeles après avoir récupéré l’héritage de sa tante, or entre l’ouverture de la boîte et le réveil nous re-voyons la dite tante… Bref cela me laisse perplexe, merci encore pour cet article !

    Publié par slevin | avril 3, 2015, 8:34
    • Pas de quoi Slevin, je suis ravi de constater que Mulholland Drive continue encore d’être découvert et apprécié, il le mérite !

      Difficile par contre de vous répondre sans avoir revu le film récemment. De ce que je me souviens, dans le rêve, la tante Ruth est au Canada et laisse son appartement à Betty. Dans la réalité, elle est absente mais un personnage qui lui ressemble est vu de temps à autre. A noter que le mot ruth est synonyme de remord ou compassion en anglais.

      Publié par Wolvy128 | avril 3, 2015, 8:45
  80. Bonjour Wolvy, j’ai déjà eu l’occasion de vous féliciter pour votre analyse du film et je n’ai pas changé d’avis! Comme à la fin de votre étude vous sollicitez les lecteurs pour donner leur interprétation de certaines scènes, je me permets de vous donner ma vision de la scène du Winkie’s du début du film (entre Dan et Herb).
    Cette séquence du Winkie’s apparaît comme une première rupture narrative dans le déroulement du film. Alors que nous suivions jusque là le parcours de celle qui sera ensuite nommée Rita, nous basculons soudain dans un autre cadre totalement différent (lieu et personnages). La séquence est close sur elle-même, constituant une sorte de petit film dans le film. Cette rupture narrative est tellement importante qu’il faut attendre la fin du film pour pouvoir rattacher l’un des personnages (Dan) au reste de l’intrigue. En effet, Dan a été le témoin involontaire du rendez-vous de Diane avec le tueur, au moment où ce dernier brandit la fameuse clé bleue. Ce contrat passé avec le tueur a profondément marqué Diane : c’est là où elle a enclenché le mécanisme inéluctable (tel une bombe à retardement) qui allait conduire à la mort de Camilla, et ceci malgré l’ultime avertissement du tueur (‘tu es sûre que c’est ce que tu veux’?). Pratiquement tous les éléments de cette scène traumatique, profondément gravée dans la mémoire de Diane, se retrouvent donc dans son rêve. Faisons un bref inventaire :
    – le lieu d’abord, un Winkie’s, et pas n’importe lequel, ce Winkie’s (‘this Winkie’s’) est retrouvé deux fois dans le rêve (la scène avec Betty et Rita au moment où elles recherchent des informations sur l’accident et la scène avec Dan et Herb);
    – les personnages ensuite à commencer par le tueur que l’on retrouve à deux reprises dans le rêve (scène avec la prostituée et scène où il abat trois personnes et un aspirateur!), la serveuse Betty que l’on retrouve dans le rêve sous le nom de Diane, et enfin le témoin Dan dans la première scène du Winkie’s;
    – les paroles ‘this is the girl’ et la photo avec l’inscription ‘Camilla Rhodes’ sont retrouvées dans la scène du Ryan Entertainment.
    Mais tout ceci vous le savez déjà, ce sont les éléments de base que nous donne Lynch comme support à l’interprétation.
    Voici donc mon interprétation subjective en se mettant à la place de Diane et en essayant de redérouler la réalité des événements à l’aide de suppositions non vérifiables (ceci n’est donc que le fruit de mon imagination fertile!).
    On sait que Camilla est morte (la clé qui est le code convenu avec le tueur pour signifier la mort de Camilla est bien présente chez Diane à la fin du film) mais comment le tueur a-t-il procédé? D’après le début du rêve de Diane, Camilla était conduite en limousine lorsqu’elle a été menacée avec une arme à feu puis victime d’un accident de voiture qui lui a paradoxalement sauvé la vie. On sait par ailleurs que Diane place dans son rêve des éléments de la réalité qu’elle déforme à son avantage. Or elle regrette sans doute d’avoir fait tuer Camilla, et l’accident de voiture du rêve est donc providentiel. Dans la réalité il en est probablement autrement. Remarquez comme dans le rêve le tueur parle d’un accident de voiture (‘fucking car accident’) tout en riant aux éclats, comme s’il se réjouissait de cet accident, comme si cet accident lui avait rendu service (début de la scène de tuerie du rêve). Plaçons nous du point de vue du tueur : il a carte blanche sur les modalités du meurtre de Camilla, mais c’est une star montante du cinéma et sa mort va faire du bruit et déclencher beaucoup d’enquêtes. Pour ne pas qu’on remonte jusqu’à lui et brouiller les pistes, il décide de maquiller le meurtre en… accident de voiture! Avec un complice déguisé en chauffeur, il abat Camilla puis projette violemment une voiture sans occupants sur la limousine. Si vous faites un arrêt sur image au moment où la Ford blanche percute la limousine, vous remarquerez en effet qu’il n’y a personne à l’intérieur, Lynch n’a pas pris la peine d’y installer des mannequins ce qui, connaissant son soin du détail, est sans doute volontaire, pour suggérer au spectateur que cet accident n’en est pas vraiment un mais plutôt un coup monté. Enfin le tueur incendie les deux voitures pour effacer toute trace, y compris sur le corps de Camilla qui est resté à l’intérieur (l’incendie et la présence des pompiers sont bien retranscrits dans le rêve). La mission accomplie, il dépose la clé ‘à l’endroit convenu’. Quel est cet endroit? Il est hors de question pour lui de prendre des risques et d’aller déposer la clé chez son commanditaire (Diane), aussi l’endroit convenu est-il un lieu neutre qui convient au tueur. Or le rendez-vous initial ayant été pris au Winkie’s, on sait que c’est un endroit qui convient au tueur : la clé a donc certainement été déposée à proximité, par exemple… derrière le mur de l’arrière cour.
    Plaçons nous maintenant du point de vue de Diane : elle va derrière le mur de l’arrière cour du Winkie’s, à l’endroit convenu, et trouve la clé. C’est un choc pour elle. Ce qui n’était jusqu’à présent qu’un souhait suite à un moment de désespoir et de colère devient une réalité : Camilla est morte et ne reviendra jamais. Diane n’a aucune idée de la manière dont Camilla a été exécutée et elle cherche à se renseigner, d’abord sans doute par un appel anonyme à la police puis en consultant les journaux. Et c’est alors un nouveau choc en découvrant les circonstances atroces de sa mort.
    Essayons maintenant de voir comment Diane peut retranscrire dans son rêve ces événements dramatiques tout en essayant ‘d’arranger les choses’.
    Lors du rendez-vous (réel) avec le tueur, elle remarque au comptoir un homme qui la fixe des yeux, comme si cet homme se doutait de quelque chose, comme s’il avait connaissance du drame qui se tramait. Ce souvenir permet à Diane de faire un transfert de culpabilité. Mis à part le tueur, elle estime que seuls elle et le témoin connaissent l’ignoble vérité et elle transfère dans son rêve toute sa responsabilité sur le témoin involontaire. Ainsi, dans son rêve, ce n’est plus elle qui va chercher la clé derrière le Winkie’s mais c’est… Dan. Dan passe devant le téléphone public (une des réminicences du souvenir de l’appel anonyme de Diane à la police) descend l’escalier et arrive au fond de l’arrière-cour. Là il trouve non pas la clé mais ce que représente la clé pour Diane, c’est à dire le cadavre de Camilla, un cadavre que Diane imagine carbonisé. Mais c’est une véritable morte-vivante couverte de suie que découvre Dan (notez que le rôle du monstre est en effet joué par une femme, ce qui n’est pas anodin), véritable mise en scène d’une vengeance posthume de Camilla, qui cause ainsi la mort de Dan. Le rêve a valeur d’avertissement et de prémonition : c’est certainement dévorée par le remords, hantée par le fantôme de Camilla et plongée dans une grave dépression que Diane finira par se suicider. Mais son transfert sur Dan dans le rêve lui sauve provisoirement la mise : c’est lui qui meurt et non elle. Quant à Camilla, devenue Rita, elle est toujours bien vivante dans son rêve (sauvée grâce à un accident de voiture bien peu probable!) et, logiquement, lorsque Diane retranscrit dans son rêve son appel anonyme à la police ou sa consultation des journaux, tout est arrangé, il n’y a rien à signaler. Le rêve peut continuer malgré ce premier avertissement sévère de la réalité.

    Publié par THIERRYF | avril 4, 2015, 11:07
    • Bonjour Thierry ! Un blog peut être un formidable outil de discussion, j’encourage donc évidemment tous ceux qui le souhaitent à s’exprimer le plus souvent possible, d’autant plus lorsque le film s’y prête comme c’est le cas ici. Vos précisions sont donc les bienvenues, merci à vous. 😉

      Publié par Wolvy128 | avril 5, 2015, 12:03
  81. Bonjour Wolvy ! Très bonne interprétation, qui a le mérite d’être claire et lisible. J’adore également Lynch et comme toi, je me heurtais souvent à un « j’ai rien compris » en évoquant le film avec d’autres personnes. Je n’ai jamais eu le courage de rédiger moi-même une explication du film, tâche ô combien fastidieuse comme tu le dit toi-même et puis, j’encourage plutôt les gens à se laisser porter par le film plutôt que d’essayer de tout rationaliser, même si pour le coup, MD est aussi fascinant quand on voit comment les différents éléments sont imbriqués.

    C’est un film qui a tellement de niveaux… Il peut se voir aussi symboliquement comme une histoire de fantômes, si on prend la référence à la « llorona » (la pleureuse) dans la scène du Silencio. Rebekka Del Rio est présentée ainsi lorsqu’elle arrive sur scène or, il s’agit d’une légende mexicaine (qui possède de nombreuses versions) où une femme qui se suicide après soi avoir tué son mari qui l’avait quittée ou tué ses enfants de désespoir, devient un fantôme et part à leur recherche en pleurant, ses larmes alimentant une rivière. Ce qui entre en résonance avec l’histoire de Diane, qui a fait tuer Camilla et recherche dans le rêve une nouvelle chance, le pardon. La chanteuse, qui ressemble un peu à Laura Elena Harring, pourrait finalement représenter le pardon de Camilla d’outre-tombe, les mots d’amour que Diane attendaient tant.

    Evidemment, cette scène, c’est le voile de l’illusion qui se déchire et le principe de l’illusion cinématographique qui nous est expliqué. Finalement, si les héroïnes pleurent, peut-être est-ce parce-qu’elles se rendent compte que tout ce qu’elles vivent est faux ? Elles sont renvoyées à leur statut d’images… Il est aussi intéressant de noter qu’il s’agit du dernier film en 35mm de David Lynch et Mulholland Drive peut aussi se voir comme un cri d’amour crépusculaire au cinéma, en pleine redéfinition avec le numérique. J’ai écrit un article à ce sujet sur le blog Ouvre les Yeux (http://eclorecreations.com/cinema/mulholland-drive-de-david-lynch-ou-la-mort-des-images-a-lere-du-numerique/) pour ceux que ça intéresse…

    Mais ce que je trouve beau aussi, c’est que même si la fin du film est très sombre, il s’en dégage également quelque chose de lumineux, comme si les héroïnes fantasmées, Rita et Betty, survivaient malgré tout (par le biais de leur image en surimpression sur Los Angeles). Une façon, peut-être, de dire que le rêve ne meurt jamais…

    Publié par cdesbrun | avril 16, 2015, 11:46
    • Bonjour Cécile et merci pour le compliment sur l’article. Il est vrai que ce n’est pas toujours facile de rester claire et accessible lorsque l’on aborde le cinéma de David Lynch. C’est d’ailleurs pour cette raison que certains points sont volontairement laissés de côté. L’objectif est avant tout de pouvoir offrir des clés d’interprétation aux spectateurs désireux de pousser la réflexion, pas de proposer une analyse complète de chaque séquence (et Dieu sait pourtant qu’il y aurait moyen avec Mulholland Drive^^).

      Comme toi, j’encourage aussi souvent les gens à se laisser porter par les films et à se faire leur propre opinion. Toutefois, j’aime également me plonger plus durablement dans certaines œuvres et ce type d’article me permet de le faire en confrontant mon avis avec ceux qui souhaitent aussi aller plus loin. Effectivement, même si le film est moins ouvert qu’on pourrait le croire au départ, il est néanmoins suffisamment riche que pour pouvoir échanger dessus.

      Quoi qu’il en soit, je te remercie pour tes nombreuses précisions qui alimentent bien la réflexion que l’on peut avoir après le visionnage du film. Je suis d’ailleurs assez d’accord avec ta vision finale.

      Publié par Wolvy128 | avril 16, 2015, 4:26
  82. Ouah, je viens de terminer de tout lire. J’ai mis 3 jours et maintenant…eh bien, je vais revoir MD ! Merci !

    Publié par Popeline | novembre 24, 2015, 3:21
    • Pas de quoi ! Si mon article vous a donné envie de le revoir avec un autre regard, mon objectif est pleinement rempli. Je voulais justement éviter que les spectateurs s’arrêtent à la complexité du premier visionnage, sans chercher à aller plus loin.

      Publié par Wolvy128 | novembre 24, 2015, 6:41
  83. Proust aurait aimé …

    Guymarcel

    Publié par Guy BRIAND | juin 6, 2016, 4:19
  84. Merci pour cet article ! J’étais complètement perdue.. Je pense m’amuser à le regarder une seconde fois, dans quelques semaines, pour mieux tout comprendre !

    Je n’ai pas eu le courage de lire tous les commentaires pour voir s’il y avait déjà la réponse, mais le couple de vieilles personnes me tracasse; on les voit une fois dans le rêve, et une fois comme déclencheur du suicide final, je ne me rappelle pas les avoir vu autre part. Est-ce qu’ils ont un sens ? Comme ce sont eux qui amènent au suicide, dans ma tête j’ai besoin qu’il y ait un explication, un fait qui explique pourquoi eux comme dernière vision.

    (Faute d’inattention sans doute -> « Quoi qu’il en soit, elle va alors prendre peur et halluciné une seconde fois.  » C’est halluciner et non « é ». 🙂 )

    Merci encore !

    Publié par Ambre Salis | juin 18, 2016, 3:08
    • Pas de quoi Ambre Salis, si l’article a pu te permettre d’y voir plus clair et te donner envie de le revoir, mon objectif est pleinement atteint !

      Pour répondre à ta question, les vieillards symbolisent pour moi la conscience de Diane. Elle peut échapper à la justice en refusant d’ouvrir aux policiers qui enquêtent sur le meurtre de Camilla mais ne peut pas enlever de sa tête sa responsabilité. Ils peuvent donc se glisser sous les portes et venir la hanter. Comme n’importe quelle conscience en fait.

      PS : Merci pour avoir signalé la petite faute, c’est corrigé ! 🙂

      Publié par Wolvy128 | juin 18, 2016, 5:31
    • Je trouve que ce couple fait vraiment penser à celui des voisins dans le film Rosemary’s Baby.
      On peut donc y voir une allusion diabolique à mon avis

      Publié par pierrehk | juin 18, 2016, 9:31
  85. Ce que vous proposez est très bien, mais ce n’est en aucun cas une analyse. C’est une simple explication des ressorts du film.

    Publié par Balthus | juillet 27, 2016, 2:06
  86. Je crois que balthus a raison, une analyse (poussée) serait la bienvenue. Car se poncer autant de lignes pour ça, c’est navrant.

    Publié par Ferdinand& | août 1, 2016, 4:44
    • Il existe déjà des analyses poussées sur la toile. L’objectif de cet article est de rendre le film plus accessible au plus grand nombre en décryptant sa structure et ce qui en découle. Si vous l’aviez lu plus attentivement, vous auriez pu le comprendre rapidement et ne pas vous infliger toutes ces « lignes ».

      Publié par Wolvy128 | août 1, 2016, 2:18
  87. Bonjour Wolvy128 et merci pour le travail effectué et ton assiduité à répondre aux commentaires. Ton éclairage apporte un certains nombre de réponse, et il faut revoir le film plusieurs fois je pense pour faire le lien entre ce que l’on voit et ce qui se passe.
    Dans le DVD du film David Lynch donne 10 clés pour le film.
    Si tu as la possibilité de me dire ce qu’il en est de ces clés : les voici :
    (ils ont écrit sur la seconde de couverture 🙂
    1- Au moins 2 clés sont révélées avant le générique
    2- Observez bien lorsqu’un abat jour Rouge apparait à l’écran.
    3- Parvenez vous à entendre le titre du film pour lequel ADAM auditionne des actrices? Ce titre est il mentionné à nouveau?
    4- Un accident est une chose terrible … Faites attention au lieu où se déroule l’accident
    5- Qui donne la clé bleue et pourquoi?
    6 – Faites attention à la Robre, au Cendrier, et à la Tasse à Café.
    7- Au club SILENCIO, quelque chose est ressenti, on réalise quelque chose, les éléemnts se rassemblent…Mais quoi ?
    8- Camilla n’a-t-elle réussi que par son talent?
    9- Faites attention aux détails autour de l’homme derrrière « Winkies »
    10- Où est Tante Ruth ?

    Voilà les indices du Maître…

    PS : je ne peux dire un mot sur les personnes qui décrivent ce film comme un NAVET… aujourd’hui la BBC a interrogé 120 critiques de cinéma de part le Monde et le résultat est que ce film est déclaré par ces critiques comme le MEILLEUR FILM DU 21ème SIECLE (08/2016)

    Olivier

    Publié par Sophie Rozaire | août 31, 2016, 2:31
    • Bonjour Olivier ! Et tout d’abord merci pour ton commentaire, ça fait plaisir de constater que l’article est toujours utile ! 🙂

      Je suis d’accord avec toi, il faut vraiment plusieurs visionnages pour pouvoir appréhender le film dans sa globalité (et ainsi l’apprécier à sa juste valeur). Le but de ce billet est d’ailleurs d’encourager les spectateurs qui auraient été désarçonné par une première vision à lui donner une nouvelle chance, si possible avec un autre regard.

      Concernant ta remarque sur les 10 clés du film, il faudrait que je le revois pour ne pas dire de bêtises mais je me souviens qu’à l’époque, certaines m’avaient accompagné dans ma réflexion.

      Publié par Wolvy128 | août 31, 2016, 6:38
  88. je suis également un grand admirateur de David Lynch depuis en particulier lost highway, je dirais que ce qui m’intéresse le plus dans son oeuvre sont ses films qui mettent en scène, en image ces cheminements introspectifs (lost highway, mulholland drive, inland empire). Je suis tout heureux de découvrir cet article qui réunit des passionnés, grand merci à son auteur.

    Concernant mon point de vue sur Mulholland Drive,
    le sujet du film est le fantasme hollywoodien, exemplaire du rêve américain. Un fantasme vécu ici selon un point de vue strictement psychologique, introspectif. David Lynch met en scène une figure typique candide (originaire de deep river, ontario, petite bourgade paisible en pleine nature canadienne) qui vient s’y heurter avec une violence extrême et y succombe. La douleur de l’échec étant à la hauteur de son investissement total alimenté par ce fantasme absolu. Au départ son amour (jaloux) pour sa collègue à succès Camilla se confond avec son admiration pour Rita Hayworth, qui symbolise son propre rêve d’actrice. Puis sa haine (jalouse jusqu’au désir de meurtre) se confondra de la même façon avec la conscience de son rêve brisé, haine qu’elle retournera naturellement contre elle car tout ce « délire » n’aura été depuis le début que strictement narcissique.

    Publié par GRENDEL | novembre 17, 2016, 1:31
  89. excellent. Merci

    Publié par romain | décembre 31, 2016, 6:07
  90. Merci énormément Wolvy pour ces commentaires qui m’ont enfin permis de savourer ce film (je l’avais vu au début des années 2000 et j’ai eu l’occasion de le revoir tout récemment).

    Je souhaite apporter ma pierre a l’édifice en soulignant l’importance de la scène avec les deux hommes attablés au Winkie’s. Cette scène à mes yeux est tout simplement essentielle, et pour plusieurs raisons :
    1. Elle introduit le restaurant comme un lieu clé de l’histoire et donne un vrai rôle de personnage a la table, celle-là même où Betty et Rita viendront prendre un café et où Diane a commandité le meurtre de Camilla. Sans cette scène, la table redevient banale.
    2. Elle introduit la cabine téléphonique où Betty et Rita viendront s’enquérir si un accident a eu lieu sur Mulholland Drive. Elle est reconnaissable parce que dans les deux scènes, la caméra s’attarde sur la pancarte « Entrance » sur fond bleu. (Je réponds ici à l’interrogation de AREGRAG, du 30 octobre 2013).
    3. Dans la bouche de l’homme qui raconte ses rêves, toujours à mes yeux, c’est Diane qui parle. C’est elle qui fait ces rêves depuis qu’elle a commandité le meurtre de Camilla.
    4. Le monstre dans l’arrière-cour est, dans la tête de Diane, la représentation de la monstruosité de son action.

    Encore merci pour votre travail d’explication. Et bravo pour votre courtoisie dans vos reponses.

    Publié par PatrickB | janvier 8, 2017, 6:16
    • Merci pour votre retour très sympathique PatrickB ! 🙂

      Je pense que les deux premiers points que vous évoquez sont assez évidents (ils sont d’ailleurs abordés dans l’article) mais les deux suivants sont en revanche plus subtils. Merci donc pour la précision, elle contribuera certainement à une meilleure compréhension globale du film.

      Publié par Wolvy128 | janvier 8, 2017, 1:39
      • En complément du point 4, j’aurais dû préciser : c’est justement parce qu’elle ne veut plus voir le monstre (elle le dit dans la bouche de l’homme) que, dans cette scène de son rêve, elle se fait « remplacer » par un homme… Celui qu’elle a vu au bar quand elle a commandité le meurtre de Camilla.
        Bonne soirée.

        Publié par PatrickB | janvier 9, 2017, 7:30
  91. J’ai découvert ce film tard le soir, au bout d’une heure n’en pouvant plus, j’ai été me coucher, comme le dis l’adage, la nuit porte conseil, au réveil j’ai mis la suite, et là j’ai tout compris ( du moins les grandes lignes). Super film dont je conseillerai de visionner plusieurs fois… Chaque nouvelle vision éclairera un peu plus l’ancienne ! Merci pour ton analyse brillante ! Mathilde.

    Publié par mathy91 | janvier 15, 2017, 11:16
    • Bonjour Mathilde ! En effet, c’est typiquement le genre de film qui mérite plusieurs visionnages pour en comprendre toutes les subtilités. L’article a d’ailleurs été en partie écrit pour tous ceux ayant fait un blocage à la première vision et souhaitant redonner une chance au long-métrage.

      Publié par Wolvy128 | janvier 15, 2017, 1:37
  92. Merci pour ton explication, le film me parait plus clair tout d’un coup et je me ferais un plaisir de revoir le film afin de mieux le cerner !
    Cependant, j’aimerais revenir sur la séquence de l’accident de voiture de Rita, que signifie t’il ?
    En tout un grand merci pour ton analyse, elle est super !

    Publié par Ambre | janvier 19, 2017, 10:06
    • Je t’en prie Ambre, ça me fait plaisir ! 🙂

      Concernant ta question, l’accident de Rita au début du film renvoie à la séquence de la limousine avec Diane et Camilla dans la réalité. Si mes souvenirs sont bons, la phrase que prononce Rita est d’ailleurs prononcée par Diane. Quoi qu’il en soit, l’accident symbolise pour moi le choc traumatisant (la fête et ce qui s’en suit) que Diane a subi à cet endroit précis de Mulholland Drive.

      Publié par Wolvy128 | janvier 19, 2017, 11:31
  93. Bon ce qui est sûr de ce film, c’est qu’il ne laisse pas indifférent! Ce n’est pas preuve que c’est un « bon » film, mais la preuve qu’il marque les esprits par son originalité c’est tout. Surtout vu mon commentaire sur un site explicatif ici en cette année 2017 alors que le film est sorti il y a 16 ans…

    S’il faut que je compare les films d’auteurs que j’ai vu, je peux dire que j’ai préféré un Mélancolia que celui-là qui est d’une longueur abominable. On est pas seulement perdu du début à la (presque) fin, on est aussi en manque de sensation. Bien qu’un internaute a justement fait part d’un très bon commentaire sur le fait que c’est un film bien plus émotionnel que cérébral.

    Alors oui la scène du théâtre ne peut pas laisser indifférent, mais c’est tout. Dans ce film il y a vraiment des scènes qui paraissent inutiles dans le sens où certains moment n’apportent rien à l’intrigue. Après c’est sûr les émotions apportes énormément dans un film, mais franchement quand on a comprit finalement la trame de l’histoire et que les émotions qu’ils dégagent ne vous font rien, vous avez qu’une envie : que le film se termine…

    Il y a également le choix des métaphores, franchement choisir un vieux clochard aux dents pourris, pour la mort on a vu mieux en créativité… Pareil pour les vieux rigolard qui sont insupportable, alors oui quand on repense qu’en faite c’est la conscience, ça a du sens, mais bon ca ne me servira pas pour me donner envie de le revoir.

    Et ce scénario bon sang! Il est des plus basique en fait, c’est cela qui m’a énervé surtout, car je me suis senti berné à ne rien comprendre à la fin, alors que le scénario en lui-même est presque vide, en gros :
    Une fille naïve rêve d’être comédienne, va à Hollywood (waw déjà très original), rencontre là-bas une autre comédienne où elles deviennent amies. Puis son amie couche avec un réalisateur, elle fait de gros film, l’autre ramasse les miettes, elle est jalouse puis humilié, en a marre décide d’engagé un tueur pour la tué, elle y arrive mais a des remord et donc se suicide!

    Franchement, fallait-il vraiment passer par tout ce bordel incompréhensible du rêve pour raconter une histoire aussi banale de jalousie. C’est cela qui m’énerve avec ce genre de réalisations, alors oui c’est rechercher dans la façon de raconter l’histoire, comme un Memento (qui d’ailleurs m’a bien plus plu) qui a aussi un scénario banale, mais bon on a comprit que vous êtes sadique et que vous n’avez que la forme à étirer dans tout les sens pour en faire un film potable.
    Du coup voilà, ce film selon moi ne mérite pas tant d’éloge (faut dire que 16 ans ont coulés sous les ponts, peut être qu’on a vu tellement de chef d’oeuvre entre temps ^^) car le réalisateur s’attarde trop sur la forme plutôt que sur le fond et on a la sensation de s’être fait piégé. Jusqu’à la fin je me dit qu’il va y avoir quelque chose d’énorme, pas forcément une explication toute faite, juste une scène comme à la Inception. Mais non ici raisonnement presque nul!

    Du coup grâce à vos explications que je félicite au passage m’ont permit d’être certains de n’avoir pas aimer le film ^^. Je vous en remercie donc, car il n’y a rien de pire que d’être déborder de doute surtout quand on est pas sûr qu’on t’as tant arnaquer sur le fond.
    Comme vous pouvez le comprendre je déteste les magiciens qui te fond croire des choses avec leur illusion car je tombe tellement vite dans le panneau que je me sens diffamer.

    En tout cas si je veux me faire connaître comme réalisateur, je sais comment faire maintenant grâce à Lynche c’est comme la haute gastronomie : tu prend une simple tomate, tu la découpe en belle rondelle avec des courbes élégantes, des détails soignés même dans les épluchures, une petite touche de sel puis tu sert le tout sur une belle assiette bien disposé, et à la fin il ne faut pas oublier d’appeler votre plat « Mulholland dish of high perspective del maestro »! Le lendemain t’es soit sûr le michelin, soit tu grimpe le tapis rouge ^^.

    Enfin voilà je me suis permit une critique car le film vaut le cout d’oeil bien sûr, et que la peine fait sur l’explication devrait être plus récompensé que le film lui-même. Haha bon j’arrête :).

    Publié par piccomaster | janvier 25, 2017, 2:09
    • Bonjour Piccomaster ! Vu la longueur de ton commentaire (je t’en remercie au passage^^), je ne réagirais pas sur tous les aspects que tu soulignes, mais j’ai néanmoins envie de rebondir brièvement sur certains.

      Je trouve au contraire que tout est question de sensations dans ce film, d’où son grand intérêt même si tous les détails de l’histoire sont difficilement compréhensibles au premier visionnage. Le long-métrage m’a personnellement fait passer par toutes les émotions, mais je reconnais que c’est peut-être un ressenti « trop » personnel et que sans cette connexion émotionnelle au récit, l’approche marginale du film peut tout à fait prendre le dessus et laisser le spectateur de côté. Quant à l’apparente banalité de l’histoire, je ne te contredis pas. Simplement, aujourd’hui, avec tout ce qui a déjà été fait, les histoires ne sont plus vraiment originales. L’originalité vient avant tout de leur traitement. Et force est de constater ici que le traitement vaut le détour. Surtout qu’il n’est pas gratuit, il participe au propos.

      Publié par Wolvy128 | janvier 25, 2017, 12:31
      • Pardon en effet vous avez raison, en me relisant c’est justement qu’il y a de l’émotion et des sensations bien précises mais qui ne m’ont pas personnellement touché. Par exemple une histoire d’amour entre deux femmes ne me touche vraiment pas du tout, ca ne me répugne pas mais ca me fait ni chaud ni froid.
        Après je reviens vite fais sur le fait, qu’un scénario banale ne me dérange pas non plus, je ne veux pas forcément que mon cerveau fonctionne à 100% tout le temps. Par exemple j’ai beau être un grand fan de Nolan et des scénarios super bien réfléchit, je suis encore un plus grand fan de James Cameron. Qui lui a des scenario comme Avatar des plus banale de la vie, mais l’émotion du travail sur les images et acteurs qui en dégage est bien plus immense même incalculable qu’un travail d’auteur je trouve.

        De nos jours, je trouve que justement pour prendre le contre pied des films gros budget générale, le travail d’auteur ne devrait plus joué sur les émotions car on en a trop de nos jours, il devrait faire justement comme Nolan l’a comprit travaillé sur la réflexion ET sur l’émotion. Pour un chef d’oeuvre il doit avoir le fond et le forme, touché l’émotion comme le cérébral, d’où le fait que je ne considèrerait pas ce film comme un chef d’oeuvre. Mais par exemple The Watchmen qui est pour moi mon le « chef d’oeuvre » car il touche toute les formes et le fond de la pensée humaine comme les émotions et sensations.

        Bref le travail d’auteur a su se mêler parfaitement avec les blockbusters aujourd’hui, comme peut le faire un Prometheus ou un Interstellar ou même Batman Vs Superman en version longue qui a un travail juste hallucinant sur tout ce que pourrait être un film « parfait ». Et par ce fait, montre que les films d’auteurs comme celui-là vieillisse assez mal.
        Le seul réalisateur de films d’auteurs sans trop de moyens que je regarde avec plaisir encore aujourd’hui c’est Lars Von Trier. Après je suis pas un spécialiste non plus ^^. En tout cas voilà je dis ça peut-être pour mieux comprendre mon avis, en tout cas ravis que vous répondez encore, je ne pensais pas qu’en 2017 on en parlerait encore.

        Publié par piccomaster | janvier 25, 2017, 1:16
        • Merci pour cette précision, je comprends mieux ton ressenti du coup ! J’ajoute d’ailleurs que je suis un très grand fan du travail de Nolan. 😉

          Publié par Wolvy128 | janvier 25, 2017, 1:21
  94. Merci beaucoup pour cette interprétation très complète ! Je comprends bien mieux le sens de ce film que j’ai revu hier pour la 3ème fois sans réussir une fois de plus à en saisir le sens… J’ai à présent les clés (bleues?😁) pour le visionner une autre fois avec beaucoup de plaisir.

    Publié par Karische | février 12, 2017, 2:26
    • Vraiment pas de quoi ! Je suis ravi de constater que certaines personnes prennent encore la peine de visionner plusieurs fois un film pour en comprendre tout le sens. Pour le coup, Mulholland Drive s’y prête à la perfection ! 🙂

      Publié par Wolvy128 | février 12, 2017, 3:55
  95. Et voilà, cette explication toujours utile et ce forum toujours actif, je viens de visionner le film et j’avais besoin de quelques éclaircissements. Et bien bravo et merci, c’est ce que j’attendais.

    Publié par deyber | avril 15, 2017, 8:56
  96. Merci pour cet article très éclairant ! J’ai adoré ce film sans vraiment l’avoir compris, grâce à vous j’ai très envie de le revoir et je pense que je l’apprécierai encore plus.

    Publié par Laure | mai 25, 2017, 11:06
    • C’est pour ce genre de réaction que j’ai décidé de le rédiger il y a quelques années, donc je suis ravi. Je vous encourage à le revoir, c’est encore mieux la seconde fois.

      Publié par Wolvy128 | mai 25, 2017, 11:44
  97. Pour conclure, Mulholland Drive, c’est l’histoire d’une jeune comédienne d’Hollywood qui fait assassiner son amante par jalousie et se suicide dans la foulée : histoire d’une grande banalité… Sauf qu’avec un metteur en scène génial et halluciné, ça devient un pur chef d’œuvre. Vive l’omnipotence du metteur en scène au cinéma (et au théâtre)) !!!

    Publié par CecildeMille | juin 20, 2017, 12:14
  98. Bonjour.Est-ce que cette histoire de clé bleue dans la réalité(et non pas celle qui est dans le rêve) ne serait qu’une répercussion du rêve: je veux dire par là que le meurtre n’a pas eu lieu mais que son désir de faire disparaître son ex-fiancée subsisterait toutefois. Si c’est quelqu’un de paumé je ne vois pas d’où elle sortirait ce pognon pour engager le tueur. Ce pognon qu’elle aurait voulu serait aussi un désir provenant du rêve, elle n’a donc pas le pouvoir de faire tuer Camilla et le suicide ne serait alors que le prolongement de beaucoup de frustration symbolisée par la masturbation…sais pas trop si ça tient la route…enfin bon…

    Publié par Vento | juin 28, 2017, 5:33
  99. Bonjour à tous !

    Je viens de lire avec beaucoup d’intérêt plusieurs commentaires sur ce site.

    Un grand merci et bravo à « Wolv128 » et « ThierryF », entre autres, pour vos éclairages sur le scénario de ce film et ses différents niveaux de lectures.
    Je vais également, mais plus tard, visiter le Blog de «ThierryF » afin d’en savoir plus sur son analyse que je trouve déjà très fines de la partie rêvée de Diane (voir ses deux messages postés par lui plus haut). Thierry, ton analyse du visage recouvert de suie derrière le mur est à mon avis la bonne.

    J’ai vu ce film 3 fois en tout et J’ai plusieurs questions dont j’espère trouver ici vos avis.

    Questions :

    1) La tante Betty (femme aux cheveux roux courts qui prend un taxi) est-elle aussi la tante de Diane ?
    Je pense que c’est peut-être la seule personne, parmi tous les personnages de l’intrigue, qui joue le même rôle dans l’esprit de Diane dans sa vie réelle et dans sa vie rêvée même si dans la vie réelle de celle-ci sa tante est décédée.

    2) Dans la scène de la boîte bleue qui tombe au sol après que Rita l’ait ouverte, une autre scène suit ou l’on voit la tante de Betty qui entend le bruit sourd de quelque chose (je suppose la boîte bleue) qui tombe au sol. Elle se rend dans la pièce où elle a entendu ce bruit et ne voit rien. Je ne sais pas comment interpréter ces deux scènes qui semblent avoir comme point commun le bruit sourd d’un objet qui tombe au sol et le la pièce ou l’objet tombe. Cela indique deux espaces temps différents… Pourquoi ? Ou comment l’interprétez-vous ?
    3) Comment est morte la tante de Diane ?

    4) Comment interpréter la scène du mafieux qui recrache majestueusement son café sur une serviette ?

    J’ai encore d’autres interrogations mais je commence déjà par celles-ci qui semblent sans intérêts d’un premier abord.

    Merci de vos nouvelles et à bientôt de vous lire.

    PatrickC

    Publié par PatrickC | juin 29, 2017, 6:51
  100. Bonjour PATRICKC
    Wolvy128 va certainement répondre aux questions que tu te poses mais en complément voici quelques pistes de réflexion sur le sujet (merci au passage pour les compliments sur l’analyse du rêve) :
    La tante que tu mentionnes est tante Ruth et effectivement, je pense qu’elle a une grande importance dans le film, même si largement sous estimée par les différents commentateurs. Lynch lui-même suggère cette importance de Ruth puisqu’il en fait le sujet de sa dixième et dernière clé de résolution (« Where is aunt Ruth? »).
    Et d’ailleurs ces deux scènes avec tante Ruth ont été spécialement ajoutées par Lynch pour le film car elles ne figuraient pas dans le pilote de la série qui était prévue initialement.
    Ce qu’il est facile de remarquer, c’est que dans les deux scènes où elle apparait, Ruth ne voit rien d’anormal dans son environnement. Pourtant dans la scène du taxi, Ruth regarde vers la porte de son appartement juste au moment où Rita est en train de s’y introduire clandestinement, et Ruth détourne le regard comme si elle n’avait rien vu.
    Dans la scène de l’ouverture de la boîte bleue, Lynch suggère effectivement qu’il y a une continuité temporelle avec la scène suivante puisque le son de la boite qui tombe par terre est entendu par Ruth, autrement dit la scène de Rita qui ouvre la boite et la scène où Ruth entre dans la chambre forment une seule et même scène avec une continuité de lieu et de temps. Et pourtant, là encore, Ruth ne voit rien d’anormal, alors qu’on pourrait s’attendre à ce qu’elle voit le sac de Rita et le carton à chapeau sur le lit, la boite par terre, l’armoire ouverte, etc…
    Ce qu’on peut remarquer, c’est que les deux scènes sont symétriques et inversées. Au début du rêve (scène du taxi) nous sommes en présence de Ruth et Rita, et Ruth ne voit pas Rita alors que, de toute évidence, elle devrait la voir. A la fin du rêve, nous sommes à nouveau en présence de Ruth et Rita, et Ruth ne voit pas Rita ni tout ce qui concerne Rita (ses affaires sur le lit).
    C’est un peu comme si une parenthèse s’ouvrait au début du rêve et se fermait à la fin du rêve, pour signifier que Ruth n’a rien vu de ce qui s’est passé chez elle entre l’ouverture et la fermeture de la parenthèse, donc que tout ceci n’était qu’une illusion (et en particulier que Betty n’était qu’une illusion puisque Betty n’est pas encore arrivée dans le rêve lorsque Ruth apparait, et que Betty a déjà mystérieusement disparu du rêve lorsque Ruth revient).
    Mais il y a beaucoup d’autres explications possibles.

    Publié par THIERRYF | juin 29, 2017, 5:09
  101. Merci beaucoup pour cette interprétation, qui m’a permis d’y voir plus clair !!!
    Ce film est tout bonnement génial !!!

    Publié par Olatz | juillet 4, 2017, 4:32
  102. Bonjour Wolvy128
    Un grand merci pour votre article qui m’a sauvée de la nuit banche dans laquelle le visionnage de ce film sans précaution m’avait entrainée !!!
    Ce film devrait être précédé de la mention : « prévoir 3h30 minimum. 6h c’est mieux ». 3h30 pour voir le film et passer 1h sur internet à comprendre le minimum vital. 6h pour le voir une 2nde fois car, tant qu’on ne l’a pas vu une 2nde fois, impossible de retrouver la paix de l’âme.

    Je l’avais bien cherché, j’avais abordé le premier visionnage du film avec une inconscience totale : je ne savais pas qu’il s’agissait d’un film de David Lynch et je ne savais pas qu’il durait 2h30. En plus, en tant que femme hétéro, il m’a fallu attendre la dernière partie du film pour comprendre un élément essentiel à l’histoire : c’est Rita/Camilla la femme fatale, objet de toutes les convoitises, et non Betty/Diane. Sans doute les hommes hétéros et les femmes homos l’avaient-ils compris dès le début ?

    Dans ces conditions; je ne pouvais que me retrouver en détresse croissante, multipliant les retours en arrière et en perdition totale à la fin du film, errant sur internet pour débroussailler l’affaire jusqu’à 2 ou 3h du matin.
    Votre article que je qualifierais de « soins première urgence » m’a sauvée ! Il fournit les explications de premier niveau : la réalité/le rêve, les rôles de chaque personnage dans les 2 mondes.

    Un peu remise d’aplomb après quelques nuits, j’ai donc tout d’abord approfondi le sujet sur internet pour comprendre ce que j’appelle le 2nd niveau: les détails foisonnants. Avec ça, rassérénée, je me suis sentie prête à affronter le deuxième visionnage du film.
    Mais, après ce deuxième visionnage, je me suis retrouvée à nouveau en perdition. C’est ce que j’appelle le 3ème niveau : comment expliquer tout ce qui ne colle pas avec la théorie rêve/réalité que vous présentez, reprise par beaucoup d’autres sites internet ?
    En particulier : que contient le fameux carnet noir, qui est Ed ? Cette scène aussi importante ne peut pas être là juste pour dire que Joe est un tueur. Et pourquoi insister aussi lourdement avec les 2 autres meurtres maladroits qui auraient pu facilement être coupés ?
    De même, je ne pense pas que le rôle du monstre soit aussi simpliste que l’écrit Piccomaster. Pourquoi est-ce lui qui a la boîte bleue ?
    D’autres théories éliminent le principe rêve/réalité (ex : l’hypothèse de Vento ci-dessous ou encore : https://fcbachellerie.blogspot.fr/2006/05/spcial-cannes-le-mulholland-drive-dcod.html). Je n’ai rien trouvé de totalement satisfaisant mais je me dis que c’est de ce côté qu’il faut chercher…

    Une chose est sure : en refusant le format série initialement prévu, Hollywood a fait du mal à des millions de spectateurs. Condenser en 2h30 toute une série revenait à condenser l’univers dans un grain de matière. Le big bang qui en a suivi n’a pas fini de faire des dégâts….
    Bon, Lynch, arrête ton char et crache le morceau. 15 ans, ça suffit…Au minimum, aie la décence de consigner la clé de l’énigme dans une enveloppe scellée à ouvrir après ta disparition.

    Publié par Isabelle | août 26, 2017, 10:06
    • Bonjour Isabelle !

      Content que l’article ait pu vous être utile à un moment de votre réflexion. C’est d’ailleurs dans cette optique que je l’avais imaginé : pouvoir offrir une interprétation générale après un premier visionnage du film. Vous avez ainsi tout à fait raison de parler « d’explications de premier niveau ». Le long-métrage est tellement riche que je me suis effectivement limité à la compréhension globale du récit. Le but étant de permettre un second visionnage dans de meilleures conditions. Comme vous le signalez, beaucoup de détails méritent cependant qu’on s’y attarde. Certains sites proposent d’ailleurs des analyses poussées étudiant le film scène par scène.

      Au vu de votre commentaire, je pense que vous avez déjà entamé les recherches. 😉

      Publié par Wolvy128 | août 26, 2017, 2:04
  103. Bonjour Wolvy128,

    5 ans après votre article les commentaires continuent, c’est dire si ce film est culte. Je voudrai ajouter simplement ma pierre à l’édifice. La lecture de cotre interprétation a confirmé les grandes lignes que j’avais entrevues. Cependant il restait des points à creuser.
    A mon point de vue, je pense que durant toute la première partie du film Diane s’est déjà suicidée mais n’est pas encore passé dans l’au-delà.
    On voit l’accident de Camilla, métaphore de son meurtre en préparation, la limousine symbole de la barque de Charon qui fait passer les morts dans le royaume des morts de la mythologie grecque puis l’accident et l’errance de Camille.
    Et là tout s’arrête, « on arrête tout, oui on arrête tout » ! Mais qui arrête tout, qu’arrête t’on, Le petit homme prend tout son sens. Inaccessible, protégé c’est le décisionnaire tout puissant qui décide le passage de l’autre côté, l’équivalent de Saint Pierre en quelque sort.
    On doit redonner une seconde chance. à Diane, ou la faire expier.
    Retour en arrière, les personnalités s’inversent, une façon de faire partager ce que chacune a vécu, encore que l’inversion n’est pas si évidente, si complète.
    Diane/Camilla arrive à Los Angeles; la cité des anges; radieuse tout semble beau et paradisiaque, image d’un paradis à portée de main, même la musique de fond accentue le caractère joyeux tout en laissant un sentiment de malaise, on ne s’est pas trop pourquoi.
    Accompagnée par deux personnes, trop âgées pour être ses parents et d’apparence bienveillantes, elle prend le taxi et quitte les deux personnes.
    On retrouve les deux personnes âgées, apparentées à mon sens à des anges rédempteurs, dans la limousine, Limousine qui n’est autre que le véhicule qui sert de passage entre les deux mondes, le même que celui qui amenait Camilla à la mort. La terre et le paradis.
    Ils se regardent d’un air entendu se réjouissent. Leur mission est remplie, la rédemption peut commencer.
    Diane/Camilla débute sa vie à Los Angeles telle qu’elle aurait pu se passer, mais nous ne sommes pas dans la réalité. Diane/Camilla découvre Rita/Camilla dans l’appartement de sa tante, car Camilla s’est réfugiée dans cet appartement à la suite de son errance.
    Le rapide attachement de Diane pour Rita est troublant est s’expliquera par la suite car on découvrira qu’elles étaient amantes.
    David Lynch monte ensuite un polar haletant ou les deux filles mènent l’enquête pour comprendre qui est Rita/Camille enquête qui se terminera par la découverte du cadavre d’une fille dans l’ancien appartement de Camilla, Diane en réalité qui s’est suicidée.
    Donc à ce moment précis, ce serait bien deux fantômes qui découvrent le cadavre de Diane.
    Le retour dans l’au-delà passe par le Théâtre du SIlencio sorte de vestibule pour l’au-delà dont la porte est la boite bleue. Diane détient la clé la boite bleue.
    Troisième partie du film sous la forme de flashs backs que David Lynch nous laisse le soin de remettre dans l’ordre, et qui aboutira au suicide de Diane qui n’a pas supporté d’avoir commandité le meurtre de Camilla.

    Quelques autre interprétations de ma part.

    La boite bleue et sa clé et la clé bleue pour dire que le meurtre a été réalisé sont clairement liées entre elles.

    Le restaurant où l’homme dit avoir rêvé est proche d’une porte vers l’au-delà. C’est pour ça que c’est à cet endroit que Diane a commandité le meurtre de Camilla. La porte n’est pas loin, gardée par la clocharde qui détient la boite bleue. A la vue de la clocharde; pourquoi pas Charon dans la mythologie grecque; l’homme passe la porte et meurt.

    On notera qu’Il y a eu une chance pour que ça ne se passe comme ça. C’est bien l’insuccès de Diane qui l’a poussé au meurtre de Camille. Tout aurait pu se passer autrement si le réalisateur Adam Kesher avait choisi Diane au lieu de Camille pour son film.
    Dans la partie irréelle de l’histoire, les anges ont tout fait pour le faire changer d’avis, d’abord par la peur symbolisée par les mafieux se déplaçant avec la limousine et qui en référaient au petit homme, puis par la suggestion par le biais du cowboy messager: « Si tu fais le bon choix; c’est La fille » (donc Diane), tu ne me verras qu’une fois, sinon tu me verras deux fois.
    Il a fait le mauvais choix et nous reverrons passer le cowboy une deuxième fois, pendant la réception avec Adam Kexher en compagnie de Camille qui sera embrassée une femme blonde et provocant. Là Diane fond dans le désespoir et prendra sa décision de commanditer le meurtre.

    Enfin, qui sont les petits personnages qui passent sous la porte au moment du suicide de Diane ? On reconnait les personnes âgées du début. Leur taille pourrait *signifier leur rôle et leur pouvoir limités dans cette tentative de rédemption ratée. On ressent aussi une certaine hystérie perverses dans leur attitude, comme s’ils n’étaient pas mécontent qu’ils aient échoué, peut être une façon de dire que le mal l’emporte toujours, une désillusion de DavId Lynch.

    Le film se termine par la clocharde qui détient la boite bleue et qui met fin à la tentative de rédemption en refermant la boite et donc la porte vers cette autre dimension que le film a laissé entrevoir.

    Je pense que mes interprétations peuvent sembler trop mystiques. C’est avec humilité que je les exposent, mais je trouvent qu’elles correspondent assez bien à la vision manichéenne du monde que David Lynch a bien voulu nous montrer.
    Reste à savoir si c’est réellement sa propre vision du monde où si ses films ne sont que des prétextes à manipulations intellectuelles derrière lesquelles ils prendraient plaisir nous voir nous engluer.

    C’est un film qui ne laisse pas indifférent, je n’ai pas la prétention de pouvoir en dire que c’est un chef d’œuvre, Pour mon petit moi égoïste, c’est est bien un, car quelle que ce fut l’intention de David Lynch, celle de nous faire partager sa vison du monde sombre et tourmentée ou celle de bien rigoler en nous regardant disserter des indices fallacieux qu’il a mis à notre dispoition, il a bien réussi son coup

    Merci de me donner votre avis.

    Publié par Remco | octobre 7, 2017, 11:52
    • Bonjour Remco !

      Et tout d’abord merci d’avoir exposé ici votre interprétation du film. C’est toujours particulièrement agréable à lire, surtout pour une œuvre comme Mulholland Drive.

      Sans rentrer trop les détails, je reste personnellement fidèle à mon analyse, que je trouve plus cohérente par rapport à ce qui nous est montré à l’écran. Par contre, je tiens à souligner votre approche qui est, je crois, assez inédite. Pour avoir échangé énormément sur le film avec des amis ou des internautes, je ne pense pas avoir déjà entendu pareille interprétation. Donc merci pour ça !

      Publié par Wolvy128 | octobre 7, 2017, 3:17
      • Bonsoir,
        En tout cas merci pour votre intérêt et votre retour rapide, on sent que la passion pour ce film vous tiens toujours. Quant à moi je vais essayer d’approfondir Eraserhead,ce n’est pas gagné.

        Publié par Remco | octobre 8, 2017, 5:41
  104. Bonsoir ,

    En ce qui concerne la femme qu’elles retrouvent morte dans le lit ,je pense que c’est plutôt le femme qui embrasse Camilla Rhodes durant le repas d’humiliation car quand on l’a voit disparaître ,elle est suivi par le cow boy …donc dans son rêve elle l’a visualise morte .

    Publié par lepleux | mars 17, 2019, 4:22
  105. Waouh, supers explications, merci beaucoup. Je viens d’enfin visionner le film que j’ avais enregistré un soir qu’il passait à la télé. Je n’avi rien compris au film sur le moment, mais après avoir lu toutes vos sublimes explications, j’ai tout compris!! Jadorerai avoir les explications des scènes restantes : « la scène du Winkie’s entre les deux hommes au début du film, la symbolique de la clé et de la boîte bleue ou encore à l’apparition de l’intrigante voisine Louise Bonner. Sans oublier non plus la critique, discrète mais bien présente, que Lynch fait de Hollywood « . Si vous les avez, pourriez-vous avoir l’amabilité de me les envoyer? Bien à vous. Isabelle

    Publié par Isabelle | mai 11, 2019, 8:46
  106. Oops au temps pour moi : après avoir posté mon premier commentaire, j’ai vu s’afficher tous les autres commentaires et je viens de passer presque 2h à les lire et à les comprendre. Tout ceci est très intéressant. Je trouve juste dommage que vous ayez catégoriquement refusé l’interprétation de Sauvat (= Diane n’a pas tué Camilla, Diane s’est suicidée par haine envers elle-même), l’interprétation de Sauvat se place à un niveau plus symbolique et, à mes yeux, a tout autant de valeur que la vôtre. Ce n’est pas parce qu’elle est différente de la vôtre que son interprétation n’est pas valable et je ne la trouve pas moins logique et moins vérifiable que la vôtre. Il semblerait que vous ne valorisiez que les commentaires qui complètent votre version ou n’en diffèrent pas trop, c’est dommage. Merci malgré tout d’avoir hébergé courtoisement tous ces commentaires, réflexions, discussions intéressants. Et la conclusion de mon point de vue, quelques soient les interprétations individuelles (et chacun est libre en la matière), c’est que David Lynch est un surdoué et un génie du cinéma. Cordialement

    Publié par Isabelle | mai 11, 2019, 11:03
    • Bonjour ! Je vous invite à bien relire tous les commentaires, ainsi que ceux des autres articles avant d’émettre ce type de jugement sans fondement. Rien que pour le film Interstellar, je me suis par exemple rangé à l’interprétation d’un lecteur qui avait su me convaincre par son analyse pertinente. Tous les points de vue sont acceptés, ce n’est pas pour autant qu’il faut les partager. C’est justement parce que nos interprétations divergent que le débat est intéressant.

      Publié par Wolvy128 | mai 12, 2019, 1:08
  107. Merci pour cette très intéressante analyse. On en lirait volontiers plus pour mieux apprécier ce film fascinant

    Publié par Danielle | juin 8, 2019, 7:15
  108. Une analyse intéressante, sûrement la façon la plus simple de décrypter ce film.

    Mais… et si l’histoire de Mulholland Dr. n’était pas celle d’une histoire d’amour entre une actrice ratée et une star hollywoodienne ? Pour moi, le thème sous-jacent tout au long du film, comme dans de nombreuses autres oeuvres de David Lynch, est celui de l’abus sexuel vécu par Diane lorsqu’elle était enfant. Un épisode traumatique qui la suivra tout au long de sa vie et la mènera jusqu’au suicide.

    Il y a beaucoup de « clés » dans le film qui pointent vers cela :
    – Betty vient de la ville de « Deep River » en Ontario. Deep River est le nom de la résidence de Dorothy dans Blue Velvet, c’est dans cet appartement qu’elle sera abusée à de nombreuses reprises par Frank
    – Dans l’appartement de tante Ruth, il y a un tableau de Beatrice Cenci, une jeune Romaine qui fut abusée par son père.
    – Dans ce même appartement, il y a le poster de Rita Hayworth, également victime d’inceste.
    D’ailleurs, quand la boîte bleue tombe sur le tapis de la chambre et que la tante Ruth vient pour voir d’où vient le bruit et ne voit rien, cela peut signifier les proches de la victime qui n’ont pas vu (ou pas voulu voir) ce qu’il se passait sous le toit familial.
    – Le « silencio » lancinant à plusieurs reprises dans le film évoque aussi un lourd secret qu’il faut garder sous silence.
    – La scène de l’audition : Betty dit de son partenaire de jeu qu’il est « dad’s best friend ». Dans Twin Peaks, Laura Palmer dit de Bob (l’alter ego diabolique de son père) qu’il est « dad’s best friend »; son père lui aussi a abusé d’elle.
    – Le film « The Silvia North Story » n’est pas un vrai film ; mais en 1965 (époque qui est plus ou moins celle de l’audition) a été réalisé le film « Silvia » qui raconte l’histoire de Silvia West (et non Silvia North), une jeune fille de 14 ans violée par son beau-père qui deviendra plus tard une prostituée.
    – La prostituée de Mulholland Drive, qui ressemble à Diane, a de nombreux bleus sur le bras, signe de violences sexuelles.
    – Quand Adam trouve sa femme Lorraine au lit avec un autre homme, Gene, celui-ci dit « Just forget you ever saw it. It’s better that way ». Ce qui peut être l’inconscient de Diane qui lui dit d’oublier le souvenir de son abus.
    – La scène où Camilla et Diane sont sur le canapé et Camilla dit qu’elles doivent arrêter leur relation, la réponse de Diane est de forcer et blesser Camilla, dire « don’t you ever say that », comme celui qui l’a abusé l’a sûrement fait avant sur elle.
    – La scène de masturbation, qui est assez violente. Les plans sur Diane sont entrecoupés de plan sur le mur sur lequel on voit un ventilateur. Cela peut rappeler encore une fois Twin Peaks, dans lequel le personnage de Leland met en marche le ventilo quand il viole sa fille.

    Ce thème est donc omniprésent et permet de comprendre qui est le couple de personnes âgées qui apparait au début du film puis à la fin. Ces deux personnages sont les grand-parents de Diane. A l’aéroport, le grand-père apparait à l’écran plus tardivement, c’est donc sûrement un « beau » grand-père, arrivé dans la vie de Diane plus tardivement après un remariage par exemple. Et c’est lui qui porte toutes les valises, il représente le « baggage » de Diane et l’abus sexuel qu’il lui a infligée. Ils sont représentés au début du film, après la scène de danse, dans la même lumière quasi translucide que Diane et Camilla à la toute fin. Diane adore comme elle déteste Camilla (qui représente le succès qu’elle n’a pas eu), et adore comme elle déteste ses grands-parents (membres de sa famille, mais aussi à l’origine de sa souffrance). Ce qui mène finalement Diane au suicide, c’est la boîte bleue (ses grands-parents, cf scène du suicide – qui représente sa souffrance depuis l’enfance) et la clé bleue (Camilla, qui représente la carrière qu’elle n’aura jamais réussie à avoir).

    Dans cette interprétation du film, Camilla/Rita n’existe pas, elle représente juste de façon figurative les ambitions de Diane, venue à Hollywood pour échapper à son passé et devenir une grande actrice. La seule scène réelle est celle du suicide, qui a lieu dès les premières minutes du film (le bruit entendu lorsqu’elle la caméra filme le lit aux draps rouges de Diane en close up) … tout le film serait donc la vie de Diane qui défile devant ses yeux dans ces quelques minutes entre la vie et la mort. C’est l’histoire d’un rêve raté, dans un monde de rêve (Hollywood), raconté au travers d’un rêve… ou de rêves. La scène de la fête chez Adam n’est pas réelle, mais c’est un rêve dans le rêve… le film est dans un emboîtement de rêves, d’irréel dans l’irréel, et David Lynch nous le rappelle à plusieurs instances, en nous forçant nous, spectateurs, à ne pas nous fier aux apparences, avec la scène du Club Silencio, bien sûr ; de l’audition de Betty où celle-ci nous surprend par son talent après une répétition un peu médiocre dans la cuisine avec Rita ; ou lorsqu’Adam fait passer l’audition pour trouver son actrice, le spectateur voit d’abord l’actrice/chanteuse en train de performer, puis un studio d’enregistrement, qui s’avère lui-même n’être qu’un décor sur un plateau de cinéma. Un décor dans le décor. Un rêve dans le rêve. Tout n’est qu’illusion !

    Dans ce « rêve », quand Diane commandite l’assassinat de Camilla/Rita, elle tue son rêve et ses propres ambitions et commandite donc son propre suicide. La scène de masturbation va dans ce sens en montrant que Camilla/Rita n’existe pas et n’est qu’un fantasme. Et la honte et l’horreur que Diane a d’elle-même n’est pas dû au fait d’avoir fait tuer son amante, mais au fait d’avoir tué ses propres rêves et failli à elle-même, horreur d’elle-même symbolisée par la scène du restaurant où l’homme s’évanouit ou meurt à la vue du monstre caché sur le parking (cet homme, c’est Diane). Deux personnages, ayant une ressemblance physique étrange avec Diane, sont la serveuse et la prostituée, qui représentent toute deux la médiocrité voire l’échec que Diane craint plus que tout, et à laquelle elle ne peut se résoudre, d’où son suicide.

    Les références à la mort prouvant que Diane évolue déjà dans l’afterlife tout au long du film sont nombreuses : Los Angeles, ville des anges ; Sunset Bld traversé par Rita, en référence au film du même nom dont le narrateur est… mort et explique sa mort (par ailleurs l’un des films préférés de Lynch !) ; la tante Ruth qui est morte (version de Diane lors de la fête chez Adam) ou partie tourner au Canada (version de Betty), ce qui dans le milieu d’Hollywood signe la mort d’un acteur ; le cadavre en décomposition dans l’appartement ; l’affiche « Hollywood is Hell » visible près de la cabine téléphonique ; le Club Silencio avec sa couleur bleue, couleur de la mort dans le film (et chez Lynch plus généralement), et où Diane est la seule à être prise de tremblements, la seule vivante dans l’audience ? ; le cowboy qui est la figure du passeur dans l’au-delà ; et bien d’autre.

    Cette interprétation du film est certes un peu plus tordue, mais elle a le mérite d’expliquer toutes les scènes et détails dans le film, tout en étant cohérente avec le reste de l’œuvre de David Lynch en termes de thématiques et symboles.

    Publié par sixt | mars 30, 2020, 8:03
    • A l’appui de ce décryptage psychanalytique tout à fait passionnant, je souligne que lorsque Betty/Rita ouvre/ent enfin la boite bleue, son contenu apparaît comme un puits noir sans fin, incontestablement une représentation impossible (et insupportable) de l’inconscient. Cette représentation impossible signe la disparition « des deux » jeunes femmes ou de Betty et son double.

      Publié par CecildeMille | juillet 20, 2020, 8:26
    • Intéressant ce décryptage psychanalytique qui fait de Mulholland Drive un chef d’oeuvre élitiste pour super initiés.
      Vraiment séduisant mais ça me fait penser à la sulfureuse théorie échafaudée autour de la supposée mort cachée de Paul Mc Cartney. Ironiquement, Sir Paul va finir par les enterrer tous !
      Cette théorie est donc séduisante mais elle fait fi du fait que 50% des images du final cut sont empruntées à un pilote tourné deux ans auparavant pour NBC, je crois, et destiné à initier une série TV genre Twin Peaks. Dans ces conditions, difficile d’imaginer une série basée sur le thème des supposés sévices sexuels infligés à Diane Selwyn dans son enfance. Ceci dit, difficile aussi d’imaginer en visualisant le pilote qu’il s’agit du cauchemar d’une actrice frustrée tant Betty Elms paraît à l’aise et pleine d’entrain.
      Perso, ce que je retiens de ce film mythique c’est la musique envoûtante qui accompagne la dérive de la limo sur les hauteurs de LA le long de Mulholland Drive. Le reste…… peut-être qu’un jour David Lynch daignera en dire plus et surtout plus clairement.

      Publié par Jean-Luc Ivon | octobre 23, 2022, 3:23
  109. https://lmsi.net/Une-cle-ca-ne-te-rappelle-rien Lien actualisé du lien cité dans certains commentaires ci dessus

    Publié par Mimie | juillet 20, 2020, 2:36
  110. Bonne idée cet article qui m’a permis d’avoir une explication sur ce film vu hier. Je n’ai pas tout lu, Deux choses ( peut-être déjà remarquées par d’autres ?- D’abord la scène où le meurtrier assassine l’écrivain qui vient d »inventer le sauvetage in extrémis de Camilla par un accident de voiture et les obstacles de la réalités qui combattent cette possibilité représentée par la grosse dame et l’homme de ménage , pour moi ça explique bien que Diane est en train de rêver à une possibilité que le meurtre n’ait pas eu lieu…mais le rire de l’auteur montre que c’est vraiment une possibilité absurde Ensuite la boite bleue m’évoque une série SF où les voyages dans le temps et l’espace sont fréquents : Doctor Who bien sûr . Après je suis un peu déçu que tout ça ne soit qu’un rêve et je n’aime pas les histoires triste (grand enfant je reste). Encore merci pour ton article .

    Publié par laurent | juillet 20, 2020, 2:54
  111. Le jeu des 2 comédiennes est excellent surtout Naomi Naomi wats mais le discours alambiqué et incompréhensible du metteur en scène m a tuée.
    Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué
    Sait il lui-même ce qu il a voulu dire?
    A mon humble avis , prétentieux .
    Les choses simples sont les plus belles je crois

    Publié par Catherine chauleur | juin 22, 2021, 12:14
  112. Merci pour cette explication. Je trouve le film encore plus fabuleux…….

    Publié par Prudhon | janvier 17, 2022, 11:37
  113. Je ne sais pas si quelqu’un l’a déjà dit plus haut mais pour moi les 2 petits vieux sont les parents de Diane. Ils l’ont laissé vivre son rêve hollywoodien et l’accueille à LA à son arrivée et à la fin ce sont eux qui sortent de la boîte qui symbolise le réel et qui lui crieent après jusqu’à ce qu’elle se tire une balle car ils sont déçus et horrifiés de ce qu’a fait leur fille … vous en pensez quoi ??

    Publié par Mumu | janvier 18, 2022, 12:55
  114. si c’est possible pour vous le mieux est de le regarder en V.O. pour savourer au maximum l’esthétique du film !

    Publié par Philippe L. | janvier 18, 2022, 1:59

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